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Actualités - CHRONOLOGIE

Tchad - Les autorités demandent le rappel immédiat de l'ambassadeur de France Brutale détérioration des relations diplomatiques avec Paris

Les relations diplomatiques franco-tchadiennes, déjà tendues, ont connu ce week-end une nouvelle et brutale détérioration avec la demande par les autorités tchadiennes du «rappel immédiat» de l’ambassadeur de France au Tchad. Le ministère français des Affaires étrangères a pris acte de cette décision en annonçant que son ambassadeur à N’Djamena, Alain du Boispéan, quittera la capitale tchadienne «dans les prochains jours», sans réagir sur le fond. Ce dernier épisode des relations tendues depuis quelques mois entre Paris et N’Djamena intervient quelques jours après les lourdes pertes infligées aux forces gouvernementales tchadiennes par les rebelles armés du Tibesti. Le ministère tchadien des Affaires étrangères a adressé une note datée du 2 mars au Quai d’Orsay, lui demandant «le rappel immédiat» de son ambassadeur au Tchad, sans fournir de motif. Cette note a été reçue par le ministère des Affaires étrangères à Paris et par l’ambassade de France à N’Djamena. Elle indique, sans autre précision, que le représentant de la France au Tchad «est déclaré persona non grata par le gouvernement tchadien». L’ambassade de France à N’Djamena avait réagi en indiquant sobrement qu’il s’agit d’une décision unilatérale qui ressort de la souveraineté des États et implique le départ de l’ambassadeur dans les prochains jours. Les relations franco-tchadiennes étaient en froid depuis le retrait du groupe français Elf-Aquitaine du projet pétrolier de Doba en novembre 1999. Ce retrait a été perçu par les autorités tchadiennes comme étant une décision politique de la France, d’autant qu’il avait été annoncé par l’ambassadeur en personne et non par le groupe pétrolier concerné. Son annonce avait été suivie d’une manifestation de quelque 10 000 personnes dans la capitale tchadienne, au cours de laquelle des édifices français, des véhicules, des habitations avaient été saccagés et des drapeaux français brûlés, rappelle-t-on. Après ces débordements, le gouvernement tchadien avait présenté ses excuses à la France. Mais le malaise persistait, comme en ont témoigné les protestations du Tchad, le 11 janvier, contre la publication, dans l’agenda de l’ambassade de France, d’une carte du Tchad présentant la bande d’Aouzou (extrême nord), limitrophe de la Libye, délimitée par des pointillés. Des pointillés interprétés à N’Djamena comme une «provocation» visant à remettre en question les frontières du Tchad, alors qu’il ne s’agissait que d’une «erreur» selon l’ambassade. En toile de fond, certains proches de la présidence tchadienne soupçonnent la France de complaisance à l’égard du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT, rébellion armée) qui harcèle depuis octobre 1998 les forces gouvernementales dans le désert du Tibesti. Ces soupçons sont alimentés par la présence à Paris du porte-parole du MDJT d’où il diffuse les communiqués du mouvement de l’ex-ministre de la Défense Youssouf Togoïmi, qui a promis de renverser le président Deby. N’Djamena affirme contrôler la situation dans le massif du Tibesti. Mais de violents combats, fin février début mars, ont fait 197 morts dans les rangs militaires tchadiens, selon le MDJT qui a publié les noms d’officiers supérieurs abattus, sans être démenti. Pour la première fois depuis le début du conflit, la presse indépendante tchadienne s’est interrogée ces derniers jours sur l’issue des combats. Samedi, trois mouvements tchadiens d’opposition, dont le MDJT, ont qualifié depuis Paris le rappel de l’ambassadeur de France de «dérisoire fuite en avant d’un pouvoir ultraminoritaire finissant». «Nous convions les autorités françaises à faire la part des choses entre les errements d’un pouvoir ultraminoritaire finissant et les liens profonds, anciens et multiformes qui unissent les peuples tchadien et français», ont-ils indiqué dans un communiqué.
Les relations diplomatiques franco-tchadiennes, déjà tendues, ont connu ce week-end une nouvelle et brutale détérioration avec la demande par les autorités tchadiennes du «rappel immédiat» de l’ambassadeur de France au Tchad. Le ministère français des Affaires étrangères a pris acte de cette décision en annonçant que son ambassadeur à N’Djamena, Alain du Boispéan, quittera la...