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Actualités - OPINION

Les économistes exhortent les politiques à s’entendre sans tarder

Cécité d’un pouvoir qui ne voit pas vers quel gouffre ses disputes de sérail mènent une population exsangue. Surdité de dirigeants querelleurs qui n’entendent pas les appels au calme comme à la raison... Ces tares sont relevées, et dénoncées à mots couverts, par les économistes, les financiers, les banquiers, les entrepreneurs, les hommes d’affaires. Tous très inquiets pour le proche avenir, étant donné que le pays, hyperendetté, est à bout de ressources. Reflétant l’avis de sa corporation, un éminent pôle du secteur économique et financier note d’abord que si le dossier du cellulaire est politique, comme le soutient le président Hariri, il faut un arrangement interprésidentiel. Et s’il est technique, comme l’affirme le ministre de Télécoms, Jean-Louis Cardahi, on doit alors recourir à l’arbitrage des textes constitutionnels concernant le règlement des conflits. Ce qui, finalement, revient au même, l’essentiel étant de refermer au plus vite la boîte de Pandore. Pour que cessent les vitupérations réciproques qui sont autant de coups de poignard portés à l’économie et aux finances nationales. Insistant sur ce point, cette sommité répète que toute solution passe nécessairement par une entente au niveau politique. Ajoutant, à la suite des organismes économiques, qu’il est inadmissible que l’économie serve de combustible pour attiser les tiraillements, ou les objectifs, d’ordre politique. Elle ne doit pas être une monnaie d’échange dans les rapports de force ou les luttes d’influence. Dans le microclimat des présentes hostilités, certains pensent que les entraves qui truffent le dossier du cellulaire sont autant de provocations délibérées. Tramées pour pousser M. Hariri vers la sortie, et pour faire voler le cabinet en éclats. Via un effondrement économique que précipiterait l’échec du programme de privatisations qui resterait mort-né, étouffé dans l’œuf. Ce qui, du même coup, mettrait fin au rêve de Paris II. Si ces soupçons devaient se vérifier, le Liban risquerait sans doute une implosion politique plus grave encore que la catastrophe économique dont il se trouve menacé. Le même pôle s’étonne, dès lors, de cette inconscience à jouer avec le feu en exploitant des cartes économiques pour des visées politiques. Il se demande pourquoi l’on chercherait à renverser M. Hariri en faisant chuter la monnaie nationale. Alors qu’il existe d’autres moyens, infiniment moins nuisibles pour le pays, des recours constitutionnels tout à fait licites, pour provoquer un changement de gouvernement. Ainsi, on peut toujours tenter de porter à la démission un tiers des ministres, s’il est bien vrai que comme ses adversaires l’affirment M. Hariri ne dispose pas d’une majorité des deux tiers au sein du Conseil des ministres. Et si cela n’est pas possible, on peut essayer de se tourner vers la Chambre où une éventuelle majorité voterait la défiance. En tout cas, gagnant ou perdant, chaque joueur doit respecter cette règle d’or : lutter uniquement sur le ring des institutions. Sans débordement de rue, car c’est extrêmement dangereux. Surtout en matière d’économie, le pain quotidien ne devant pas être mobilisé au détriment de la sécurité. Il reste que la lutte a atteint un tel paroxysme que chaque camp prétend représenter la légitimité, la volonté populaires. Pour savoir qui a raison sur ce plan, il faudrait sans doute organiser des législatives anticipées. Mais c’est pratiquement irréalisable, car la Constitution pose des conditions rédhibitoires à la dissolution de la Chambre. Émile KHOURY
Cécité d’un pouvoir qui ne voit pas vers quel gouffre ses disputes de sérail mènent une population exsangue. Surdité de dirigeants querelleurs qui n’entendent pas les appels au calme comme à la raison... Ces tares sont relevées, et dénoncées à mots couverts, par les économistes, les financiers, les banquiers, les entrepreneurs, les hommes d’affaires. Tous très...