Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Sept ans de prison au moins requis contre les terroristes arrêtés récemment Le réseau local d’el-Qaëda avait pour objectif d’entraîner ses militants au jihad Comprenant notamment des Libanais, des Saoudiens, des Turcs, un Tunisien, un Yéménite et un Palestinien, il voulait s’implanter à Tr

Le juge d’instruction militaire, Riad Talih, a requis hier au moins sept ans de prison à l’encontre de deux Libanais, Mohammed Ramez Sultan (détenteur également d’un passeport australien) et Khaled Omar Minawi, et d’un Saoudien, Ihab Dafaa, surnommé Abou Tabet, arrêtés le 1er octobre et soupçonnés d’avoir formé, avec la complicité de trois autres Libanais, de quatre Saoudiens, de quatre Turcs, d’un Tunisien, d’un Yéménite, d’un Palestinien et de quatre autres personnes dont l’identité reste à déterminer, un réseau terroriste lié à l’organisation el-Qaëda dirigée par Oussama Ben Laden. Le juge Talih, qui a publié hier son acte d’accusation dans cette affaire, a retenu la responsabilité des 21 personnes dans la formation d’un réseau terroriste dont l’objectif était de « commettre des crimes contre des tiers, d’entreprendre des actes terroristes, de porter atteinte à l’autorité et au prestige de l’État ». Il a délivré des mandats de recherche permanentes à l’encontre de Abdallah Mouhtadi, surnommé Abou Mehdi, de Walid Chami, de Mohammed Kaaki, surnommé Abou Yéhiya (Libanais), de Salman Ahmed Salman, surnommé Abou Hareth, de Salem Ahmed Salman (Saoudiens), de Saleh Ahmadi (Yéménite), ainsi qu’à l’encontre d’un groupe de personnes dont l’identité entière doit être déterminée. Il s’agit de Moukhtar (Tunisien), d’Ibrahim, d’Abou Youssef, d’Abou Hareth (Turcs), de Fahd (Saoudien ou Yéménite) d’Ali Hatem, surnommé Abou Bakr Akida, d’Abou Hareth (Saoudien), de Hassan Ali et de Koueyss. Dans son acte d’acusation, le magistrat précise que c’est l’arrestation du Saoudien Ihab Dafaa et du Libanais Mohammed Ramez Sultan qui a permis le démantèlement du réseau terroriste. Le Saoudien était arrivé à Beyrouth le 25 septembre dernier. Le lendemain, il a été emmené par Mohammed Ramez Sultan à Tripoli où ils ont tenu une réunion avec un groupe de personnes avant de regagner Beyrouth. Deux jours plus tard, Dafaa et Sultan ont été arrêtés par les forces de l’ordre au moment où ils s’apprêtaient à entrer au McDonald’s de Raouché. Leurs aveux ont permis aux services de sécurité d’arrêter Khaled Minawi qui avait été arrêté à la suite des incidents de Denniyé, en janvier 2000, mais qui avait été relâché à cause de son jeune âge. Les trois, explique le juge dans son acte d’accusation, ont révélé qu’ils formaient, avec d’autres, le noyau d’un réseau multinational rattaché à el-Qaëda et qui s’était fixé cinq objectifs au Liban : – Préparer les jeunes hommes favorables au jihad (guerre sainte) en leur assurant un entraînement militaire, afin qu’ils constituent le noyau du réseau d’el-Qaëda au Liban. – Amener un entraîneur spécial de l’étranger à cet effet. – Ouvrir un restaurant à Tripoli afin de pouvoir introduire au Liban, à titre d’employés, des éléments d’el-Qaëda qui avaient fui l’Afghanistan. – Organiser une collecte de fonds pour le compte d’el-Qaëda et recruter des jeunes musulmans, notamment parmi les fondamentalistes qui se sont réfugiés au camp de Aïn el-Héloué et qu’ils se sont proposés d’aider. – Se préparer au jihad. Selon l’acte d’accusation, tout a commencé en 2001, lorsque Mohammed Sultan a fait la connaissance, à Tripoli, de Abdallah Mouhtadi, à travers Walid Chami, avec qui il partage les mêmes idées politiques et idéologiques. Les trois ont voulu s’associer aux combats menés par les talibans en Afghanistan et se sont rendus en Iran à cette fin, sans pouvoir cependant atteindre leur objectif parce que Téhéran avait fermé sa frontière avec l’Afghanistan. Faute de combattre, ils ont entrepris de collecter des fonds en faveur du groupe d’Oussama Ben Laden et c’est ainsi qu’ils ont pu établir un réseau de contacts et de connaissances, fondé sur la même idéologie. Mohammed Sultan devait faire la connaissance de Minawi en Turquie où il devait remettre les sommes rassemblées à un saoudien membre d’el-Qaëda et installé en Iran. L’acte d’accusation décrit dans le détail les déplacements des membres du réseau de soutien d’el-Qaëda, au cours desquels a germé l’idée d’ouvrir à Tripoli, un restaurant qui servirait de refuge et de couverture aux réfugiés de ce groupe terroriste. Entre-temps, comme des partisans d’el-Qaëda avait été arrêtés et écroués en Turquie, les Libanais, et notamment Khaled Minawi et Mohammed Sultan, se sont munis de faux passeports marocains afin de pouvoir entrer au Liban sans être inquiétés et de mener à terme leur projet. Un des respacés du noyau terroriste de Turquie, le dénommé Ibrahim, est aussi venu au Liban où il est entré en contact, au téléphone, avec le saoudien Ihab Dafaa qui lui a promis de venir le voir à Beyrouth afin de discuter avec lui du projet d’établissement d’un noyau d’el-Qaëda au Liban. Et c’est à Tripoli, où Dafaa a été emmené par Sultan au lendemain de son arrivée dans la capitale, en septembre dernier, que le Saoudien a fait savoir à ses complices qu’un de ses compatriotes, Salman Ahmed Salman, l’avait informé qu’il allait envoyer à Beyrouth le dénommé Fahd, de nationalité yéménite ou saoudienne, parce qu’il a une formation militaire et qu’il est spécialiste des explosifs, ou un Philippin qui serait membre du groupe d’Abu Sayyaf. Dafaa a proposé que « l’entraîneur » soit établi à Beyrouth où il se fondrait mieux qu’ailleurs et qu’il forme au début quatre personnes qui entraîneraient à leur tour les autres membres du réseau. Il a aussi suggéré de donner à leur groupe le nom du « Mouvement du jihad islamique » plutôt que de l’appeler « réseau d’el-Qaëda » étant donné les circonstances internationales. Ils ont été arrêtés avant de pouvoir concrétiser leurs idées. Le juge Talih les a déférés devant le tribunal militaire.
Le juge d’instruction militaire, Riad Talih, a requis hier au moins sept ans de prison à l’encontre de deux Libanais, Mohammed Ramez Sultan (détenteur également d’un passeport australien) et Khaled Omar Minawi, et d’un Saoudien, Ihab Dafaa, surnommé Abou Tabet, arrêtés le 1er octobre et soupçonnés d’avoir formé, avec la complicité de trois autres Libanais, de quatre...