Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Spécial francophonie Témoin, jusqu’au bout

Par Dominique Baudis * Le Liban illustre mieux que n’importe quel pays la «théorie des climats» formulée par Montesquieu, selon laquelle les particularités géographiques et physiques d’un pays déterminent les comportements des hommes et l’histoire des peuples. Les ports du littoral ouvrent le Liban sur le monde méditerranéen et par la plaine de la Békaa passent les grandes routes des capitales de l’orient. Tout au long des siècles, les flottes, les armées, les invasions ont pu pénétrer ce pays ouvert. Mais le Mont-Liban, grâce à son relief, est aussi un refuge, un asile offert aux persécutés qui montaient s’y réfugier. Les grandes invasions passaient, les malmenés de l’histoire demeuraient. Le Liban est ainsi devenu, souvent pour le meilleur et parfois pour son malheur, le lieu du monde qui illustre le mieux la diversité, les diversités, de croyance, de culture, de langue, d’opinion… Elles forment tantôt un modèle lorsqu’elles dialoguent, se conjuguent et s’enrichissent de leurs différences, tantôt un contre-modèle quand elles cherchent mutuellement à se détruire. Le monde de demain sera-t-il monopolaire et uniformisé ou bien multiple et divers ? L’humanité peut-elle entendre un seul discours, formulé dans une seule langue, au service d’une seule vision ? Depuis la fin du siècle dernier et l’effondrement du système soviétique, la pente des événements semble nous y conduire comme vers une fatalité. Mieux que tout autre nation, le Liban peut témoigner de la valeur, de la diversité, du prix de son respect. «Je ne crois qu’aux témoins qui se font tuer», disait Pascal. Ce témoignage, que tant de Libanais ont payé de leur vie, mérite d’être entendu et retenu. La pluralité qui fait la singularité du Liban désignait ce pays pour l’accueil du Sommet de la francophonie placé sous le signe du dialogue des cultures. * Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel français (CSA), écrivain. Demain, la suite de nos éditoriaux hors-série avec Jean-Paul Cluzel
Par Dominique Baudis * Le Liban illustre mieux que n’importe quel pays la «théorie des climats» formulée par Montesquieu, selon laquelle les particularités géographiques et physiques d’un pays déterminent les comportements des hommes et l’histoire des peuples. Les ports du littoral ouvrent le Liban sur le monde méditerranéen et par la plaine de la Békaa passent les...