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Actualités - CHRONOLOGIE

WAZZANI - Nasser Nasrallah et Kabalan Kabalan menacent l’État hébreu et critiquent l’Onu Israël poursuit ses attaques et ses provocations... En attendant le 16 octobre(photos)

«Israël ne peut accepter ce projet (de pompage des eaux du Wazzani) et il ne cédera pas sur cette affaire. Les États-Unis le savent et Israël déterminera le moment propice pour réagir. » Cette menace et ces sous-entendus à peine voilés sont ceux du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qu’il a assénés hier sur les ondes d’une radio israélienne. Faisant écho à la très officielle convocation à Washington par le locataire de la Maison-Blanche, George W. Bush. Pourtant, il semblerait, et malgré tout cela, que les appréhensions libanaises en ce qui concerne les menaces de l’État hébreu sur les nouvelles installations du Wazzani aient diminué. Grâce à la demande US en ce sens – une demande « très sérieuse et soumise à un suivi quotidien. L’étalage de muscles aérien ou terrestre des soldats israéliens ces derniers jours est inadmissible, et si son but est de faire comprendre au Liban qu’il faudrait mettre un terme au chantier du Wazzani, eh bien Washington refuse ». Comme il refuse qu’un quelconque front arabo-israélien ou un autre genre de désordre ne se réveillent au moment où les États-Unis se concentrent activement sur l’Irak. C’est du moins ce que des sources diplomatiques très bien informées, rapportées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, ont indiqué au cours du week-end. Confirmant que le dossier du Wazzani figure désormais en bonne place sur la liste « des priorités politiques US » au Proche-Orient. Au regard, notamment, de la détermination des menaces sharoniennes et « parce que ce dossier est désormais lié à la guerre contre l’Irak et au conflit israélo-palestinien », ont précisé les sources précitées. Qui ajoutent que les responsables US ont reconnu « leur impuissance à convaincre le Liban de se calmer un peu dans la réalisation du chantier du Wazzani ». Ce qui ne les a pas empêchés de décréter que le pompage des eaux est un droit dont devraient jouir les Sudistes libanais, de par les accords internationaux de Johnston. Voilà pourquoi George W. Bush a fait comprendre à Ariel Sharon mercredi dernier, par le biais de l’ambassadeur US à Tel-Aviv, Dan Kurtzer, qu’il fallait désormais « stopper toutes les manœuvres militaires dans le périmètre du Wazzani ». Et qu’Israël devait régler cette question « par le biais de négociations. Il faut obtenir un compromis sur ce dossier et les Américains sont prêts à jouer les médiateurs ». Un message lancé après que les Américains eurent pris note de certains rapports faisant état d’éventuels bombardements des nouvelles installations. Pour eux, cela entraînerait une « confrontation directe entre le Hezbollah et Israël, avec katiouchas à l’appui. Et que cela déconcentrerait ipso facto les États-Unis de leur objectif Saddam Hussein », ont poursuivi les sources en question. D’un autre côté, la commission officielle, chargée par le Conseil des ministres de finaliser le rapport du Liban sur les eaux du Wazzani, a redoublé d’efforts au cours des derniers jours. On dit même que ce rapport serait au point avant le départ du Premier ministre Rafic Hariri pour Kuala Lumpur et Tokyo. L’essence technique, juridique et politique de ce rapport, en réponse aux réclamations diplomatiques israéliennes et après les menaces ouvertes de Tel-Aviv, sera communiquée au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Les provocations d’Israël Tout cela n’a pas empêché le chef des renseignements militaires israéliens, le général Aharon Zeevi, de déclarer hier que son pays devait « déployer des efforts pour empêcher » l’installation de nouvelles pompes de captage des eaux du Wazzani, selon la radio militaire. « Nous avons affaire à un développement qui peut servir de précédent. Nous devons être très attentifs au dossier de l’eau, c’est un domaine critique pour l’État d’Israël, or nous nous trouvons dans une situation où l’on nous exploite », a ajouté le général Zeevi, sans être plus explicite sur la manière dont Israël compte réagir. Sauf que l’État hébreu a commencé par exercer des pressions psychologiques sur les ouvriers travaillant sur les eaux de la rivière, en utilisant de puissants haut-parleurs pour émettre des cris d’animaux sauvages. « Les Israéliens ont installé cette nuit de puissants haut-parleurs aux abords du village de Ghajar qu’ils occupent en face de la source du Wazzani, qui ont émis sans cesse les cris d’animaux sauvages, notamment des loups », a indiqué à l’AFP le chef du chantier Charif Wehbé. Précisant que ces « bruits n’ont pas effrayé les ouvriers qui ont poursuivi leur travail d’installation de tuyaux entre la pompe et la source ». Lesquels ouvriers, rappelons-le, travaillent nuit et jour depuis le lancement du projet, pendant que l’armée israélienne a intensifié dimanche ses patrouilles à la frontière, dans le secteur faisant face au Wazzani. Signalons que le Liban met les bouchées doubles pour terminer les travaux afin d’inaugurer officiellement, le 16 octobre, l’alimentation en eau potable d’une vingtaine de villages sudistes. Cela sans oublier le pompage d’essai : le chef d’état-major israélien, le général Moshe Yaalon, a indiqué que le Liban devrait procéder lundi à un pompage d’essai alors que le chef du chantier au Liban a indiqué que l’opération pourrait intervenir mardi au plus tard. Les menaces libanaises Parallèlement, signalons que deux personnalités proches du président du Parlement, Nabih Berry, ont menacé Israël de représailles s’il détruisait le système de pompage de l’eau du Wazzani en cours d’installation au Liban-Sud et accusé l’Onu de connivence avec l’État juif. « Si les pompes installées sur la rivière Wazzani, dont le coût est de 100 000 dollars, sont visées, une usine israélienne, qui se trouve à 100 mètres de la frontière et dont la valeur est de 15 millions de dollars, sera immédiatement bombardée », a dit le président de l’Office du Litani, Nasser Nasrallah. Il a lancé cette menace lors d’un colloque samedi sur l’eau, auquel a participé un autre proche de Nabih Berry, le président du Conseil du Sud, Kabalan Kabalan. Nasser Nasrallah a en outre affirmé que « c’est le président Berry qui a donné son feu vert au projet. Demandant à Kabalan Kabalan de pomper l’eau et de la distribuer aux villages qui en ont besoin ». Soulignant que « le Liban, qui n’a pas pu exploiter le Wazzani sous l’occupation israélienne du Liban-Sud, a plein droit de le faire et n’a pas besoin pour cela de négocier, directement ou indirectement, avec Israël ». De son côté, Kabalan Kabalan a critiqué le silence de l’Onu, qu’il a appelée à prendre position en faveur du Liban. « Il est regrettable que l’Onu n’ait pas bougé, alors qu’elle sait pertinemment que le Liban ne fait que prendre sa part d’eau conformément aux traités internationaux », a-t-il dit, faisant référence à un traité de 1967 « auquel Israël a refusé d’adhérer ». Cela « confirme », poursuit-il, que « l’Onu et d’autres organismes internationaux exécutent désormais la politique israélienne et américaine », a-t-il ajouté. Selon le président du Conseil du Sud, « l’Onu doit assumer ses responsabilités et jouer un rôle décisif dans la solution des conflits ». « Le Liban est uni en dépit des menaces israéliennes, il n’est plus faible comme il l’était dans les années soixante et il tient malgré tout à un rôle de l’Onu », a-t-il souligné. Assurant que l’installation des pompes sera terminée dans les prochaines heures et celle des conduites dans les prochains jours. Et que l’inauguration aura lieu le 15 octobre sous le patronage de M. Berry, qui représentera le chef de l’État. Rappelons qu’Israël s’oppose au projet de Beyrouth sur le Wazzani, principal affluent du Hasbani qui coule au Liban puis en Israël, où il se jette dans le Jourdain, lequel alimente le lac de Tibériade. Ariel Sharon avait prévenu le 10 septembre que le détournement de la rivière en question serait un « casus belli ». Sachant que, malgré l’opposition d’Israël, Beyrouth prévoit de porter de 7 millions de m3 à 9 ou 10 millions de m3 par an le volume d’eau qu’il puise dans le Wazzani. Cette quantité d’eau reste bien en deçà des 35 millions de mètres cubes par an accordés au Liban en 1955 par le plan Johnston. En 1964, les pays arabes avaient décidé de détourner les sources du Jourdain, qui coule en Israël. Des travaux de détournement avaient alors été entamés au Liban, sur le Hasbani, en Syrie et en Jordanie. Considérant une telle diversion comme un « casus belli », Israël avait lancé une offensive militaire, impliquant l’artillerie et l’aviation, contre ces chantiers.
«Israël ne peut accepter ce projet (de pompage des eaux du Wazzani) et il ne cédera pas sur cette affaire. Les États-Unis le savent et Israël déterminera le moment propice pour réagir. » Cette menace et ces sous-entendus à peine voilés sont ceux du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, qu’il a assénés hier sur les ondes d’une radio israélienne. Faisant écho à la...