Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

RÉACTIONS Boutros accuse « une volonté supérieure à celle de l’État » d’empêcher le déploiement de l’armée au Sud

 L’ancien ministre des Affaires étrangères Fouad Boutros a accusé hier une «volonté supérieure à celle de l’État libanais» d’empêcher le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud. Reçu hier à Bkerké par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, M. Boutros a estimé que «l’opinion publique libanaise n’était jusqu’à ce jour pas complètement convaincue des raisons avancées par le pouvoir pour ne pas déployer l’armée au Liban-Sud». «Nous en déduisons qu’il y a une volonté supérieure à celle des autorités libanaises» qui empêche le déploiement de l’armée au Sud, a indiqué l’ancien ministre, soulignant que l’État était «forcé, mais non consentant». «Je souhaite que nous puissions avancer des raisons acceptables afin de faire évoluer la question à travers une entente ou des négociations avec certains frères», a-t-il poursuivi. «Ainsi pourrons-nous peut-être arriver à une solution sur la sécurité et les dispositifs sécuritaires qui soulagera l’opinion publique», a-t-il ajouté. M. Boutros a par ailleurs refusé de commenter les derniers développements sur la situation politique locale et régionale, estimant que «les choses n’avaient pas encore pris leur aspect définitif et qu’elles pouvaient toujours évoluer dans un sens comme dans un autre». Souhaitant que «les autorités israéliennes fassent triompher la logique de la raison sur toute autre chose», M. Boutros a par ailleurs rappelé aux instances internationales qu’Israël détenait des dizaines de détenus libanais et palestiniens dans ses geôles. Estimant que le Liban ne devait plus payer le prix de la cause palestinienne, il a indiqué que le pays, «à cause de sa faiblesse intrinsèque, était facilement fragilisé par de tels événements qui avaient des répercussions sur l’entente nationale». «Depuis 25 ans, il y a cette tendance chez la majorité des pays arabes à penser que le Liban peut payer le prix de la cause palestinienne, afin que chacun d’eux le fasse le moins possible», a-t-il poursuivi. Prenant la défense du communiqué des évêques maronites et des positions du patriarche Sfeir hostiles au maintien des forces syriennes au Liban, M. Boutros a estimé que «les derniers événements régionaux avaient masqué jusqu’à un certain point l’affaire du communiqué des évêques». «Je souhaite qu’il n’y aura pas une querelle sur ce sujet, parce que c’est regrettable», a-t-il poursuivi. «Sans Bkerké, (l’accord de) Taëf tout entier n’aurait peut-être pas eu lieu, et n’aurait pas trouvé l’adhésion relative qu’il a obtenue dans la société libanaise, notamment chez les chrétiens», a souligné M. Boutros. «Croyant que Taëf mettrait fin à la guerre, Bkerké a pris des risques et a subi des pertes», a-t-il ajouté. «Quand Bkerké dresse un constat de la situation actuelle et rappelle la nécessité d’appliquer l’accord de Taëf, et particulièrement l’article se rapportant au redéploiement des forces syriennes, je ne suis pas d’avis qu’elle porte atteinte aux relations libano-syriennes», a-t-il insisté. «À mon avis, Bkerké a raison de penser que la bonne application de Taëf a pour objectif d’améliorer les relations bilatérales et de dissiper tous les nuages actuels», a-t-il estimé. «Nous ne comprenons cependant pas que certains aient développé une vision différente du communiqué, sur le coup de la conviction à moins que ce ne soit de la manipulation. Je ne comprends pas non plus que certains aient voulu empêcher Bkerké d’avoir son opinion, alors que nous nous trouvons dans un pays où toutes les catégories de la société civile ont le droit d’émettre leur opinion (…)». «Ce qui me dérange, ce n’est pas le fait qu’il y ait eu des avis différents, mais qu’on ait voulu ôter à Bkerké le droit de donner le sien. Certains au Liban sont attirés par les régimes d’une seule opinion, ou qui empêchent ou ignorent l’opinion de la population», a-t-il conclu. 
 L’ancien ministre des Affaires étrangères Fouad Boutros a accusé hier une «volonté supérieure à celle de l’État libanais» d’empêcher le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud. Reçu hier à Bkerké par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir, M. Boutros a estimé que «l’opinion publique libanaise n’était jusqu’à ce jour pas complètement convaincue...