Lahoud : un test sérieux et décisif

Voici le texte intégral de l’allocution prononcée par le président de la République devant les membres du corps diplomatique réunis à Baabda : «Monsieur le doyen du corps diplomatique, Messieurs les ambassadeurs, «Notre rencontre aujourd’hui, conformément à une tradition qui nous est chère, coïncide avec l’avènement du troisième millénaire qui suscite partout dans le monde des sentiments mitigés, oscillant entre la crainte et l’espoir face aux défis du siècle. «Au Liban, dans cette partie du monde précisément, nous vivons ce tiraillement peut-être plus que d’autres, car nous sommes au cœur d’échéances cruciales liées à l’avenir de la région et à leur tête, la paix. «Messieurs les ambassadeurs, «Le processus de paix affronte aujourd’hui un test sérieux et décisif, dans des circonstances opportunes, qu’il serait difficile de retrouver ultérieurement. L’échec ou le succès de ce test relèvent de la responsabilité d’Israël, surtout après que le Liban et la Syrie ont défini la paix comme une option stratégique pour eux. C’est donc dans la mesure où Israël sera prêt à remplir les conditions de la paix, en priorité, le retrait total du Sud, de la Békaa-Ouest et du Golan, et la reconnaissance du droit des Palestiniens au retour sur leur terre, que ce test sera un succès. «Messieurs les ambassadeurs, «Tout retard de la part d’Israël dans la satisfaction de ces revendications, sous prétexte tantôt d’antagonismes politiques internes et tantôt d’une opinion publique rétive, ou encore sous prétexte de sentiments religieux et autres, s’inscrit dans le cadre de manœuvres visant à entraver le processus de paix, Israël n’étant pas la seule partie à avoir de telles appréhensions. Elles existent aussi chez nous bien plus que chez notre voisin et nous sommes plus en mesure de les utiliser pour tergiverser. Toutefois, l’option de la paix juste et globale nous pousse à chercher à les surmonter, en attendant de vérifier les intentions israéliennes. Contrairement à ce que pense Israël, nous savons que le temps joue en notre faveur, non dans la sienne, et que les atermoiements ne sont certainement pas dans l’intérêt de la paix. «Messieurs les ambassadeurs, «Tel est le message que nous vous adressons en ce début de siècle, car la paix est une responsabilité générale et collective. Je souhaite que vous transmettiez à Sa Sainteté le Saint-Père, à Leurs Majestés et Excellences les rois et les chefs de vos États, ainsi qu’à vos peuples qui nous sont chers et aux présidents des organisations internationales mes meilleurs vœux et ceux du gouvernement et du peuple libanais. Je vous remercie pour l’appui et le soutien que vous apportez au Liban en diverses circonstances. «Bonne et heureuse année, «Vive le Liban».