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Actualités - BIOGRAPHIE

CORRESPONDANCE Les quatre nonagénaires du jet-set américain Une vie à 200 à l’heure

 WASHINGTON-Irène MOSALLI «Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle Assise auprès du feu, dévidant et filant…» «Vieille ?», connais pas ce mot. Encore moins «dévider et filer», même pas tricot… C’est ce que pourraient rétorquer à Ronsard les quatre célèbres jet-setters des États-Unis : à savoir, Brooke Astor (98 ans), Eleonore Lambert (96 ans), Pauline Trigere (91 ans) et Kitty Carlisle Hart (90 ans). Quatre nonagénaires qui sont toujours là où doivent être les «rich and famous» et dont les photos sont continuellement dans la grande presse et les revues prestigieuses. Toutes sont bien nanties, remarquablement élégantes, mécènes et très engagées dans la vie culturelle et sociale. L’outrage des ans semble les avoir épargnées. Nous avons suivi leur parcours à travers leur passage sur le petit écran et les autres médias pour mieux connaître ces prodiges du troisième âge.. Alors que généralement cette phase de l’existence confine les êtres chez eux, sinon dans des maisons de repos, réduisant leurs activités. Ces dames, elles, ne connaissent que la vie à 200 à l’heure. Brooke Astor (98 ans) : l’activité intense mieux que le lifting 10h, séance de yoga avec un professeur particulier. 11h, rencontre avec la presse. 12h, déjeuner dans un restaurant «in», suivi d’une réunion du conseil d’administration (dont elle est membre) du Metropolitan Museum. Le soir, concert au Carnegie Hall puis dîner de bienfaisance. C’est là une journée ordinaire de Brooke Astor, surnommée la reine de New York et qui avait été mariée à Vincent Astor, un magnat de la finance. Le secret de sa longévité : boire et manger modérément et surtout être perpétuellement occupée. À ses dires, ce dernier facteur lui a conservé sa jeunesse et ne l’a pas obligée à faire un lifting. Parmi ses nombreuses occupations, les campagnes de promotion de la librairie publique de New York et de la Fondation Rockefeller. Elle rédige aussi parfois des articles pour Vanity Fair. Sa secrétaire de 26 ans a de la peine à suivre son rythme de vie, quelque peu infernal. Eleonore Lambert (96 ans) : une mémoire d’éléphant Elle a une mémoire d’éléphant. Elle peut se passer de consulter son agenda car elle se souvient de tout. Et son agenda est bien chargé. Marié à 39 ans au patron du New York Journal-American, elle avait lancé dès 1940, les New York Fashion week, après avoir créé «la liste internationale des personnes les mieux habillées». Aujourd’hui encore elle tient chaque année maison ouverte à l’occasion de la Fashion Week et ne manque pas de se faire l’avocat des stylistes et des artistes. Pauline Trigere (91 ans) : toujours femme fatale La couture a toujours été son domaine. Dans les années 40, elle avait créé des tenues aux lignes dépouillées qu’affectionnaient la duchesse de Windsor et la vedette hollywoodienne Claudette Colbert. Sa griffe a influencé la saison dernière des designers américains. L’une de ses anciennes tenues a été arborée à la soirée des Oscars par Winona Ryder. Elle aime porter des vêtements qui datent d’une décennie. Ce qui a l’avantage, à ses dires, de la forcer à surveiller sa taille. La femme fatale vit toujours en elle. Kitty Carlisle Hart, (90 ans) : sortir tous les soirs À l’origine chanteuse et actrice de théâtre, elle a toujours eu un sens civique aigu. Elle avait épousé l’auteur dramatique Moss Hart. En 1971, Nelson Rockefeller la nomme vice-présidente du conseil des arts de l’État de New York. Cinq ans plus tard, elle accède au poste de présidente et ce durant 21 ans. Elle aimait être un directeur «ambulant», visitant les troupes de danse et de théâtre des régions périphériques. Aujourd’hui, elle est membre honoraire du conseil. À l’occasion de son 90e anniversaire, le musée Neuberger avait organisé une fête en son honneur. Au cours de la soirée, elle a interprété une chanson, tout en humour, intitulée À la vie. Son secret de jouvence : chanter et jouer du piano, une demi-heure par jour, nager trois fois par semaine, grimper quotidiennement sur la balance et sortir tous les soirs. Difficile de vouloir encore clamer sur un ton nostalgique : «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait !».
 WASHINGTON-Irène MOSALLI «Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle Assise auprès du feu, dévidant et filant…» «Vieille ?», connais pas ce mot. Encore moins «dévider et filer», même pas tricot… C’est ce que pourraient rétorquer à Ronsard les quatre célèbres jet-setters des États-Unis : à savoir, Brooke Astor (98 ans), Eleonore Lambert (96 ans),...