Naturalisations La Ligue maronite revient à la charge

Présidée par l’émir Harès Chéhab, la Ligue maronite a tenu hier une réunion extraordinaire qu’elle a consacrée au dossier des naturalisations. La réunion s’est tenue en présence des deux anciens secrétaires généraux de cette instance, Nehmetallah Abi Nasr et Hafez Zakhour, et de M. Antoine Akl, tous trois avocats en charge du suivi du recours en invalidation du décret de naturalisation qui avait été présenté en 1994 par la Ligue maronite auprès du Conseil d’État. Dans son communiqué, la Ligue a rappelé qu’elle n’a jamais essayé d’intervenir pour aider quelqu’un à obtenir la nationalité libanaise et qu’elle a de tout temps insisté pour que seules les personnes qui méritent de devenir libanaises soient naturalisées. Elle a aussi réaffirmé la nécessité d’une loi « moderne » sur la naturalisation qui accorderait « en priorité » la citoyenneté libanaise aux émigrés, avant d’indiquer que ses prises de position sont toutes consignées dans les procès-verbaux de la commission multiconfessionnelle qui avait été chargée du dossier. Selon le communiqué, la Ligue a aussi affirmé son appui à la double question écrite adressée par M. Abi Nasr au gouvernement. La première interpellation concerne les raisons pour lesquelles le Conseil d’État tarde à trancher dans le recours en invalidation qui lui avait été présenté et la deuxième porte sur l’abstention du gouvernement à faire appliquer la décision 257 du ministère de l’Intérieur, datée du 3 juin 1996, et qui ordonne le retrait de la nationalité libanaise aux personnes à qui elle avait été accordée arbitrairement. La Ligue maronite s’est aussi arrêtée sur la déclaration de M. Élias Hraoui, ancien président de la République, qui avait reconnu l’existence de failles au niveau du décret de naturalisation, estimant que « le fait de reconnaître ses fautes est une vertu ».