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Actualités - OPINION

Un modérantisme nuancé à l’ordre du jour Les députés jouent la carte... du rassemblement

Le Rassemblement parlementaire de concertation se propose d’engager un dialogue actif avec tout groupe qui convient des constantes nationales telles que lui-même les entend. À son avis, il faut « manger le raisin sans tuer le gardien », comme dit l’adage local. Et à cet effet, il est nécessaire de consolider le front intérieur, en l’unifiant, face aux périls de l’heure. Heure qui n’est pas aux règlements de compte politiques ou politiciens. Ce discours, tout de sagesse, semble de toute évidence s’adresser à l’ensemble des protagonistes actuellement dressés les uns contre les autres. Aussi bien donc, en principe, à certains loyalistes combatifs qu’aux opposants. L’un des piliers du Rassemblement indique que le comité de suivi formé par le bloc doit effectuer une deuxième visite bientôt à Bkerké. Pour approfondir, avec le patriarche Sfeir, le débat sur les thèmes qui représentent des dénominateurs communs pour les composantes du paysage politique libanais. Afin d’en accélérer le rapprochement, sur base de l’unité nationale, populaire et institutionnelle, recommandée par la Constitution issue de Taëf. Les parties qui ne rejoindraient pas cette ligne se seraient elles-mêmes mises sur la touche et ne pourraient pas se plaindre d’avoir été discriminées. Cette même personnalité précise qu’il existe des lignes rouges que nul ne peut outrepasser. Et qui se résument comme suit : – La préservation des liens les plus solides avec la Syrie, dans un cadre de respect mutuel de l’indépendance. Face aux dangers, le sort des deux pays est plus que jamais commun. Il faut donc renforcer l’alliance stratégique qui les lie. Notamment en resserrant les rangs à l’intérieur. – Dans cette optique, il convient de mettre en sourdine le débat sur la présence militaire syrienne. Car il provoque des divisions internes qui affaiblissent le pays au moment où il doit être en mesure de parer à toute fâcheuse éventualité du fait de la situation régionale. Les Libanais doivent s’entendre sur le fait que cette présence militaire syrienne reste une nécessité, mais à caractère provisoire, conformément du reste à l’esprit de Taëf. Il convient de signaler que l’on avait prié toutes les parties désireuses d’engager un dialogue avec Baabda de laisser de côté, de ne pas évoquer avec le président Lahoud cette question de la présence militaire syrienne, tous les autres sujets étant abordables sans problème. – Le ferme rejet du Syria Accountability Act. Au point que tout Libanais soutenant ce document présenté au Congrès américain devrait être considéré comme un ennemi de son propre pays avant que d’être celui de la Syrie. Le Liban ne doit pas être une passerelle pour aucun projet suspect et nul ne doit miser sur une partie extérieure dans son conflit avec des compatriotes. – Le respect de l’instance de la présidence de la République que personne ne doit tenter d’impliquer dans des litiges et des tiraillements politiques. Car la présidence est pour tous les Libanais et elle symbolise l’unité même de la nation. De même, il faut respecter l’institution militaire et l’indépendance de la magistrature. Selon ce député, si l’accord se fait autour des points évoqués plus haut, le reste deviendrait facile à résoudre. Tant en ce qui concerne les libertés que la MTV. Ou même au sujet de la loi électorale, de la décentralisation, du code des naturalisations et du traitement de la crise économique. Il ajoute qu’un document de travail pour le dialogue va être soumis à l’approbation du patriarche Sfeir bientôt, avant d’être discuté avec les parties politiques du pays, dont la Rencontre de Kornet Chehwane. Après quoi, si un consensus se dégage, les radicaux qui le rejetteraient se mettraient au ban de la société politique libanaise. Pour ce parlementaire, le document en question devrait en somme permettre de souder les composantes du courant modérantiste face à l’extrémisme de tout bord. Pour que l’unité nationale se réalise à travers la majorité, formée à son avis de modérés, autour des constantes nationales. Pour sa part, le président Lahoud avait déclaré que le dialogue doit porter sur des sujets politiques occurrents et non sur les constantes. Mais les éléments régionaux et locaux ont conduit, comme on sait, au gel du processus. Et la tension intérieure a atteint son paroxysme ces derniers temps, à coups de règlements de compte et de vindictes électorales ou régionalistes. Il faut donc, concluent les loyalistes, dissocier les facteurs régionaux des questions internes et bien respecter les lignes rouges. Émile KHOURY
Le Rassemblement parlementaire de concertation se propose d’engager un dialogue actif avec tout groupe qui convient des constantes nationales telles que lui-même les entend. À son avis, il faut « manger le raisin sans tuer le gardien », comme dit l’adage local. Et à cet effet, il est nécessaire de consolider le front intérieur, en l’unifiant, face aux périls de l’heure....