Vie politique - Le chef de l'Etat renouvelle l'attachement du Liban aux arrangements d'avril Lahoud menace Israël de ripostes encore plus douloureuses

Le président de la République Émile Lahoud a déclaré hier devant ses visiteurs que l’abandon par Israël des arrangements de sécurité d’avril 1996 épargnant les civils au Liban serait à double tranchant et pourrait se retourner contre les civils israéliens. «Tout en renouvelant notre attachement aux arrangements d’avril qui ont pour but de protéger les civils, nous considérons que le rejet de ces arrangements par Israël ne représente pas pour nous la fin du monde et Israël sera dans l’erreur s’il considère qu’il peut ainsi faire pression sur nous pour amender les termes des arrangements qui servent les intérêts des civils des deux parties», a déclaré le général Lahoud devant ses visiteurs. «Si Israël renonce à l’immunité de nos civils, il l’aura fait aussi pour ses propres ressortissants, ses installations et ses intérêts. Nous pensons que nos frappes seront encore plus douloureuses pour eux dans ce cas», a-t-il ajouté. Le président Lahoud a dit ne pas «s’étonner des actions racistes et criminelles du (Premier ministre) Barak et du ministre des Affaires étrangères (David) Lévy qui a menacé de brûler la terre du Liban, ce qu’il est impuissant à faire». «Il sait que cette terre ne saurait être brûlée ni noyée, mais que c’est cette terre qui a noyé Israël, lequel ne s’y attendait pas», a souligné le président Lahoud, dans une allusion aux pertes en hommes de l’armée israélienne. Selon le chef de l’État, «cette criminalité est héritée de l’école du nazisme, car les Israéliens essaient d’infliger aux Arabes et aux Libanais ce qu’ils prétendent avoir subi lors de la Seconde Guerre mondiale». Par ailleurs, le général Lahoud a reçu une délégation parlementaire koweïtienne conduite par le président de la commission des Affaires étrangères, Mohammed Jassem Sakr. Cette délégation vient au Liban pour inspecter les dégâts occasionnés par les dernières frappes israéliennes. À l’issue de l’entretien, M. Sakr a indiqué que le gouvernement de l’émirat a convoqué l’ambassadeur américain au Koweït pour lui signifier que les États-Unis devraient «se comporter différemment au Liban». De son côté, le député Abdel Mohsen Jammal, membre de la délégation, a notamment déclaré : «Les menaces israéliennes ne feront peur ni au peuple libanais ni au peuple arabe car le droit est de notre côté à travers la résistance nationale».