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Actualités - CHRONOLOGIE

CELLULAIRE - « Dans cinq mois, LibanTélécom devra gérer l’un des deux réseaux », estime un consultant international Cardahi remet aux deux sociétés un projet de contrat en 40 pages et attend une proposition financière

Maintenant que le conflit politique a été réglé, que le Conseil des ministres a réussi à prendre, in fine, une décision qui, à en croire les proches des deux camps, a satisfait tout le monde, maintenant que Cellis est revenue sur sa détermination à refuser toute rupture du contrat en BOT (à avorter donc l’accord politique né au forceps), il reste le volet technique. Un volet sur lequel ont commencé à plancher dès hier l’infatigable Jean-Louis Cardahi d’une part, Cellis et LibanCell de l’autre. Sachant que les deux parties ne disposent que de 48 heures, voire un peu plus, pour trouver un accord, puisque le ministre des Télécommunications est censé donner une réponse définitive au Conseil des ministres jeudi 8 août. Jean-Louis Cardahi s’est entretenu hier à 16 heures avec le président du conseil d’administration de LibanCell, Hussein Rifaï, et à 18 heures avec le président du CA de Cellis, Salah Bouraad. À chacune des deux sociétés, il a remis un projet de contrat en quarante pages, préparé en collaboration avec les avocats anglais de Clifford Chance (le bureau retenu par le ministère pour les questions d’arbitrage, et par HSBC pour tout le processus de privatisation). Un contrat qui définit le mécanisme technique et juridique de la gestion transitoire des deux réseaux pour le compte de l’État. Notamment en ce qui a trait aux procédures de contrôle de qualité du service, à la définition des obligations des parties concernées, aux niveaux de prestations, les garanties de paiements mensuels. Une source autorisée au ministère des Télécommunications fait état de l’optimisme de Jean-Louis Cardahi. « Dans 48 heures, on devra voir clair. Les résultats des négociations se présentent bien, malgré certains tiraillements à propos de quelques points de détail. Dans tous les cas nous pensons, et nous souhaitons, que ça se passe bien. Parce que la volonté est là », précise la source précitée. Qui note, en outre, que « la marge de manœuvre n’est pas très grande » au niveau financier. Ce projet de contrat, les deux sociétés ont jusqu’à aujourd’hui mardi pour l’étudier, et y apporter toutes les remarques qu’elles jugeront nécessaires. C’est aujourd’hui également qu’elles devront apporter une proposition financière, qui sera étudiée demain mercredi par le ministère des Télécommunications. Puisqu’il recevra de nouveau les deux présidents du CA des deux sociétés. Quant au montant forfaitaire pour la gestion des deux réseaux, on dit, de source bien informée, que le chiffre variera « entre 4 et 5 millions de dollars par mois ». Un chiffre qui sera plus élevé pour Cellis, à cause du volume de transactions de la société, plus important que celui de LibanCell. Et si tout se passe bien, comme des sources ministérielles le laissent entendre, le Conseil des ministres chargera jeudi Jean-Louis Cardahi de signer avec les deux compagnies un nouveau contrat de gestion pour cinq mois, c’est-à-dire du 01/09/2002 au 31/01/2003. Incompatibilité flagrante « Je souhaite fortement que les négociations réussissent. Il serait bon que LibanCell et Cellis se voient notifiés de manager les opérations pendant ces cinq mois, sur la base d’un accord qui devrait être particulièrement souple. Même si LibanCell pourrait difficilement aller au-delà d’un contrat de gestion et de postuler pour une licence. Et il faut encourager France Télécom et Orange à garder la gestion du réseau. Même si eux aussi ont quelques problèmes, ils ont un projet de développement local et régional incontestable. Je serais très préoccupé si TurkCell, par exemple, venait à gérer le réseau. (Sachant que je trouve dommage et dommageable que l’intégrité du ministre (Jean-Louis Cardahi) ait été mise en cause par certains politiques du pays.) Idem pour Vodaphone, le premier opérateur mondial, qui n’a aucune perspective de développement au Moyen-Orient. » Riad Bahsoun est membre de l’Union internationale des télécoms. Et consultant de renom. Interrogé par L’Orient-Le Jour, il ne cache toutefois pas sa crainte. « Il est dangereux de jouer avec des textes de loi », souligne-t-il, évoquant le manque de compatibilité flagrant entre les mécanismes d’enchères et d’adjudication et la désignation anticipée d’une société qui gérera pour le compte de l’État, en cas d’échec des négociations avec Cellis et LibanCell. Riad Bahsoun s’arrête également sur la question de l’arbitrage (une des pierres d’achoppement des négociations d’avant le 1er août dernier) demandé par les deux sociétés. Et sans être au courant du projet de contrat, il estime impossible que l’arbitrage fasse partie du package proposé à celles-ci. « Ce sont deux choses différentes. L’arbitrage doit être mis en rapport avec la deuxième partie du processus des enchères internationales. Les deux parties devraient d’ailleurs oublier l’arbitrage pendant un moment – ne pas risquer l’interruption des services. Même s’il est quasiment clair qu’elles n’accepteront pas – notamment Cellis – d’abandonner leurs revendications d’indemnités en contrepartie de la gestion du réseau pendant cinq mois », estime-t-il. Sauf que Riad Bahsoun voit plus loin. Et martèle la nécessité, selon lui, d’utiliser cette période transitoire, « et le faire dans les deux premiers mois, pour créer (on peut le faire par décrets) LibanTélécom et LibanTélécomMobile. Il faut les capitaliser tout de suite ». C’est une proposition faite gracieusement, à titre d’expert, par le consultant. « Ce qui donnerait au Liban la possibilité de jouer un rôle leader dans la région. J’ai la conviction qu’à la fin de la période de transition, LibanTélécom devra gérer un des deux réseaux », affirme Riad Bahsoun. Qui garde une belle foi en un service public qui a pourtant, à maintes reprises, prouvé ses (bien trop) petites limites. Et sa dégénérescence. Ziyad MAKHOUL
Maintenant que le conflit politique a été réglé, que le Conseil des ministres a réussi à prendre, in fine, une décision qui, à en croire les proches des deux camps, a satisfait tout le monde, maintenant que Cellis est revenue sur sa détermination à refuser toute rupture du contrat en BOT (à avorter donc l’accord politique né au forceps), il reste le volet technique. Un...