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Actualités - ANALYSE

Le dossier économique reste une priorité

Faisant fi de tout ce qui se raconte présentement sur l’insoutenable légèreté de l’être politique local, des cadres informés, qui suivent de près les tractations en coulisses, soutiennent que «la gestation ministérielle s’effectue de manière aussi sérieuse que réfléchie». Ils soulignent que «le seul vrai “mot d’ordre” puisqu’on en parle tant, est que le Liban doit rassembler ses forces, pour faire face aux défis intérieurs et régionaux. Le président Émile Lahoud et M. Rafic Hariri sont condamnés, pour ainsi dire, à coopérer étroitement, sincèrement, sans arrière-pensées ni crocs-en-jambe, pour sortir le pays de l’ornière et le préserver de tout danger. Cette coordination, tout à fait indispensable ne doit en aucun cas rassembler à la cohabitation plutôt empoisonnée qui a cours en France. Du reste, même vue sous l’angle de leur gloire personnelle, l’équation qui se pose pour MM. Lahoud et Hariri est simple : ou bien ils réussissent ensemble, ou bien ils échouent de concert. Désormais, l’intérêt direct de chacun d’eux est lié à celui de l’autre. Pour M. Hariri, c’est une sorte de test de la dernière chance qu’il affronte. Car sa carrière politique, qui a déjà connu des hauts et des bas, serait probablement achevée en cas d’échec. Quant au chef de l’État, il doit ressentir l’envie de cesser de couvrir les bévues d’une équipe plutôt maladroite comme il a dû le faire jusqu’à présent. Il ne peut laisser son mandat aller plus longtemps à vau-l’eau et il aura à cœur d’aider puissamment le prochain gouvernement à réussir». «Mais c’est surtout, poursuivent ces sources, la conscience aiguë de leur responsabilité commune qui anime les deux hommes. Car s’il est vrai que sur le front extérieur notre sort et nos décisions sont liés à ceux de la Syrie, par contre la crise socio-économique intérieure nécessite de toute urgence une stratégie de redressement tout à fait locale. Ce dossier constitue donc pour le pouvoir la plus évidente des priorités». Abondant dans ce sens, les organismes économiques lancent un véritable SOS. Ainsi, le président de l’Association des industriels, M. Jacques Sarraf, déclare en substance qu’il faut «œuvrer d’arrache-pied en vue du sauvetage. Sans se laisser distraire par les détails concernant la mise sur pied d’un nouveau gouvernement». Et de tendre la main au président Hariri «en vue d’une action coordonnée pour trouver des solutions aux problèmes économiques du pays». D’ailleurs, le milliardaire, dont c’est le domaine de prédilection, n’a pas manqué, malgré ses lourdes occupations du moment, de prendre langue avec les organismes économiques. Selon des sources informées, lui-même et certains de ses lieutenants ont multiplié les contacts ces derniers jours avec les pôles du secteur économique, dont M. Sarraf. M. Hariri, indiquent ces sources, a soigneusement noté les doléances, les revendications et les suggestions des professionnels concernant la relance de la dynamique économique. Un mémoire détaillé, inspiré des résolutions du colloque organisé au début du mois par les industriels, a d’ailleurs été remis au président du Conseil désigné. Parmi les demandes enregistrées, le rabaissement des taxes douanières, notamment sur les matières premières, la création d’une zone franche de stockage au port, la réduction des tarifs d’électricité pour les secteurs de production. En tout cas, M. Sarraf certifie que les organismes économiques sont disposés à coopérer étroitement avec le gouvernement, quelle qu’en soit la composition. Un facteur de solidarité générale qui doit ressusciter au sein de l’opinion ce sentiment de confiance un peu évaporé les derniers temps. Faisant écho à ces souhaits, les cadres loyalistes et néoloyalistes proclament d’une même voix que Baabda et le Sérail vont coopérer en toute harmonie, en suivant les règles constitutionnelles. Et de préciser que le président Lahoud compte pour sa part se montrer vigilant en ce qui concerne le volet sécurité-stabilité, dont il est évidemment expert. Tandis que M. Hariri traitera plus particulièrement de sa spécialité, l’économie. Et les finances. Philippe ABI-AKL
Faisant fi de tout ce qui se raconte présentement sur l’insoutenable légèreté de l’être politique local, des cadres informés, qui suivent de près les tractations en coulisses, soutiennent que «la gestation ministérielle s’effectue de manière aussi sérieuse que réfléchie». Ils soulignent que «le seul vrai “mot d’ordre” puisqu’on en parle tant, est que le...