Liban-Sud - Tension très vive malgré le calme régnant dans la zone frontalière Des familles de la Finul évacuées par précaution

Les familles des personnels de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) résidant dans le nord d’Israël ont été évacuées le week-end dernier vers l’Autriche, par mesure de précaution, a-t-on appris hier auprès d’un officier de la Finul. «Le secrétariat général des Nations unies à New York a suggéré l’évacuation vers Vienne des familles qui le voudraient, en raison de la montée de la tension à la frontière libano-israélienne et au Proche-Orient. La plupart sont parties samedi soir et dimanche», a indiqué à l’AFP cet officier, sous couvert d’anonymat. Le nombre exact des personnes ainsi évacuées n’a pas été communiqué, mais le nombre de femmes, d’enfants et de domestiques leur étant attachés, qui vivaient tous à Nahariya, du côté israélien de la frontière, était généralement évalué à une centaine, avant les derniers événements. Des fonctionnaires civils de l’Onu, dont la tâche n’était pas jugée «essentielle», ont également été conviés à partir, mais le nombre de ceux qui ont finalement répondu à cette invitation n’est pas connu avec précision, a-t-on précisé de même source. La plupart des près de 6 000 militaires et employés de la Finul sont venus sans leur famille, sauf certains membres du personnel administratif et certains officiers. Le quartier général des Casques bleus est situé à Naqoura, tout près de la frontière avec Israël. Malgré le calme régnant dans la zone frontalière depuis quelques jours, la tension y reste forte depuis la capture par le Hezbollah de trois soldats israéliens le 7 octobre. Le même jour, des soldats israéliens avaient fait feu sur des manifestants palestiniens, qui étaient du côté libanais de la frontière, tuant deux d’entre eux. L’atmosphère s’est encore alourdie avec la capture, annoncée le 15 octobre par le Hezbollah, d’un officier de réserve israélien dans des circonstances peu claires, le parti intégriste le qualifiant d’agent secret tandis qu’Israël affirme qu’il s’agit d’un homme d’affaires. Survols israéliens Sur un autre plan, des avions de combat israéliens ont survolé hier le Liban, franchissant le mur du son au-dessus de Beyrouth, du sud et du nord du pays. Les chasseurs bombardiers ont d’abord provoqué des «bang» supersoniques également au-dessus de la Békaa et dans la région de Marjeyoun. Les appareils se sont dirigés ensuite sur Beyrouth puis sur Tripoli. Vendredi, les avions israéliens avaient effectué des raids simulés au-dessus de Tyr, sur la côte sud, et des régions de l’intérieur avoisinantes. Le chef de l’État Émile Lahoud s’est plaint la semaine dernière auprès du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan des violations répétées de l’espace aérien libanais par l’armée de l’air israélienne. Par ailleurs, l’armée israélienne a entrepris des travaux de renforcement des fortifications sur certains points de la frontière.