ÉDITION En 1931, une caravane, partie de Beyrouth, rejoignait Pékin « La croisière jaune », le livre de l’aventure mythique sur la route de la soie

Les Éditions Glénat, en partenariat avec la Société de géographie, publient en France un livre sur une aventure sportive, humaine, technique, scientifique, artistique et culturelle, devenue mythique, La croisière jaune ou L’expédition Citroën centre-Asie de 1931-32. Au printemps 1932, une caravane de 42 hommes – explorateurs, scientifiques, artistes, médecins, journalistes et personnels chargés de l’intendance et de la mécanique – et de 14 voitures prototypes Citroën arrivait à Pékin, partie un an plus tôt de Beyrouth. Ils avaient traversé toute l’Asie, sur les pas de la très ancienne route de la soie. Ils ont rencontré, pendant leur périple de 12 000 kilomètres les menant des déserts aux montagnes himalayennes, les pires difficultés, pris tous les risques, surmonté la chaleur et le froid extrêmes, les éléments hostiles, comme parfois les populations en révolte. Suite de La croisière noire, traversée nord-sud de l’Afrique en 1924-25 – financée non pas par Citroën mais par André Citroën lui-même –, La croisière jaune a permis de ramener une moisson de documents scientifiques, culturels et artistiques, récoltés notamment par le père Teilhard de Chardin, géologue de l’expédition, le naturaliste André Reymond, Joseph Hackin, le conservateur du musée Guimet, ou encore le peintre-ethnologue Alexandre Iacovleff ou le géographe-photographe Maynard Williams. Ce dernier a pris plus d’un millier de photos sur plaques de verre. Georges-Marie Haardt, le commandant en chef de la croisière (déjà responsable de La croisière noire) est mort à Hong Kong sur le chemin du retour mais son adjoint, Louis Audouin-Dubreuil, est revenu avec ses carnets de route, ses carnets intimes, ses correspondances, ses archives... Soixante-dix ans plus tard, sa fille, Ariane Audouin-Dubreuil, vient de terminer La croisière jaune, sur la route de la soie. Survivants et descendants Il lui aura fallu 18 ans de maturation et d’enquête pour ce livre. Elle est partie de l’héritage paternel mais a également compilé les autres archives, les articles, les rapports. Elle a rencontré survivants et descendants des « baroudeurs » de la croisière et retrouvé des documents inédits. Son livre a trois parties : le récit de l’expédition, le compte rendu de ses travaux, le portrait enfin des hommes et des machines. 350 illustrations accompagnent son texte. La Croisière jaune inaugure chez Glénat une nouvelle collection : La Société de géographie présente... Consacrée à l’exploration de la terre, elle puise dans les immenses archives, documentaires et iconographiques (100 000 photos), accumulés depuis sa création en 1821 et mises à disposition par la Société de géographie, qui s’était associée à la croisière de 1931-32. Le 30 décembre 1932, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, elle avait organisé, en présence du président Albert Lebrun, la cérémonie officielle de retour de l’expédition. La collection doit compter deux à trois livres par an. L’Arménie et les grands fleuves du monde sont prévus pour 2003. Outre la sortie du livre, une exposition (documents et objets), dont Ariane Audouin-Dubreuil est commissaire, aura lieu du 5 décembre au 8 janvier 2003 à la mairie du VIe arrondissement, Paris.