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Actualités - ANALYSE

Diplomatie - Rencontre possible Lahoud-Assad avant le sommet arabe Washington tente désespérément de sauver le processus de paix

 À Beyrouth, des sources diplomatiques s’attardent avec intérêt sur les contacts intensifiés que Washington entreprend, notamment avec l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie séoudite et Israël, pour réunir une conférence de la dernière chance regroupant Clinton, Moubarak, Barak, Arafat et le roi Abdallah. Une réunion qui se tiendrait avant le sommet arabe prévu pour le 21, sinon pour le court-circuiter du moins pour en orienter les débats dans un sens favorable aux vues US. Pour tout dire, ajoutent ces sources, les États-Unis pensent qu’il faut retrouver coûte que coûte, et au plus tôt, la table des négociations israélo-arabes, même ou surtout si la situation laisse encore à désirer sur le terrain. Ces diplomates rappellent que dès la première étincelle en Cisjordanie, le président Clinton a tenté de jouer les pare-feu en proposant à Barak et Arafat de se rencontrer en présence d’Albright. Il a même émis l’idée d’une conférence qu’il dirigerait et à laquelle se joindrait le président Moubarak d’Égypte. Le chef de la Maison-Blanche souhaite très fort que le calme revienne dans les territoires avant la tenue du sommet arabe qui, autrement, se verrait sans aucun doute radicalisé. À son avis, qui n’est sans doute pas erroné, les souverains et chefs d’État arabes, soumis à la pression d’événements violents, se verraient contraints d’adopter des résolutions qui sonneraient définitivement le glas du processus de paix régional. Le président Clinton, poursuivent ces sources diplomatiques, est manifestement épaulé dans ses efforts par les Russes ou les Européens, mais aussi par ses bons amis arabes. Ils pensent tous comme lui qu’il est infiniment préférable que les dirigeants israéliens et palestiniens se réunissent à froid, après un rapide retour au calme sur le terrain, non dans un climat d’affrontement. Ils pourraient de la sorte adopter un plan commun de stabilisation sécuritaire, avant de se donner rendez-vous pour la reprise des pourparlers de paix. Dans de telles conditions, estiment l’Amérique et ses alliés, le sommet arabe se trouverait en quelque sorte désamorcé et ne prendrait plus que des résolutions de pure routine. Ce scénario de détente accélérée séduit tout particulièrement les Arabes modérés. Car la poursuite du cycle de la violence les mettrait dans une position embarrassante lors du sommet du 21. Ils s’y verraient en effet reprocher leur trop grande complaisance à l’égard d’une Amérique trop engagée aux côtés d’Israël. Sans compter qu’ils devraient sans doute se résigner à rompre leurs propres relations diplomatiques ou commerciales avec l’État hébreu. Et qu’ils devraient, de même, accepter le rétablissement d’un boycott général qui, dans certains cas, n’irait pas sans conséquences économiques pour leurs pays respectifs. Cela sans parler du risque de surenchères faciles. Menant sinon à une déclaration de guerre du moins à l’ouverture des fronts frontaliers devant une résistance populaire arabe. Qui aurait pour but de dissuader Israël pour qu’il cesse de traquer les Palestiniens, menacés d’un nouvel exode. Selon les sources diplomatiques citées, un apaisement sur le terrain faciliterait la tenue d’une rencontre Arafat-Barak sous l’égide de Clinton et en présence de Moubarak comme du roi Abdallah. Des retrouvailles qui auraient lieu avant le sommet arabe du 21. Reste une question : même si la flambée actuelle devait être éteinte, le processus de paix peut-il être encore sauvé ? Peut-être pas, car les négociations, comme l’explosion le prouve du reste, ont atteint, avec la triple affaire de Jérusalem, des implantations sionistes et du retour des réfugiés palestiniens, un point apparemment insoluble. Mais il est évident que l’arrêt du cycle de la violence permettrait d’espérer à tout le moins une reprise des pourparlers israélo-palestiniens. Pour ce qui est du Liban, les mêmes sources concluent que la coordination avec la Syrie doit être maximale en cette phase et justifierait sans doute la tenue d’une rencontre entre les présidents Lahoud et Assad avant le sommet arabe. Émile KHOURY
 À Beyrouth, des sources diplomatiques s’attardent avec intérêt sur les contacts intensifiés que Washington entreprend, notamment avec l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie séoudite et Israël, pour réunir une conférence de la dernière chance regroupant Clinton, Moubarak, Barak, Arafat et le roi Abdallah. Une réunion qui se tiendrait avant le sommet arabe prévu pour le 21,...