Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Football - Can 2000 Une compétition exceptionnellement relevée

La 22e Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), dont le coup d’envoi sera donné demain au Ghana, s’annonce exceptionnellement relevée. Contrairement à la dernière édition, au Burkina Faso, où le Nigeria était suspendu et où la Coupe du monde se profilait à l’horizon, tous les favoris seront au rendez-vous et en ont fait leur objectif principal de l’année. Vainqueur en 1998, l’Égypte aura donc bien du mal à devenir le premier pays africain à conserver son titre depuis la victoire du Ghana en 1965. Cette 22e CAN, qui devait initialement se dérouler au Zimbabwe, est pour la première fois coorganisée par deux pays, le Ghana et le Nigeria. Le match d’ouverture, Ghana-Cameroun, se jouera demain à Accra et la finale sera disputée le 12 fevrier à Lagos. Le tournoi aura donc valeur de test en matière d’organisation avant l’Euro 2000, abrité conjointement par les Pays-Bas et la Belgique, en attendant le Mondial 2002 au Japon et en Corée du Sud. Il fournit aussi à ces deux géants du football africain une belle occasion d’inscrire une nouvelle fois leur nom au palmarès. Quadruple vainqueur de l’épreuve, le Ghana n’a plus goûté aux joies du titre depuis 1982. Mais les Black Stars devront d’abord sortir du groupe A, qui comprend deux gros outsiders avec la Côte d’Ivoire de Bakayoko et le Cameroun de Job, ainsi que le Togo. Le Nigeria, qui n’aura pas non plus la tâche facile dans le groupe D – Maroc, Tunisie, Congo –, fait bien sûr figure de grandissime favori. Les Super Eagles ont beaucoup à se faire pardonner après leur désastreuse sortie du Mondial 98. Pour leur retour sur la scène africaine, les Nigérians veulent confirmer leur titre de 94, vingt ans après le sacre de leurs aînés à Lagos. Mais le Maroc nourrit également de grandes ambitions. Le sélectionneur français Henri Michel n’a pas caché que la CAN était le principal objectif des Lions de l’Atlas cette année. Il pourrait d’ailleurs retrouver en quart de finale l’équipe d’Égypte. Les Pharaons égyptiens comptent notamment sur Hossam Hassan, meilleur buteur de la CAN 98, pour sortir d’un groupe piège, comprenant la Zambie, le Sénégal et le Burkina Faso. Enfin l’Afrique du Sud, vainqueur en 96 et finaliste en 98, sera de nouveau à surveiller de près, d’autant que les Bafana Bafana ont hérité du groupe le plus facile sur le papier, avec le Gabon, la République démocratique du Congo et l’Algérie. Coup de poker égyptien pour Gérard Gili De tous les entraîneurs français qui vont disputer la Coupe d’Afrique des nations (CAN), Gérard Gili est sans doute celui qui aura la tâche la plus délicate. La Fédération égyptienne a demandé au Marseillais de conduire les Pharaons à la Coupe du monde 2002, mais Gili est bien conscient qu’un mauvais résultat à la CAN compromettrait sa mission. «On ne peut pas faire abstraction du fait qu’ils l’ont gagnée il y a deux ans et que l’attente est énorme», souligne-t-il. «La Fédération m’avait proposé de prendre mes fonctions après la CAN, mais j’ai préféré assumer mes responsabilités. C’est un coup de poker». Dans un pays frustré de grandes compétitions internationales depuis le Mondial 90, la défense du titre acquis en 98 au Burkina Faso prend une saveur particulière. Or Gili a eu très peu de temps pour prendre en main une équipe plongée dans le doute par une cuisante défaite contre l’Arabie séoudite (5-1) l’été dernier et par la démission de Mahmoud al-Gohari, l’entraîneur mythique des Pharaons. Les deux mois écoulés lui ont cependant suffi pour prendre la mesure des difficultés qui l’attendent: attaques incessantes de la presse, problèmes énormes d’organisation, démission de son adjoint égyptien, son parcours a été semé d’embûches. Le Marseillais, qui a connu dans le sud de la France «des ambiances beaucoup passionnelles», ne se laisse pourtant pas impressionner. «Je crois que le plus dur est derrière moi», estime-t-il. «Maintenant, je vais entrer sur mon terrain, celui du football. Au Nigeria, il n’y aura plus de problèmes d’influence. Tout le monde sera à égalité». Pour se sortir d’un groupe piège – Zambie, Sénégal et Burkina Faso –, Gili compte sur l’organisation tactique et le collectif des Pharaons, la recette du succès de 98. «Nous sommes intrinsèquement moins bons que le Nigeria ou le Maroc», reconnaît-il de ces deux possibles adversaires en quart de finale. «Si nous n’avons pas une organisation compacte et solidaire, nous serons en difficulté». Vu le retard pris dans la préparation des Pharaons, Gili se garde bien de promettre que la Coupe restera en Égypte. «Tout le monde reconnaît que cette CAN est d’un niveau particulièrement élevé. Si nous battons le Nigeria ou le Maroc et que nous allons en demi-finale, je serai déjà très satisfait», dit-il. Mais l’Égypte, qui vient d’user neuf sélectionneurs en six ans, n’y trouvera peut-être pas son compte.
La 22e Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), dont le coup d’envoi sera donné demain au Ghana, s’annonce exceptionnellement relevée. Contrairement à la dernière édition, au Burkina Faso, où le Nigeria était suspendu et où la Coupe du monde se profilait à l’horizon, tous les favoris seront au rendez-vous et en ont fait leur objectif principal de l’année. ...