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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - Au Kulturzentrum – Jounieh Le duo Nota Bene de Salzbourg : brio et maîtrise(photo)

Un duo de choc qui offre aux mélomanes aussi bien l’élégance et le raffinement d’un air viennois que les embardées et les langueurs romantiques en passant par les mesures syncopées et nerveuses de la musique contemporaine. Présenté par l’Association libano-allemande pour la promotion de la culture, au théâtre du Kulturzentrum (Jounieh), le duo Nota Bene de Salzbourg, composé d’Eva Steinschaden au violon et d’Alexander Vavtar au piano, a choisi des œuvres d’une grande richesse et beauté sonores où ont résonné des pages de Mozart, Schubert, Webern et Brahms. Ouverture tout en grâce et légèreté avec une sonate pour violon et piano (KV296 en do majeur et écrite à Mannheim) en trois mouvements du génie de Salzbourg où alternent, en une délicieuse harmonie vivacité, rêverie et triolets chantants. Un allegro absolument aérien suivi d’un andante méditatif sans jamais sombrer dans la mélancolie pour terminer avec un rondeau animé donnant la priorité à un certain brio. C’est du Mozart meilleur cru où jaillit en toute spontanéité une mélodie intarissable. Franz Schubert prend le relais avec une sonate, aussi pour violon et piano (D385 en la mineur), œuvre exaltée et passionnée d’une grande maturité et écrite pourtant à l’âge de seize ans. Longue narration d’un romantisme ombrageux décrivant, en images sonores somptueuses, les grandes courbes d’un héros voué à l’échec. Quatre mouvements en tirades, d’une vibrante éloquence où le lamento de l’archet se noie dans les accords sourds et colériques d’un clavier souvent déchaîné dans ses emportements irrépressibles. Après l’entracte, changement d’atmosphère et de ton avec les quatre pièces courtissimes et un peu surprenantes d’Anton Webern, élève de Schoenberg. Musique grinçante rendue à sa plus simple expression où quelques mesures, un silence, une vibration suffisent à conduire l’auditeur vers un monde sonore différent. Musique moderne à la stridence à fleur de peau où l’on racle et l’on cravache les cordes et où le clavier dans ses imprévisibles martèlements épouse la menace du tonnerre quand le violon se perd en effrayant mugissement du vent... Embellie immédiate avec, en conclusion, cette radieuse sonate pour violon et piano (op 100 en la majeur) de Brahms. Écrite à Tun en Suisse, à une période où le bonheur était l’allié de ce musicien originaire des bords de l’Elbe et émigré jusqu’au Danube, cette magnifique œuvre en trois mouvements a des accents de félicité. Une félicité qui échappe pourtant entre les mailles du filet. Accords majestueux d’un clavier débordant de vitalité et d’un archet aux pizziccati bondissants pour dire les états d’âme d’un Brahms qui n’a rien à envier aux effusions sentimentales d’un Mendelssohn, ni aux phrases dramatiques d’un Schumann, pas plus qu’à la sérénité d’un Haendel. Œuvre admirable où mélodie et rythme ont une force et une poésie remarquables. Un public restreint mais choisi a pu apprécier ces deux jeunes intreprètes au-dessus de tout éloge pour qui brio et maîtrise font partie intégrante d’un talent aux subtilités multiples. En bis, une pièce dans un esprit foncièrement viennois de Kreisler avec une douce mélodie valsante et salonnarde. Applaudissements nourris pour un des plus chaleureux concerts qui termine en beauté la saison d’été avant les feux de la Sainte-Croix. Edgar DAVIDIAN
Un duo de choc qui offre aux mélomanes aussi bien l’élégance et le raffinement d’un air viennois que les embardées et les langueurs romantiques en passant par les mesures syncopées et nerveuses de la musique contemporaine. Présenté par l’Association libano-allemande pour la promotion de la culture, au théâtre du Kulturzentrum (Jounieh), le duo Nota Bene de Salzbourg,...