Trésorier du syndicat des enseignants Nehmé Mahfoud : Les licenciements, une catastrophe sociale

  Le trésorier du syndicat des enseignants, Nehmé Mahfoud, dénonce le licenciement massif de plus de 2 000 enseignants des écoles privées, la loi permettant le licenciement, sans raison valable mais après paiement d’indemnités. Lui-même remercié de l’école des Carmélites de Zghorta, il déclare être certain que son renvoi est uniquement dû à son salaire élevé ainsi qu’à ses activités syndicales. «Car j’ai 17 ans d’ancienneté et la formation adéquate pour l’enseignement des nouveaux programmes», déclare ce professeur de terminale en sciences de la vie. Et si le syndicat est conscient que la crise économique est la raison primordiale des licenciements, il regrette que certains établissements aient profité de la situation pour renvoyer des enseignants à cause de leurs activités syndicales. À ce titre, M. Mahfoud cite l’école des Frères dans le Nord, qui aurait licencié le représentant du syndicat des enseignants dans la région, sans avertissement ou avis préalable. Le trésorier du syndicat prévient ainsi contre le danger d’une politique de licenciement de plus en plus vaste, qui risque de toucher le secteur éducatif dans son ensemble et de causer une catastrophe sociale. Car non seulement les enseignants licenciés sont privés de salaire, mais ils ne bénéficient plus de la gratuité de l’enseignement pour leurs enfants ni d’assurance médicale. Il dénonce, de plus, les pressions et chantages auxquels certains enseignants ont été soumis, pour les contraindre à présenter leur démission. Et si peu d’enseignants licenciés ont eu recours à la justice, «c’est par manque de moyens», explique M. Mahfoud. Et d’ajouter que «ces enseignants ont préféré accepter les arrangements financiers que leur établissement leur proposait, quitte à laisser tomber une partie de leurs indemnités, plutôt qu’avoir recours à la justice». Les demandes du syndicat auprès du gouvernement pour protéger les enseignants menacés de licenciement sont restées lettre morte. «Le ministre a même refusé de nous recevoir», déplore M. Mahfoud. Mais il est encore temps de limiter les dégâts, avant que le problème des licenciements ne s’amplifie, prévient-il.