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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Deux hommes à moto tirent sur le grand vainqueur des élections Un proche de Khatami échappe à un attentat

Un dirigeant politique réformateur iranien, très proche du président Mohammad Khatami, a été victime hier en plein Téhéran d’une tentative d’assassinat, moins d’un mois après l’écrasante victoire aux législatives des partisans du changement. M. Saïd Hajarian, 47 ans, membre dirigeant du Front de la participation (FP, gauche réformatrice), grand vainqueur du scrutin, mais aussi directeur d’un journal habitué des polémiques avec les conservateurs ou de révélations embarrassantes pour eux, a été atteint dans la matinée de deux balles, dont l’une s’est logée dans sa nuque. Il est sorti du coma dans l’après-midi. Une vaste opération de police a immédiatement été déclenchée pour retrouver les agresseurs, deux hommes juchés sur une moto de grosse cylindrée. L’attentat a eu lieu devant la mairie de Téhéran où M. Hajarian se rendait. «Il est sorti du coma et respire tout seul, et quand les médecins lui parlent, il réagit», a déclaré aux journalistes un de ses proches, l’hodjatoleslam Majid Ansari, un député réformateur. Le chef de la police de Téhéran, le général Mohsen Ansari, a affirmé au cours d’une conférence de presse que l’agresseur de M. Hajarian a tiré sur sa nuque avec un colt muni d’un silencieux. En déplacement à Meybad (centre), le président Khatami, visiblement très ému, mais aussi en colère, a dénoncé cet «attentat terroriste». Dans un discours devant des milliers de personnes, le président iranien a souligné la «ferme détermination du gouvernement à lutter sans merci contre la terreur, la violence et le meurtre». «Les ennemis ont déjà commis des meurtres et provoqué une vague terroriste dans le pays, sans toutefois atteindre leur objectif», a-t-il ajouté, dans une allusion claire aux meurtres fin 1998 d’intellectuels et d’opposants. Le quotidien Sobh-é-emrouz, que dirige M. Hajarian, s’était spécialisé dans les polémiques avec les conservateurs, mais aussi sur les révélations sur les «meurtres en série». Un couple d’opposants laïcs nationalistes, Daryoush et Parvaneh Forouhar, et plusieurs écrivains se réclamant de la liberté d’expression, avaient été victimes de ces attentats meurtriers. Une des plumes les plus célèbres de Sobh-é-emrouz, Akbar Ganji, a polémiqué publiquement récemment avec Faezeh Hachémi, la fille de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, chef de file des conservateurs et des modérés aux récentes élections. Ce dernier avait été très sévèrement critiqué par les réformateurs pour ne pas avoir suffisamment nettement condamné les meurtres, imputés à des responsables du ministère des Renseignements. Auparavant des inconnus avaient attaqué et incendié les locaux du quotidien de M. Hajarian à Ouroumieh (nord-ouest). Huit plaintes ont été déposées par la justice contre M. Hajarian en tant que directeur du journal au sujet des révélations. M. Hajarian a occupé dans le passé les fonctions de vice-ministre des Renseignements. Le président Khatami a en outre donné «l’ordre aux services de sécurité d’identifier au plus vite les auteurs de ce crime», dans une solennité qu’il a peu utilisée depuis qu’il est président.. Le Conseil suprême de sécurité nationale, instance la plus haute de sécurité du régime, a décidé de se réunir d’urgence. De son côté, le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique a affirmé que «M. Hajarian avait été la cible des balles d’opposants à la liberté». «Les aveugles qui ont perpétré cet attentat ne savent pas que la démocratie en Iran ne peut être arrêtée par les balles», a ajouté le ministère.
Un dirigeant politique réformateur iranien, très proche du président Mohammad Khatami, a été victime hier en plein Téhéran d’une tentative d’assassinat, moins d’un mois après l’écrasante victoire aux législatives des partisans du changement. M. Saïd Hajarian, 47 ans, membre dirigeant du Front de la participation (FP, gauche réformatrice), grand vainqueur du scrutin,...