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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE Après les gourous et les maharachi, Bollywood(PHOTOS)

WASHINGTON-Irène MOSALLI Dans les salons de la Ve Avenue et de Georgetown, les quartiers huppés de New York et de Washington, on ne jure plus que par Mira Nair, Amir Khan et autres vedettes du cinéma indien. Après les gourous, les maharachi et les auteurs à succès tels que Deepak Choppa, c’est Bollywood qui bat son plein. Bollywood étant au septième art indien ce que Hollywood est à celui des USA. Depuis les années 60, la culture indienne exportait avec succès sa spiritualité et sa philosophie. Aujourd’hui, son produit le plus prisé est beaucoup plus ludique et terre à terre : films, mode, meubles et nourriture. D’abord jugé comme kitsch, le style Bollywood (ou ciné populaire produit surtout à Bombay) a la cote. Guita Mehta, romancière indienne écrivant et publiant à New York, explique cet engouement. « Lorsque vous vivez dans une société poussant à l’homogénéisation, il est inévitable que la flamboyance fasse une percée. Bollywood répond à cette soif de “ plus ” : plus criard, plus canaille, plus bruyant. En bref, tout ce qui reflète cette folle célébration du chaos de l’Inde. » Le célèbre producteur et metteur en scène indien Ismail Merchant (auteur de Room with a View, The Remains of the Day, Surviving Picasso), qui lui aussi travaille en Europe et en Amérique, n’en pense pas moins que « Bollywood est un véritable big bang ». Inde partout donc. Sur les sacs, les T-shirts, dans les boutiques d’accessoires et même côté bijoux : bracelets, boucles d’oreilles, bagues en or scintillant. Pour certains, ces achalandages sont de « véritables magasins de sucreries ». Shyamalan, le nouveau Spielberg Bien entendu, les coiffeurs se sont mis à la henné qu’ils concoctent de moult manières pour embellir les cheveux et orner les mains. Et la clientèle afflue. Les plus posées déambulent dans les rues en saris, portés avec un t-shirt. Les agences de voyage ont mis au point des périples vers cette partie du monde avec, en prime, la visite des studios de cinéma de Bombay. Entre-temps, après Moonsoon Wedding (de Mira Nair), c’est un autre film indien qui fait un tabac aux États-Unis, Lagaan. On attend ici aussi Bombay Dreams, le musical que vient de monter à Londres Andrew Llyod Webber. Ce ne sont pas les 1,7 million d’Américains d’origine indienne qui provoquent ces vagues mais les fils de l’Oncle Sam. Parlant d’Indiens devenus Américains, un grand nombre d’entre eux s’est imposé dans le monde des arts. Pour preuve, celui qui fait beaucoup parler de lui en ce moment : Night Shyamalan (né Manoj Shyamalan à Pondichéry en 1970) qui, lui, travaille à Hollywood sur un tout autre registre que celui de Bollywood. Comparé à Alfred Hitchcock et à Steven Spielberg, il a déjà produit The Sixth Sense et Unbreakable. Son nouveau titre, Sign, déjà en salle, s’annonce comme un succès et porte toujours la marque de sa fascination pour les miracles ainsi qu’un certain mysticisme qui s’avèrent salvateurs en pleine atmosphère hallucinatoire. Si Shyamalan fait donc dans les subtilités du suspense et de l’inconscient, plusieurs metteurs en scène américains se sont laissés tenter par la tradition bollywoodienne. Dans Moulin Rouge, le metteur en scène Baz Luhrmann transforme Nicole Kidman en déesse interprétant une danse hindoue. Ismail Merchant, qui cultive d’habitude l’élégance et l’esthétisme les plus purs, donne à voir dans son nouveau film The Mystic Masseur une scène de mariage haute en couleurs rutilantes et scintillantes. Et on attend pour la rentrée The Guru, plutôt comédie tonitruante qu’images transcendantales. En définitive, Disneyland et la couleur locale du pays de la sagesse se sont rejoints dans ce nouveau courant d’exubérance, éclairant comme un arc-en- ciel les jours assombris par le 11 septembre.
WASHINGTON-Irène MOSALLI Dans les salons de la Ve Avenue et de Georgetown, les quartiers huppés de New York et de Washington, on ne jure plus que par Mira Nair, Amir Khan et autres vedettes du cinéma indien. Après les gourous, les maharachi et les auteurs à succès tels que Deepak Choppa, c’est Bollywood qui bat son plein. Bollywood étant au septième art indien ce que Hollywood est à...