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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour un monde sans tortures

Secoués par le vent violent qui s’est soudainement levé, les fragiles dessins ont tenu bon et sont restés accrochés aux panneaux, offrant aux visiteurs curieux leurs traits parfois maladroits mais toujours émouvants. Des étudiants canadiens à qui l’on a demandé de concevoir l’avenir de la prison de Khiam ont laissé courir leur imagination et leurs projets sont exposés au siège de l’Unesco. L’un d’eux a prévu la transformation de la prison en jardin de fleurs, véritable explosion de couleurs comme un défi à la mort, à la terreur et à la torture. Un autre a transformé la prison en hôtel 5 étoiles, plaçant les suites luxueuses dans les lieux de tortures. Ce serait en quelque sorte Khiam l’hôtel des émotions fortes et les pensionnaires pourraient espérer par beau temps une visite des fantômes des prisonniers morts au cours des interrogatoires. Un troisième étudiant a choisi de transformer la prison en usine de recyclage des déchets. L’idée n’est pas seulement intéressante, elle semble symbolique. D’autres ont dessiné la prison transformée en centre de jeux, non violents bien sûr, en complexe de loisirs avec plusieurs salles de ciné et en école surnommée l’Oasis de la paix. Une carrière pleine d’avenir pour une prison qui a commencé par être une caserne de l’armée française du Levant. Mais il a fallu que les jeunes Canadiens y songent alors que les Libanais continuent à en faire un lieu de pèlerinage que se disputent Amal et le Hezbollah… D’ailleurs, la campagne d’Amnesty contre la torture devait être en principe lancée à partir de cette prison, mais le projet a été abandonné, personne ne souhaitant se rendre sur place. En plus de ces dessins, des images de tortures et des dessins réalisés par les anciens détenus sont exposés et ils racontent mieux que des livres le calvaire de milliers de prisonniers dans le monde, en Chine, à Bahrein, au Chili, en Bosnie, au Pakistan, en Russie, en Israël, au Soudan, en Algérie…À croire qu’aucun coin de cette planète n’échappe à ces pratiques. Jusqu’à quand ? S.H.
Secoués par le vent violent qui s’est soudainement levé, les fragiles dessins ont tenu bon et sont restés accrochés aux panneaux, offrant aux visiteurs curieux leurs traits parfois maladroits mais toujours émouvants. Des étudiants canadiens à qui l’on a demandé de concevoir l’avenir de la prison de Khiam ont laissé courir leur imagination et leurs projets sont exposés...