Le leader du PSP tente de calmer le jeu

Le divorce politique qui paraît consommé entre le leader du PSP, Walid Joumblatt, et le régime syrien a incontestablement provoqué une tension, ou tout au moins une certaine fébrilité, dans les milieux locaux. Compte tenu de la complexité de la situation, M. Joumblatt chercherait à calmer quelque peu le jeu à court terme, tout en ne renonçant pas à ses positions de principe qu’il ne cesse de proclamer depuis l’été dernier. Deux communiqués publiés hier par le leader du PSP apportent la preuve de cette volonté d’apaisement. Dans la matinée, le bureau de presse de M. Joumblatt a ainsi accueilli favorablement les «précisions» fournies mardi soir par des sources syriennes qui avaient démenti la teneur d’une «circulaire distribuée par de hauts responsables syriens», interdisant l’entrée en Syrie de M. Joumblatt et des membres de son bloc parlementaire. «Ces précisions et ce démenti ont contribué d’une manière positive à rétablir la vérité et à mettre fin aux rumeurs que d’aucuns se sont employés à colporter et à exploiter, souligne le communiqué. M. Walid Joumblatt accueille favorablement ces précisions (fournies mardi soir par les sources syriennes) et il les prend en considération. Il invite ceux qui se plaisent à entretenir les rumeurs à mettre un terme à leur comportement à ce sujet». En conclusion, le communiqué indique que «M. Joumblatt recevra samedi et dimanche prochains à Moukhtara tous ceux qui souhaiteraient lui exposer leurs doléances». Plus tard dans la journée, le bureau de presse du leader du PSP a publié un autre communiqué soulignant que ces rencontres prévues durant le week-end à Moukhtara revêtiront un caractère «purement routinier, comme c’est le cas chaque semaine, afin de suivre les doléances des habitants concernant les problèmes de la vie quotidienne». «Ces rencontres, précise encore le communiqué, ne devront revêtir aucun caractère exceptionnel. Elles ne devront pas prendre la forme de délégations ou de meetings. M. Joumblatt s’oppose fermement à de telles manifestations et invite la population à ne pas prendre de telles initiatives». Et le communiqué de conclure : «Les problèmes politiques soulevés (ces derniers jours) seront traités au sein des institutions constitutionnelles et dans le cadre du dialogue national qui se poursuivra avec les forces actives». Pétition d’appui Notons qu’une pétition d’appui et de solidarité avec le leader du PSP circule depuis quarante-huit heures dans certains milieux syndicaux, universitaires, intellectuels et politiques. Cette pétition souligne notamment que «les propos tenus par M. Walid Joumblatt au Parlement concernant la redéfinition des relations libano-syriennes constituent une confirmation de l’esprit d’entente entre tous les Libanais». La pétition stigmatise à ce sujet «certaines réactions parlementaires qui ont été télécommandées pour répondre à M. Joumblatt». La pétition a déjà été signée par une centaine de personnalités dont, notamment, l’ancien député Habib Sadek, Selim Azar, ancien membre du Conseil constitutionnel, Saadallah Khoury, ancien président du Conseil d’État, Samir Frangié, Simon Karam (ancien ambassadeur à Washington), Farès Souaid, Élias Rahbani, Sader Younés, Issam Khalifé (membres du conseil de la Ligue des professeurs de l’UL), Kamal Hamdane (économiste), Nadim Lteif (représentant du courant «aouniste» à Beyrouth), Antoinette Geagea (attachée de presse de Mme Sethrida Samir Geagea), Nicolas Sehnaoui, Kamal Yazigi, le poète Maurice Awad, Mohammed Matar, Élias Moufarrèj, Samir Chikhani, Nagib Kazzaka, Alaa Terro, Akl Awit, Élias Khoury, Nadim Abdel Samad, Fawaz Traboulsi, Mohammed Mroué, Antoine Haddad et Joseph Bahout.