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Actualités - CHRONOLOGIE

Le centre pour les jeunes à Sin el-Fil : un véritable défi

Le travail des équipes de l’Elfs et du SIDC à Sin el-Fil a donné naissance à une maison des jeunes, « Beit el-Chabibé ». C’est d’ailleurs sur les jeunes que s’est concentrée la recherche, comme l’ont expliqué Zeina Méhanna, chercheur, et Juliana Saradar, l’un des acteurs sociaux qui ont opéré au centre. Cette intervention, menée à partir d’une ONG bien connue des habitants du quartier, avait pour objectif de résoudre un problème collectif, celui de la marginalisation croissante des jeunes et du risque accru de délinquance. Cela a nécessité la création d’un service, celui d’un centre où les jeunes peuvent être en contact entre eux et avec des personnes spécialisées. L’approche adoptée était participative et consensuelle, prenant en considération les intérêts des jeunes et les mobilisant en vue de les sortir de leur exclusion et d’en faire des citoyens actifs. Sans oublier qu’une telle action s’inscrit dans le cadre d’une recherche à laquelle elle fournit des outils, transférables au besoin, et des informations. La recherche-action a évidemment supposé un travail de terrain considérable, notamment des enquêtes auprès de la population et des jeunes en particulier (50 d’entre eux étaient ciblés), une identification du problème, une approche des jeunes dans la rue… Selon les intervenantes, les résultats de l’enquête ont montré que la structure, en d’autres termes le centre, devait être implantée dans le quartier, devait proposer des services divers (orientation, conscientisation, suivis, etc.), être animée par une équipe mixte formée de plus de trois membres, viser le regroupement et le rapprochement des jeunes dans un lieu cadré, avoir des horaires flexibles et des activités variées… Le centre a été inauguré officiellement en novembre 2000 et continuera d’être géré, même après la fin de la recherche, par le SIDC, malgré les soucis de financement qui planent continuellement sur cette entreprise. Parmi les remarques faites par les chercheurs, celle de la difficulté à travailler quelquefois avec les jeunes. Quelques-uns ont en effet opposé une résistance aux lois du centre, des règles qui pourtant s’imposent dans un tel lieu, comme l’interdiction de consommer de l’alcool par exemple. Cela n’a cependant pas empêché l’action d’être un succès, notamment auprès des jeunes qui ont choisi de fréquenter assidûment le centre, et qui ont exprimé, dans des témoignages enregistrés, leur besoin d’une telle structure dans le quartier et le changement opéré dans leur vie. Les restrictions budgétaires et l’insuffisance des ressources humaines ont toutefois été soulevées. « En comparant les résultats obtenus avec les moyens mis en œuvre, en terme de ressources humaines et financières, on peut vraiment considérer que les réalisations dépassent les coûts investis », ont cependant jugé les intervenantes. D’autres difficultés évoquées concernent la démotivation des gens au Liban et la question de viabilité du projet à long terme. Il faut également noter que les équipes de l’Elfs et du SIDC ont collaboré avec un réseau d’ONG pour la prévention des toxicomanies, vu l’importance du problème de consommation de drogue dans le milieu défavorisé où a été menée l’action. Mais cette expérience a montré, selon les chercheurs, « la difficulté d’avancer collectivement au Liban » pour diverses considérations.
Le travail des équipes de l’Elfs et du SIDC à Sin el-Fil a donné naissance à une maison des jeunes, « Beit el-Chabibé ». C’est d’ailleurs sur les jeunes que s’est concentrée la recherche, comme l’ont expliqué Zeina Méhanna, chercheur, et Juliana Saradar, l’un des acteurs sociaux qui ont opéré au centre. Cette intervention, menée à partir d’une ONG bien...