École des affaires - Nouvelles perspectives dans un environnement international L’Insead lance son programme de formation pour jeunes cadres(photo)

C’est confirmé. À partir de mars prochain, les entreprises libanaises et arabes pourront désormais bénéficier d’une formation professionnelle destinée à leurs jeunes cadres (Young Managers Program). Lancé par la prestigieuse école pour les affaires, Insead, le nouveau programme a pu voir le jour grâce à la persévérance de l’association des anciens de l’école qui ont réussi à convaincre le directeur des programmes, Joe Bissada, et les administrateurs de l’école de la pertinence du choix de Beyrouth pour accueillir un projet aussi ambitieux. Après Fontainebleau, qui a accueilli pour la première fois ce programme il y a vingt ans, puis Singapour, qui reçoit depuis 2000 les hommes d’affaires de la région asiatique, le Liban pourra recevoir à son tour les jeunes cadres et décideurs de la région, pour une remise à niveau de quelques semaines. « Il fallait d’abord que l’on démontre les capacités pédagogiques et culturelles du Liban, chose qui a été faite lors du premier congrès régional de l’association des anciens de l’Insead en juin dernier », a affirmé le directeur de l’association des anciens, Joe Issa el-Khoury, lors d’un déjeuner organisé hier à l’hôtel Le Gabriel. C’est donc grâce à cette manifestation, qui avait rassemblé plus de 700 hommes d’affaires du monde arabe, que le choix du Liban comme pays d’accueil l’a remporté sur l’Égypte et Dubaï, deux autres pays candidats. Destiné exclusivement aux jeunes cadres (entre 30 et 38 ans) qui se sont distingués dans leur secteur d’activité, le programme, de trois semaines en tout, met l’accent sur « la nature interdisciplinaire » des affaires. Il s’agit de confronter les jeunes décideurs à des problèmes et des situations qui ne relèvent pas nécessairement de leur spécialisation en leur ouvrant de nouvelles perspectives dans un environnement international. La formation, qui est prodiguée par des professeurs de grande renommée, prépare les candidats à assumer, une fois de retour dans leur entreprise, des responsabilités de haut niveau. Invité au Liban pour annoncer le lancement du nouveau projet, le directeur de ce programme, Joe Bissada, a mis l’accent sur l’impact de ce programme sur les entreprises de la région, et l’importance du choix d’un pays tel que le Liban pour parrainer cette initiative. « Nous cherchons non seulement à attirer des participants libanais et arabes, mais également des non-Arabes qui sont actifs dans des entreprises implantées au Proche-Orient », a-t-il souligné avant de préciser que l’objectif à long terme est d’accueillir les Américains d’origine libanaise. « Les entreprises arabes avaient l’habitude d’envoyer leurs cadres aux États-Unis pour un complément de formation et pour les familiariser avec les dernières évolutions et les nouvelles tendances dans le monde de l’entreprise », a affirmé pour sa part M. Khoury, en s’abstenant toutefois de préciser qu’à travers ce projet, l’Insead entend désormais se substituer aux universités américaines dans ce nouveau rôle. Accueilli favorablement dans les milieux du monde d’affaires libanais et arabe, ce programme, qui se poursuivra en juin prochain par une seconde session, prélude à la création d’ici à trois ans, d’un campus de l’Insead, promettent les responsables. Le coût de la cette formation, qui est de 16 050 euros, « n’est pas cher si l’on considère le retour sur investissement attendu », a précisé M. Bissada, en rappelant au passage que l’on ne saurait citer l’Insead sans mentionner la qualité de l’enseignement qu’elle assure. D’où, dit-il, la notoriété du programme de formation des jeunes cadres, classé premier mondialement. Je.J.