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Actualités - CHRONOLOGIE

Vie politique - Tournée du Premier ministre auprès des chefs spirituels Premier sondage sur l'abolition du confessionnalisme

À Bkerké, comme à Dar el-Fatwa, au Conseil supérieur chiite comme au siège de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, le chef du gouvernement a mené samedi une campagne d’explication de la politique économique du gouvernement, a sondé ses interlocuteurs sur le processus d’abolition du confessionnalisme politique et a enfin évoqué le processus de paix. Des sources bien informées ont indiqué que l’entretien Hoss-Sfeir, premier de la série, s’est caractérisé par «la franchise et la clarté». M. Hoss et Mgr Sfeir seraient convenus de la nécessité d’aborder la question de l’abolition du confessionnalisme politique avec beaucoup de patience et de vigilance, «car une telle mesure ne relève pas d’une simple décision politique mais d’un dialogue qui pourrait prendre des années», ont ajouté ces sources. La visite de M. Hoss aux chefs spirituels intervient deux semaines après une déclaration dans laquelle il insistait sur la nécessité de former un comité pour l’abolition du confessionnalisme politique, conformément à l’article 95 de la Constitution. Au terme de l’entretien de 45 minutes avec le patriarche Sfeir, harcelé par les journalistes au sujet de la situation économique dans le pays, au lendemain des critiques adressées au gouvernement par M. Rafic Hariri, M. Hoss a indiqué avoir expliqué en détail au cardinal Sfeir les causes de la crise qui sévit dans le pays : «Elle a commencé il y a des années et persiste avec ce gouvernement (…)». Selon le chef du gouvernement, la guerre de 1975 à 1990 est de toute évidence à l’origine du marasme actuel, d’autant plus que le Liban a perdu son rôle de pont entre l’Orient et l’Occident. «Il ne l’a pas encore complètement retrouvé», a-t-il dit, en soulignant qu’il s’agissait là de la cause principale des difficultés économiques du Liban. Intérêts élevés La deuxième raison du marasme, a ajouté M. Hoss, est la persistance du déficit budgétaire dont pâtit le pays depuis les années de guerre à nos jours. Le chef du gouvernement estime dans ce cadre que les taux d’intérêt élevés pratiqués actuellement sur le marché ne stimulent pas l’activité économique dans le pays. Il a rappelé que le gouvernement avait réussi l’an dernier à ramener ce taux de 16 à 14 %. Mais ce taux reste excessif, selon M. Hoss, et l’on préfère encore investir dans les bons du Trésor plutôt que dans des projets qui ne seraient pas aussi rentables. Enfin, le Premier ministre a estimé que la baisse du prix du baril de pétrole a eu des répercussions négatives sur les investissements des pays du Golfe au Liban. La solution ? «Stimuler les investissements extérieurs dans le pays, en particulier ceux des émigrés libanais et des Arabes», a déclaré M. Hoss. «Nous tablons, a-t-il poursuivi, sur les efforts que le gouvernement déploie dans ce sens. La crise sociale n’est que la conséquence de la crise économique, à laquelle on ne peut remédier qu’à travers une relance des investissements». Par ailleurs, et alors que les pourparlers syro-israéliens demeurent bloqués, Beyrouth continue à préparer ses dossiers en prévision d’un démarrage de négociations avec l’État hébreu. Le Premier ministre l’a précisé à l’issue de son entretien avec le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani. Le chef du gouvernement a déclaré dans ce cadre : «J’ai communiqué au mufti les informations dont je dispose concernant le processus de paix et j’ai évoqué avec lui la situation du Liban dans ce contexte». «J’ai également informé cheikh Kabbani des préparatifs du gouvernement en prévision de pourparlers avec Israël», a-t-il précisé. Selon M. Hoss, «il est impossible de se dire optimiste ou pessimiste quant à l’avenir du processus de paix tant qu’on ne sait pas à quoi s’en tenir concernant le résultat des efforts déployés en vue d’une reprise des négociations syro-israéliennes». En réponse à une question, M. Hoss a en outre affirmé que le timing de sa tournée auprès des dignitaires religieux ne revêtait pas une signification particulière.
À Bkerké, comme à Dar el-Fatwa, au Conseil supérieur chiite comme au siège de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, le chef du gouvernement a mené samedi une campagne d’explication de la politique économique du gouvernement, a sondé ses interlocuteurs sur le processus d’abolition du confessionnalisme politique et a enfin évoqué le processus de paix. Des sources...