Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les jeunes de l’opposition ont commémoré jeudi le « deuil de l’indépendance » Dure répression des manifestations estudiantines(photos)

Des heurts ont opposé jeudi les étudiants, qui manifestaient pour réclamer « le rétablissement de la souveraineté et la fin de l’occupation syrienne du Liban », aux forces de l’ordre devant le Musée national et dans le périmètre de plusieurs universités, parmi lesquelles l’Université Saint-Joseph et l’Université libanaise. Au total, une quinzaine de jeunes ont été interpellés puis relaxés en début de soirée et quatre autres blessés. Les différents courants de l’opposition avaient appelé mardi à une manifestation devant le ministère des Affaires étrangères – une manœuvre – à l’occasion de ce qu’ils ont dénommé « le souvenir de l’indépendance ». Les étudiants ont commencé à se rassembler par groupes dans les différentes universités dans le but de manifester place du Musée, mais les mesures de sécurité et le déploiement massif des forces de l’ordre ont empêché la majorité d’entre eux d’accéder au lieu de rassemblement. Dès 9h, toutes les routes menant à la section II de la faculté de droit et de sciences politiques de l’Université libanaise (UL-Jal el-Dib) ont été coupées et les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont déployées tout autour de l’Université. Un périmètre de sécurité similaire a été mis en place autour du campus des sciences sociales de l’USJ (rue Huvelin), de la faculté des beaux-arts de l’UL, près du Musée, et de l’Université La Sagesse, à Tahwita. Des camions de la Défense civile et des camions de l’armée ont été déployés près des campus. Un premier groupe d’environ 300 étudiants de la faculté des beaux-arts parvient vers 11h30 à se rassembler près du Musée, où les agents de l’ordre sont en sous-nombre, puisque la manifestation devait se dérouler à l’origine, selon le communiqué des partis de l’opposition, devant le palais Bustros. Lequel est quadrillé par les FSI. Les étudiants commencent à scander des slogans, mais ils sont aussitôt réprimés à coups de crosse de fusil par les FSI, qui veulent empêcher le rassemblement à tout prix. Les agents de l’ordre bousculent étudiants et étudiantes et les malmènent avant d’embarquer certains dans les jeeps. Plusieurs d’entre eux, parmi lesquels cinq membres du Parti national libéral (PNL), et plus précisément de la famille Chamoun, sont interpellés. D’autres sont blessés et évacués par la Croix-Rouge. Le groupe retourne aussitôt à la faculté des beaux-arts de l’UL, d’où il ne pourra plus sortir avant 16h, malgré plusieurs tentatives de forcer la ceinture de sécurité tout autour du campus. Les FSI empêchent les étudiants de sortir ou d’entrer à l’université. Un militant aouniste, Tony Orian, essaye de pénétrer malgré l’interdiction des forces de l’ordre. Il est aussitôt embarqué. Il ne sera relaxé qu’en soirée. Même les journalistes ne pourront pas entrer à l’intérieur du campus. À coups de crosse Pendant ce temps, les étudiants des différents campus jésuites se sont rassemblés à la faculté de médecine de l’USJ, rue de Damas. Une partie d’entre eux sort du campus et longe cette rue, transformée en champ de bataille, pour manifester devant le Musée, où il n’y a plus personne, puisque la première mini-manifestation a été dispersée. Une cinquantaine de ces étudiants se massent au bout de la rue de Damas, en face du Musée, vers 12h30. Ils ont à peine le temps de scander quelques slogans. Très vite, les FSI commencent à bousculer les étudiants, à les isoler un par un du groupe et à les frapper à l’aide des crosses de fusil et à coup de pieds pendant que ces derniers chantent l’hymne national. Parmi les étudiants tabassés et menottés, Toufic Soudeyha, Louis Abi Habib, Karim Abou Charaf, Nabil Abou Charaf et Rami Azzam. Les quatre premiers seront emmenés au poste de police d’où ils seront relaxés quelque temps après. Les FSI confisquent leurs films à des photographes présents sur les lieux. Les étudiants se replient sur le campus de la faculté de médecine de l’USJ. Ils tentent une fois de plus de sortir du campus, ceinturé par les forces de l’ordre. Des affrontements violents s’ensuivent et les étudiants sont frappés une nouvelle fois par les FSI. Un responsable estudiantin, Joseph Bejjani, est touché au crâne par une crosse de fusil. Il est évacué quelques instants plus tard par la Croix-Rouge, minerve au cou et le front en sang. Deux étudiants, Riyad Akiki, du Bloc national, et Paul Abi Haidar, militant du courant aouniste, sont interpellés. Akiki est frappé à plusieurs reprises au dos et sur un acné qu’il a au visage. Deux étudiants de l’ESIB sont également interpellés. Tous seront relaxés en soirée. Les FSI n’hésitent pas à armer leur fusil pour dissuader les étudiants de sortir. Ces derniers leur lancent des citrons et des tomates pourris par-dessus le portail en métal qui les sépare. Quelques heures après, les amicales estudiantines prennent la décision de disperser le sit-in à l’intérieur du campus. Dans un communiqué, le président de la faculté de droit, Marc Makary, a dénoncé, au nom des étudiants, « l’occupation syrienne », et le pouvoir qui « organise une parade militaire et reçoit des félicitations pour l’anniversaire d’une indépendance perdue, dans une tentative de procéder à un lavage de cerveau des Libanais ». Des affrontement ont eu lieu également à l’Université La Sagesse, où les étudiants ne réussiront pas non plus à sortir. D’autres sit-in ont été organisés dans différentes universités. Michel HAJJI GEORGIOU
Des heurts ont opposé jeudi les étudiants, qui manifestaient pour réclamer « le rétablissement de la souveraineté et la fin de l’occupation syrienne du Liban », aux forces de l’ordre devant le Musée national et dans le périmètre de plusieurs universités, parmi lesquelles l’Université Saint-Joseph et l’Université libanaise. Au total, une quinzaine de jeunes ont...