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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Zaha Hadid sur cimaises L’architecte qui continue à construire l’inconstructible(PHOTOS)

WASHINGTON-Irène MOSALLI Ils sont de la trempe des bâtisseurs de cathédrale ces architectes visionnaires et avant-gardistes qui ont révolutionné l’art de construire. Ils ont pour noms Frank Gehry, Daniel Libeskind, Reem Koolhaas, Tado Ando et Zaha Hadid. Cette dernière, connue pour « construire l’inconstructible », est actuellement présente à Washington à travers les dessins, les plans, les peintures et les photographies de ses récentes réalisations qu’expose le National Building Museum sous le titre : « Le laboratoire de Zaha Hadid ». Un titre qui dit bien le processus de création de cette architecte irakienne qui a remué de fond en comble le concept classique du bâtiment. Née à Bagdad en 1950, elle fait des études de mathématiques à l’Université américaine de Beyouth puis s’inscrit à Londres à l’Architecture Association. Une fois son diplôme en poche (1977), elle devient partenaire de l’Office of Metropolitan Architecture où elle collabore avec des noms prestigieux : Reem Koolhaas et Elia Zenghelis. Dans les années 80 et 90, elle acquiert une grande renommée en signant des projets spectaculaires. Elle propose des infrastructures s’élançant avec audace et élégance et défiant les lois de la pesanteur. On les admire sans oser encore les exécuter. Sa première réalisation (1993) fait sensation. Il s’agit de la caserne des pompiers de Vitra Weil am Rhein en Allemagne. « Des explosions contrôlées » Elle continuera à développer des créations qui révèlent une extraordinaire dynamique qui peut parfois choquer tant elle refuse d’être prisonnière des carcans de la structure, des matériaux et de la fonctionnalité. Par la suite, elle s’est mondialement imposée en bâtissant de la sorte à Cincinnati et Rome en passant par Singapour. Offrant une conception inventive de l’espace et des formes pour fondre ses édifices dans leur propre environnement, qu’ils soient un centre scientifique ou une gare de chemin de fer. Elle est connue pour explorer à fond la capacité expressive des lignes et des volumes et pour saisir l’ensemble sous tous ses angles. Ses projets ont été qualifiés « d’explosions contrôlées », capturant le mouvement et le traduisant en de dramatiques ordonnances. À Washington, l’exposition de ses œuvres sur papier ne masque nullement la technique, l’élaboration intérieure et la troisième dimension. Elle porte sur onze projets, les uns achevés et d’autres en pleine réalisation. On a notamment une vue imprenable sur son Centre scientifique de Singapour qui révèle la visionnaire qu’elle est, qui ne manque pas de poésie et qui pense grand. Elle a conçu des bâtiments individuels faisant partie d’un monde plus grand et meilleur, une ville du futur libérée. Son intention première est de revigorer l’architecture moderne de l’intérieur en taillant ses repères massifs en des formes à angles droits. Pour mieux ressaisir l’évocation optimiste des premiers modernistes. Une large perspective qui constitue un contexte philosophique et psychologique d’où coule de source son étonnant flot d’idées formelles. À l’autre extrême de son éventail créatif, le terminal Nord de la ligne B du tram de Strasbourg et de son parking. Un projet à petit budget. Ici, l’initiative a été celle d’une artiste graphique jouant avec les lignes pour que l’approche soit appropriée au mouvement de correspondance. Dans un registre plus flamboyant se placent le Centre d’art contemporain de Rome et le Centre Rosenthal des arts contemporains de Cincinnati, tous deux en construction. Ils sont présentés au public dans leurs moindres détails. L’un est horizontal et l’autre vertical, et tous les deux sont un exemple de la détermination de l’architecte à créer des espaces interactifs pour amener les gens à les emprunter d’une manière non routinière. Car pour Zaha Hadid, « l’architecture est d’avant-garde lorsqu’elle est tournée vers les usagers qui sont trop souvent oubliés... Et si nous pouvons à travers une expérimentation spatiale changer la manière dont nous pensons des choses, l’architecture pourrait changer ou améliorer notre mode de vie . »
WASHINGTON-Irène MOSALLI Ils sont de la trempe des bâtisseurs de cathédrale ces architectes visionnaires et avant-gardistes qui ont révolutionné l’art de construire. Ils ont pour noms Frank Gehry, Daniel Libeskind, Reem Koolhaas, Tado Ando et Zaha Hadid. Cette dernière, connue pour « construire l’inconstructible », est actuellement présente à Washington à travers les dessins, les...