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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Le ministre des Finances dresse un historique du système monétaire libanais Corm dément que la paix aboutira à l'abolition de la dette publique

Dans une conférence tenue au siège de l’association des marchés financiers à Bauchrié, le ministre des Finances Georges Corm a formellement démenti la «fable» selon laquelle l’éventuelle signature d’un accord de paix avec Israël aboutira à l’abolition de la dette publique. Selon lui, les dettes contractées auprès de la Banque mondiale ou des différents fonds arabes de développement ne peuvent en aucun cas être abolies. Il en est de même des eurobonds dont un éventuel rééchelonnement serait «catastrophique» pour la réputation et la crédibilité financière du Liban. Reste la dette bilatérale de près de 500 millions de dollars contractée auprès de certains pays et dont l’abolition ne sera évidemment pas suffisante pour alléger l’impact de la dette publique sur l’économie du pays, par rapport au montant total qui se chiffre à quelque vingt milliards. Après un historique détaillé du système financier et monétaire libanais au cours duquel il a rappelé les diverses crises traversées par le pays, M. Corm a critiqué la politique adoptée par les précédents gouvernements qui consistait à éviter les risques plutôt que de les gérer. Il a également affirmé que le gouvernement est déterminé à préserver la liberté des capitaux et celle des changes dont jouit le Liban depuis son accession à l’indépendance, insistant toutefois sur la nécessité de développer le système financier et monétaire libanais en fonction des exigences internationales. La dollarisation Dans son exposé, M. Corm a rappelé qu’avant la guerre, le système financier libanais comportait une dollarisation de l’ordre de 30 ou 35 % au niveau des dépôts et des prêts accordés. Cette proportion était tout à fait normale, alors que celle pratiquée depuis la fin de la guerre, et surtout au cours de la dernière décennie, est tout à fait contraire au système monétaire et financier traditionnel et s’avère excessivement onéreuse pour l’économie du pays. M. Corm a relevé que, durant la seconde partie de la guerre, soit depuis l’invasion israélienne qui a entraîné l’isolement des différentes parties du pays et la création de mini-douanes entre chaque région, l’économie libanaise a commencé à basculer. Cet état de fait a déclenché une fuite des capitaux. En effet, les dépôts qui, en 1982, étaient de l’ordre de 12 à 14 milliards de dollars, ont commencé à diminuer jusqu’à atteindre 4 à 5 milliards seulement en 1987. Durant la guerre, ajoute M. Corm, le Liban n’a pas adopté les mesures nécessaires pour faire face à l’inflation galopante, comme l’ont fait plusieurs pays dont le Brésil. Quand l’inflation est devenue trop grande, les autorités compétentes se sont trouvées empêchées par les circonstances qui prévalaient alors d’adopter les mesures adéquates et le système monétaire s’est progressivement dirigé vers une dollarisation quasi complète. Pour M. Corm, qui a exclu toute intention du gouvernement d’imposer une taxe sur les dépôts, le Liban doit gérer les risques au lieu de les éviter. Il doit également œuvrer vers une relance des investissements et parvenir à une réduction des taux d’intérêt dans le cadre d’un changement stratégique. De son côté, le secteur privé doit assurer la relance de sa production. En outre, il doit, à tout prix, sortir de la dollarisation à travers le recours à la livre libanaise au niveau des crédits et appliquer à la livre libanaise un taux d’intérêt flottant afin de diminuer les risques.
Dans une conférence tenue au siège de l’association des marchés financiers à Bauchrié, le ministre des Finances Georges Corm a formellement démenti la «fable» selon laquelle l’éventuelle signature d’un accord de paix avec Israël aboutira à l’abolition de la dette publique. Selon lui, les dettes contractées auprès de la Banque mondiale ou des différents fonds...