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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Santé - Le Liban, premier pays arabe doté de l'équipement adéquat La thermothérapie pour traiter l'hypertrophie prostatique(photos)

Le Dr Lennart Wagrell, urologue à l’hôpital Uppsala de Suède, a exposé lundi soir, au cours d’une conférence organisée par la «Société libanaise d’urologie», la nouvelle technique adoptée dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Cette initiative intervient un an après la campagne de prévention et de dépistage menée par cette association qui avait organisé des examens gratuits dans un grand nombre de dispensaires libanais en vue d’effectuer un repérage précoce des affections prostatiques. Le Dr Wagrell a expliqué en quoi consiste cette manœuvre médicale, réalisée sous anesthésie locale pendant 30 à 60 minutes et qui ne requiert pas un séjour à l’hôpital. Lors de sa visite à l’Hôtel-Dieu, l’invité de marque a traité avec succès, et en présence d’urologues libanais, plusieurs patients. Notons que la prostate, glande sexuelle qui sécrète le liquide séminale fluide (où nichent les spermatozoïdes) et qui constitue en quelque sorte un annexe de l’appareil génital masculin, se présente sous la forme d’un marron d’Inde, dont elle possède à peu près les dimensions. Elle touche le rectum, et c’est grâce à cet emplacement que le médecin peut se rendre compte avec exactitude, par toucher rectal, de son volume et juger de son état. La prostate est un sujet d’inquiétude pour les hommes ayant passé la cinquantaine. En effet, plus de 50 % sont victimes de troubles urinaires et d’une sensation anormale de pesanteur dus à un accroissement de la prostate, qui comprime l’urètre qui passe à travers elle. Le traitement de cette affection causée par une longue exposition aux hormones mâles (testostérones) est assuré, traditionnellement, soit par la prise de médicaments (efficace dans plus de 60 % des cas), soit par voie cœlioscopique (qui a l’avantage de ne pas laisser de cicatrice). Un bon dosage de la chaleur Dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour, le Dr Lennart Wagrell a énuméré les avantages de la méthode de thermothérapie qu’il pratique, usant d’un cathéter qui émet des ondes diffusant de la chaleur et qui est doté d’une sonde, mesurant la température intraprostatique. Selon le Dr Wagrell, le cathéter classique qui était dépourvu d’un compteur de la température intraprostatique compromettait la réussite du traitement en cas de fluctuation de la chaleur de la prostate. Dans le cas de la diminution de la chaleur, le traitement risquait de ne pas être suffisamment efficace. En revanche, trop de chaleur pouvait endommager la capsule prostatique et les tissus avoisinants. D’où la nécessité de pouvoir maintenir, lors de l’intervention, la température exacte de tous les organes. Les données, qui sont en outre projetées sur un écran relié à la sonde en silicone flexible, permettent au spécialiste traitant de suivre de près le flux de sang et le changement du volume de la prostate. Une fois la thermothérapie complétée, souligne le Dr Wagrell, on implante durant 2 à 3 jours dans la vessie du patient un tube pour faciliter l’élimination des urines. Une prise d’antibiotiques est souvent recommandée après l’intervention médicale. Le Dr Wagrell a toutefois affirmé que même les patients qui suivent un traitement médicamenteux se voient contraints, à un stade de l’évolution de la maladie, de subir une intervention chirurgicale. Une thermothérapie prématurée pourra, ainsi, épargner au malade le recours à des médicaments coûteux et prescrits pour une longue durée. Le cas du Liban Notons dans ce cadre que le Liban est le premier pays arabe à être doté de cet équipement utilisé dans la plupart des pays européens, notamment les pays scandinaves, la Russie, l’Allemagne, l’Italie, en plus du Japon, de l’Argentine et de Hong Kong. Les affections prostatiques ne doivent surtout pas être sous-estimées par la population libanaise. Le cancer de la prostate atteint, en France, 10 % des hommes alors que des cellules cancéreuses sont détectées chez 70 % des Américains ayant dépassé les 80 ans. La prostate constitue la cinquième cause de mortalité par cancer chez les Libanais après 50 ans. Notons que 80 % des cas de cancer de prostate sont diagnostiqués, aux États-Unis, lors d’examens cliniques, compte tenu du fait que le patient ne ressent aucune douleur ou embarras. Dans ces conditions, tout individu âgé de 50 à 70 ans doit bénéficier annuellement d’un examen prostatique effectué par un spécialiste des voies urinaires et d’un dosage sanguin du P. s.a (protéine sécrétée par la prostate), afin de réaliser un diagnostic précoce (seul moyen de détecter un cancer de petit volume qui pourra être traité par une intervention préservant les nerfs érecteurs). En revanche, dans le cas où il y a propagation du cancer en dehors de la glande prostatique, la réussite des traitements ne dépasse pas les 50 % des cas, d’autant que ce type de cancer donne souvent naissance à des foyers secondaires, particulièrement dans les poumons. En cas de propagation du cancer, une prostatectomie radicale emporte avec elle l’enveloppe prostatique et les nerfs érecteurs entourant la glande, ce qui peut créer un traumatisme irrémédiable avec perte de la fonction érectile par paralysie nerveuse.
Le Dr Lennart Wagrell, urologue à l’hôpital Uppsala de Suède, a exposé lundi soir, au cours d’une conférence organisée par la «Société libanaise d’urologie», la nouvelle technique adoptée dans le traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Cette initiative intervient un an après la campagne de prévention et de dépistage menée par cette association qui avait...