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Actualités - REPORTAGES

Patrimoine - Restauration d'un prestigieux édifice religieux du Centre-Ville La cathédrale Saint-Georges des maronites va retrouver sa physionomie d'origine(photos)

La cathédrale Saint-Georges des maronites est l’un des édifices religieux historiques du centre-ville de Beyrouth ayant beaucoup souffert de la guerre, notamment sa façade est. Située sur une ligne de démarcation et délaissée pendant plus de vingt ans, elle avait été saccagée, recouverte par la végétation, pillée, brûlée et avait perdu son toit. Sa restauration a débuté il y a quelques années et sa réouverture était prévue pour le 20 avril prochain. Mais le chantier est en retard et les travaux ne seront certainement pas achevés dans les délais. Cependant, le gros du travail est fait et la cathédrale retrouve son plan architectural initial, celui qu’elle avait au début du siècle. « Construite en 1884 sur l’initiative de Mgr Debs, suivant les plans d’un architecte italien, elle était inspirée de la cathédrale Sainte-Marie Majeure de Rome», explique Mgr Louis Hélou, archiprêtre de la cathédrale. Sa construction avait coûté à l’époque la somme considérable de 2 millions de piastres et c’était un des plus beaux édifices de Beyrouth. Toutefois, son plan architectural a été modifié. En 1953, Mgr Maroun fait réaménager l’intérieur de la cathédrale, ce qui en modifie complètement le plan. «L’église a la forme d’une croix grecque mais, durant les travaux des années 50, on a fermé le transept (bras de la croix) réduisant ainsi l’espace de la cathédrale à sa nef centrale et aux deux nefs latérales, lui conférant une forme basilicale plus proche encore de celle de Sainte-Marie Majeure, explique l’architecte Pierre el-Khoury, auteur des plans de restauration. Devant l’autel, on avait placé quatre colonnes reliées entre elles par des arcades. Pour ce qui est de l’étage supérieur, les arcades ont été bouchées et les tribunes utilisées comme des salles pour les activités des jeunes de la paroisse. On ne pouvait plus assister à la messe de l’étage supérieur», poursuit-il. Cependant, ces modifications ne sont pas les seules entreprises à l’intérieur de la cathédrale. Les murs et le sol ont été couverts de marbre blanc et le faux plafond a été refait sur le modèle originel avec du ciment. Restaurée sur le plan du siècle dernier Pour la restauration du monument, tous les ajouts des années 50 ont été supprimés. « Après de longues discussions pour savoir s’il fallait restaurer la cathédrale, lui redonner son aspect des années 50 ou reprendre son plan architectural initial, indique M. Pierre el-Khoury, c’est la troisième proposition qui a été retenue». Ainsi, la cathédrale Saint-Georges des maronites ressemblera plus que jamais à celle de Sainte-Marie Majeure. Tout à été refait suivant le modèle de Rome : le faux plafond en bois recouvert d’une feuille d’or avec un motif à fleurs, l’autel principal surmonté d’un baldaquin en bois ayant des colonnes torsadées, les confessionnaux et les autels latéraux entièrement refaits. Il ne reste plus rien des constructions des années 50, mis à part les colonnes encastrées. Ainsi, le transept a été dégagé, l’intérieur a retrouvé la forme de la croix grecque, les arcades de la tribune ont été rouvertes et le deuxième étage réaménagé pour accueillir les fidèles durant les messes. Un autre problème était à résoudre, celui de la sonorisation, car les murs recouverts de marbre renvoyaient le son alors qu’il fallait étouffer l’écho. «Dans cet objectif, les murs seront recouverts d’un enduit spécial, appelé faux marbre, car il a l’aspect du vrai marbre, mais ne provoque pas un effet d’écho. Ainsi, la pierre originale des murs, la pierre ramleh qui, elle, étouffe l’écho, recommencera à jouer son rôle» note M. el-Khoury. Parmi les éléments nouveaux à retenir, il faut citer les vitraux, qui vont orner les fenêtres, et les installations de chauffage et de climatisation, dissimulées sous les dalles du sol et dans les ouvertures des caissons du faux plafond. La cathédrale sera magnifique à voir, on lui aura rendu toute la majesté qu’un édifice religieux de cette dimension doit posséder et elle ressemblera beaucoup à Sainte-Marie Majeure. Mais la restauration occulte les traces des événements qui ont marqué l’histoire du monument. En particulier, les traces de la restauration de 1953, dont il ne reste que quatre colonnes encastrées aujourd’hui dans les murs, et celles de la guerre de quinze ans. De cette dernière, on ne trouve plus que quelques marques d’impacts d’obus, à peine visibles sur la façade. Il sera dur aux générations futures d’imaginer comment un si beau monument a été un jour ravagé, brûlé et recouvert par l’herbe sauvage.
La cathédrale Saint-Georges des maronites est l’un des édifices religieux historiques du centre-ville de Beyrouth ayant beaucoup souffert de la guerre, notamment sa façade est. Située sur une ligne de démarcation et délaissée pendant plus de vingt ans, elle avait été saccagée, recouverte par la végétation, pillée, brûlée et avait perdu son toit. Sa restauration a...