Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Bkerké - Le patriarche maronite souligne la nécessité d’une coopération « sincère » avec Damas Sfeir : Les Libanais n’ont plus confiance dans leur pays

Une fois de plus, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a mis hier le doigt sur les différentes plaies dont souffre le Liban, affirmant, devant une délégation du syndicat des journalistes présidée par Melhem Karam, que les Libanais n’ont plus confiance dans leur pays car celui-ci a perdu son indépendance et sa souveraineté. Selon lui, s’il est vrai que les canons se sont tus, la situation ne s’est pas améliorée pour autant. «Dix ans après l’accord de Taëf, le Liban n’arrive toujours pas à se relever et ses fils ont perdu confiance en lui. C’est pour cette raison d’ailleurs que la crise économique est devenue intenable», a-t-il dit avant de préciser : «Même les Libanais ne veulent plus investir dans leur pays de manière à créer des emplois et endiguer l’exode des jeunes». Le cardinal Sfeir estime dans ce cadre que, «pour regagner la confiance de ces Libanais», il convient d’assainir le climat démocratique en ce sens que le pouvoir ne devrait pas être accaparé par telle ou telle autre fraction. «Nous aurions souhaité ainsi que les dernières élections ne ressemblent pas à celles de 1992 et 1996. Or il apparaît que la situation n’a pas changé», a-t-il déclaré. Le patriarche s’est félicité de la présence de «nouvelles figures» au sein du Parlement, mais, selon lui, il y a «toujours un plafond à ne pas dépasser, ce qui n’inspire aucune confiance». Le prélat maronite estime d’autre part que les circonstances actuelles exigent la présence au pouvoir «d’hommes déterminés à faire face aux difficultés». En revanche, «si la situation demeure inchangée (…), le pays se videra de ses habitants (des jeunes universitaires pour la plupart) qui prennent de plus en plus le chemin de l’exode». Une coopération sincère avec la Syrie Revenant sur le thème des relations libano-syriennes abordé dans le dernier communiqué des évêques maronites, Mgr Sfeir a déclaré : «Il faut qu’il y ait une coopération sincère entre le Liban et la Syrie». Tout en soulignant l’importance des «liens d’amitié» qui doivent exister entre les deux pays, il a toutefois estimé que «le Liban ne pourra se relever que lorsqu’il jouira de son indépendance totale». Et de préciser : «Cela ne signifie pas que nous n’envisageons pas une collaboration avec la Syrie. Mais le Liban doit d’abord assumer ses propres responsabilités. La coopération sera de ce fait entre deux pays indépendants, souverains et libres». Le patriarche maronite a souligné par ailleurs la nécessité d’appliquer l’accord de Taëf dans son intégralité. «Il ne faut pas qu’une partie des Libanais se sente exclue de la vie publique et il faut cesser de réprimer ces jeunes qui ne font qu’exprimer leur opinion. Ils sont arrêtés et humiliés pour des idées qu’ils seraient en droit d’exprimer si nous étions réellement dans un pays démocratique», a-t-il encore affirmé. À la question de savoir s’il ne craignait pas que l’appel de Bkerké ne soit relégué au second plan étant donné l’importance des derniers développements dans la région, le cardinal Sfeir a répondu : «Cet appel a suscité diverses réactions que nous ne voulons pas commenter. Nous avons simplement lancé un cri issu de la réalité. Que ceux qui ont un point de vue différent l’expriment», a-t-il ajouté.
Une fois de plus, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a mis hier le doigt sur les différentes plaies dont souffre le Liban, affirmant, devant une délégation du syndicat des journalistes présidée par Melhem Karam, que les Libanais n’ont plus confiance dans leur pays car celui-ci a perdu son indépendance et sa souveraineté. Selon lui, s’il est vrai que les canons se sont...