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Actualités - OPINION

Croisière(s)

 Un paquebot gros comme un Liban. Le Liban pas plus gros qu’un paquebot. Sauf qu’il y a paquebots et paquebots, voyez-vous. Il y a des navires Love Boat. Ceux-là foncent, fendent la mer, les écumes, et les océans aussi. Sur les navires Love Boat, c’est le monde presque parfait, limite idéal, chacun est au service de tous Et au-delà, c’est le bateau que tous vénèrent, c’est pour lui que tous œuvrent. Chacun à sa manière, bien sûr, chacun avec ses moyens. Le meilleur des mondes... Sur le paquebot Love Boat, il n’y a qu’un capitaine. C’est l’homme qui fédère, le capitaine, qui rassemble, qui rassure. Qui force l’admiration, de gré ou de force. Qui ré-u-nit, et tout le monde. Sur le Love Boat, le capitaine est l’homme de toutes les situations, de toutes les décisions – c’est sur lui, lorsque plus rien ne va, que se reportent toutes les voix, toutes les espérances. Sacré boulot... Il y a également des navires Night. Ce sont ces bateaux qui sont bloqués en rade, des bateaux qui n’arrivent pas à faire deux milles sans caler lamentablement, des bateaux qui (se) rouillent, lentement, sûrement... Ces navires-là, promesses d’embellies ou pas, ne peuvent que mal finir, puisqu’ils vont partout, qu’ils ne vont nulle part. Sur ces navires Night, il n’y a pas qu’un capitaine – c’est un bibelot lui, une plante verte, la reine d’Angleterre – il y a surtout des «collèges» de décisionnaires, des duos, des troïkas, des quatuors, des sextettes. Bref, beaucoup trop de monde... S’il y a péril en ces navires Night, les marins restent calfeutrés dans leur cabine. Sur ces navires Night, on refuse d’aller là où les intérêts de tous, équipage, passagers et bateau compris, sont. Marseille par exemple, le navire Night connaît pas. Connaîtra pas. Et sur le navire Night, c’est constamment la nuit noire. Liban-paquebot. Il y a juste un petit problème... D’ici à ce que l’on (se) décide entre Love Boat et navire Night, le tout risque de virer rapidement au Titanic. Dans ce cas-là, personne ne pourra plus rien pour lui. Sauf, bien sûr, l’arraisonner. L’arrimer à un quai, un quai qui ne sera pas le sien. Le mettre en quarantaine ad vitam aeternam. Et en profiter... Qui dit mieux ? Ziyad MAKHOUL
 Un paquebot gros comme un Liban. Le Liban pas plus gros qu’un paquebot. Sauf qu’il y a paquebots et paquebots, voyez-vous. Il y a des navires Love Boat. Ceux-là foncent, fendent la mer, les écumes, et les océans aussi. Sur les navires Love Boat, c’est le monde presque parfait, limite idéal, chacun est au service de tous Et au-delà, c’est le bateau que tous vénèrent,...