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Actualités - OPINION

Façon de parler

Ça rappelle la très vieille blague du temps de la guerre froide. Un Américain (à Paris) qui lance à un Soviétique : « Chez nous, dans la rue, chacun peut conspuer Eisenhower à volonté. » Et il s’entend répliquer, « Mais chez nous aussi, c’ est même très recommandé ! » Ici, c’est pareil. Aux deux. Quand on est du bon côté du manche, on a toutes les libertés. Comme en témoigne la puissance flamboyante, éruptive, éructive et postillonnante, de certaines vitupérations entendues hier vendredi ou naguère. Du côté du couchant, du Nord ou de la mer. Mais de l’autre côté de la barrière, on ne peut rien dire, rien murmurer, si on n’est pas patriarche ou, au moins, évêque. Encore heureux qu’on ne fasse pas taire ces voix-là. Pour le commun des mortels, tout est tabou (du rouleau). N’empêche, l’Office du tourisme, aux pubs si audacieuses, ferait mouche (c’est bateau) en vantant notre haute éthique républicaine. En effet, où, n’en quel vertueux pays comme dirait Villon, trouve-t-on l’oncle même du ministre de l’Intérieur invalidé en même temps que sa rivale de nièce ? Ce splendide antinépotisme, seul Saddam Hussein a su le dépasser, d’une façon d’ailleurs légèrement déviée, en tordant le cou à ses propres gendres. Il faut donc que nous sachions tirer gloire, auprès des pays fournisseurs de touristes, de nos exemples cornéliens locaux : nous n’avons plus grand-chose d’autre à vendre. J.I.
Ça rappelle la très vieille blague du temps de la guerre froide. Un Américain (à Paris) qui lance à un Soviétique : « Chez nous, dans la rue, chacun peut conspuer Eisenhower à volonté. » Et il s’entend répliquer, « Mais chez nous aussi, c’ est même très recommandé ! » Ici, c’est pareil. Aux deux. Quand on est du bon côté du manche, on a toutes les libertés....