Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

BAABDA - Israël tente de profiter de l’absence de décision américaine, estime le chef de l’État Lahoud : « Quel pays en état de guerre exposerait son armée aux agressions incessantes ? »

Le président de la République Émile Lahoud a estimé que la première moitié de l’année prochaine verra une intensification certaine des initiatives visant à remédier à la situation explosive qui prévaut au Moyen-Orient, surtout avec le changement de donne issu de l’intifada et de la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. S’adressant aux membres d’une délégation des représentants des agences de presse arabes à Beyrouth venus le féliciter à l’occasion du deuxième anniversaire de son accession à la première magistrature de l’État, le président Lahoud a assuré que la nouvelle Administration américaine s’empressera, dès la prise en charge de ses fonctions, d’accorder la priorité absolue à la situation au Moyen-Orient. Ce qui, a-t-il ajouté, est de nature à aider au redémarrage des négociations destinées à l’instauration d’une paix juste, globale et permanente dans la région. Pour le chef de l’État, «Israël tente de profiter de l’absence d’une décision américaine spécifique pour imposer un état de fait visant à détourner, à son avantage, le cours de toutes les solutions proposées à la crise du Moyen-Orient». Au niveau de la position des États arabes à l’issue du sommet extraordinaire du Caire, le président Lahoud a déclaré : «Nous aurions souhaité que les décisions prises lors du sommet du Caire soient plus conformes aux aspirations des peuples arabes. Nous y avons néanmoins décelé le début d’une action arabe commune qui, nous l’espérons, se développera pour répondre à ces espoirs. Il ne fait aucun doute que le prochain sommet, prévu pour mars prochain à Amman, s’attellera à une réévaluation de ces positions et agira en conséquence». Dans ses propos sur la libération du Liban-Sud et la Békaa-Ouest de l’occupation israélienne, le chef de l’État a insisté sur «l’importance de la position libanaise unifiée, l’unité des Libanais autour d’un État fort, d’une armée nationale et d’une résistance héroïque». Il a également relevé «l’appui syrien et le refus libanais de céder au chantage, de quelque côté qu’il provienne». Le président Lahoud a réitéré les constantes libanaises par rapport à la situation régionale, estimant qu’Israël «assume l’entière responsabilité de l’échec des efforts entrepris dans le dessein d’instaurer une paix juste, globale et permanente basée sur le retour des Palestiniens et leur droit à l’autodétermination au sein d’un État indépendant ayant Jérusalem pour capitale, la libération du Golan et le retrait des hameaux de Chebaa». Quant aux récentes menaces israéliennes, le président de la République a estimé qu’elles sont le résultat de l’impasse dans laquelle Israël se débat et affirmé que «nous suivons de près les prises de position annoncées par Israël et nous nous préparons à faire face à d’éventuelles agressions. Mais notre position demeure ferme et ne changera pas quelle que soit l’ampleur des menaces». Au niveau des relations libano-syriennes, le président Lahoud a assuré l’existence de consultations permanentes entre les deux pays. «La coordination se pratique à tous les niveaux, surtout à celui des menaces israéliennes constantes. Cette coordination s’est surtout manifestée lors du sommet du Caire au point que certains chefs d’État arabes ont relevé la persistance des réunions bilatérales. Je leur ai répondu que les Arabes auraient pu récupérer leurs droits spoliés et imposer leur décision unifiée à tous les pays du monde s’ils avaient fait preuve de la même solidarité qui unit le Liban et la Syrie». Sur le plan local, le chef de l’État s’est étendu sur les mesures prises par le gouvernement pour relancer l’économie nationale, surtout aux niveaux douanier et fiscal, afin de faciliter les investissements au Liban. Il a également indiqué que le plan de reconstruction du Liban-Sud est en voie d’exécution «dans l’attente d’une assistance arabe» et affirmé que l’envoyé spécial de la Communauté européenne au Moyen-Orient, Miguel Angel Moratinos, lui avait assuré que l’aide européenne n’est assortie d’aucune condition préalable. Le président Lahoud a estimé «inacceptable» l’implantation palestinienne au Liban et affirmé avoir manifesté son refus formel de cette éventualité lors du dernier sommet de la francophonie tenu au Canada. Bien au contraire, a-t-il ajouté, «nous réclamons le retour des Palestiniens dans leur pays car il constitue l’une des conditions d’une paix juste et globale et l’élément essentiel à la fin de l’état de guerre avec Israël». Il a ensuite assuré la poursuite de la concomitance du volet libano-syrien dans les pourparlers de paix et affirmé que la sécurité des habitants du Liban-Sud est assurée par la force conjointe composée d’éléments des FSI et de l’armée, tout en insistant sur le fait que le taux d’incidents au Sud est de loin inférieur à celui des autres régions libanaises. Pour ce qui est de l’envoi de la troupe au Liban-Sud, le général Lahoud a estimé que «le déploiement de l’armée à la frontière face aux forces ennemies est hors de question tant que nous serons en état de guerre avec Israël qui persiste dans ses agressions et ses violations des accords conclus». «Je me demande quel État en état de guerre déploierait son armée sur la ligne de démarcation pour l’exposer aux agressions incessantes de l’ennemi», a-t-il ajouté. Interrogé sur le résultat des élections anticipées prévues pour mai 2001 en Israël, le président Lahoud a répondu que les paris autour d’un éventuel changement de Premier ministre sont perdants, car les parties en présence ne sont que les deux faces d’une même monnaie, «comme l’ont prouvé les expériences précédentes». Le chef de l’État a ensuite rendu hommage au rôle joué par la Finul au Liban-Sud et formulé le souhait de l’y voir poursuivre son rôle, estimant toutefois que «les forces libanaises de l’ordre accomplissent parfaitement leur mission qui consiste à assurer la sécurité des habitants». Il a ajouté qu’il compte bientôt visiter tous les pays arabes dans lesquels il ne s’était pas rendu au cours de sa tournée précédente. Sur sa vision de l’étape à venir, le président Lahoud a déclaré : «Sur le plan régional, je souhaite la réalisation d’une paix juste et globale, basée sur le retour des Palestiniens dans leur pays, la libération du Golan, la restitution des hameaux de Chebaa et la libération des Libanais détenus en Israël. Sur le plan interne, nous nous attachons à renforcer l’union nationale, poursuivre l’établissement de l’État de droit et assurer la prospérité économique». Le président Lahoud a conclu en exprimant sa foi dans «l’avenir du pays, l’union des Libanais et l’action positive du gouvernement. Nous ne permettrons aucun retour en arrière. Nous œuvrons pour l’intérêt du Liban, pas celui des personnes et la réussite consiste à répondre aux aspirations des gens. Je suis optimiste».
Le président de la République Émile Lahoud a estimé que la première moitié de l’année prochaine verra une intensification certaine des initiatives visant à remédier à la situation explosive qui prévaut au Moyen-Orient, surtout avec le changement de donne issu de l’intifada et de la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest. S’adressant aux membres d’une...