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Actualités - CHRONOLOGIE

Médias - Couverture télévisée de la tuerie de Mazraa Information judiciaire contre la LBCI

Encore une fois, le pouvoir s’en prend aux médias et à la presse. Pour camoufler son impuissance à faire toute la lumière sur le massacre de Mazraa ou sur d’autres affaires, telles que les assassinats de l’ancien ministre Élie Hobeika, du militant FL Ramzi Irani ou des trois soldats de l’armée, non loin du camp palestinien de Aïn el-Héloué, l’État cherche-t-il à faire des médias audiovisuels et de la presse un bouc émissaire ? Cette question se pose avec l’acuité à la lumière de la décision du procureur général de la République, Adnane Addoum, d’ouvrir une information judiciaire contre la LBCI, accusée par le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, d’avoir donné à la tuerie de Mazraa, mercredi dernier, une dimension confessionnelle. M. Aridi avait adressé dimanche une lettre à M. Addoum dans laquelle il affirme que « la partie du bulletin d’information concernant l’assassinat de huit employés par un de leurs collègues, mercredi dernier, tombe sous le coup du code pénal, de la loi sur l’audiovisuel et de la loi sur les imprimés ». Le ministre de l’Information, qui a joint à la lettre une vidéocassette, a invité le procureur général « à prendre les mesures nécessaires ». À son tour, M. Addoum a saisi la cour d’appel de Beyrouth « afin qu’elle se penche sur le dossier et de porter plainte ». Cette procédure est intervenue hier alors que M. Aridi avait indiqué auparavant dans la journée que le gouvernement « ne veut pas régler des comptes », encore moins « se venger » d’une entreprise ou d’une personne qui a des opinions différentes (des siennes). « Nous tenons à protéger les médias libres, diversifiés, dynamiques et pluralistes », a-t-il dit, soulignant cependant que « nous ne voulons pas exercer des pressions et que l’on évoque une bataille des libertés ». M. Aridi, qui patronnait à Tyr un vernissage de photos de presse, a mis en garde contre « les faux paris qui ont mené certains à miser sur Israël ». « Il faut agir raisonnablement et ne pas attiser les feux du confessionnalisme, une erreur dans laquelle beaucoup sont tombés pour préserver certains intérêts », a-t-il poursuivi. Le ministre avait encore appelé hier, comme ce fut le cas vendredi dernier lors de la réunion du Conseil national de l’audiovisuel (CNA), tenue à l’issue de la tuerie de Mazraa, les médias à respecter la loi de l’audiovisuel. Il s’était réservé le droit d’agir en prenant une décision relative à la couverture de la LBCI. Cette mesure a été prise hier par le procureur général. Joint en soirée par téléphone par L’Orient-Le Jour, le PDG de la LBCI, Pierre Daher, s’est refusé à tout commentaire sur l’information judiciaire, soulignant : « Nous n’avons pas encore été officiellement informés de l’affaire. » Interrogé sur la réunion tenue vendredi dernier au siège du CNA, M. Daher a indiqué à L’Orient-Le Jour qu’il avait pris la défense de la LBCI, dont l’introduction du journal télévisé de mercredi dernier et l’interview, effectuée le jour même, avec le ministre Aridi avaient été vivement critiquées, en soulignant qu’il « existe un problème sécuritaire dans le pays, et la tuerie de Mazraa s’inscrit bien dans la série d’événements que le Liban a connus ces derniers mois ». Et de poursuivre : « Ce n’est pas à chaque fois qu’il y a un problème dans le pays, que l’on va accuser les médias pour détourner l’attention du problème initial ». « Si le tueur de Mazraa s’était inquiété vraiment de la réaction de l’État, il n’aurait pas agi de la sorte », avait-t-il encore dit. Il semble que les personnes présentes à la réunion aient accueilli positivement les propos de M. Daher mais qu’elles auraient préféré que de tels thèmes soient traités dans un talk-show hors du cardre du journal télévisé.
Encore une fois, le pouvoir s’en prend aux médias et à la presse. Pour camoufler son impuissance à faire toute la lumière sur le massacre de Mazraa ou sur d’autres affaires, telles que les assassinats de l’ancien ministre Élie Hobeika, du militant FL Ramzi Irani ou des trois soldats de l’armée, non loin du camp palestinien de Aïn el-Héloué, l’État cherche-t-il à...