Affaire Hindi Les avocats dénoncent un « précédent dangereux »

Le conseil de l’Ordre des avocats a stigmatisé hier les condamnations par le tribunal militaire de l’ancien conseiller du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, M. Toufic Hindi, et des journalistes Habib Younès et Antoine Bassil. Le conseil de l’Ordre a estimé que le plus dangereux dans cette affaire était le fait que « le tribunal se soit fondé, pour rendre son verdict, sur les enquêtes préliminaires réalisées en violation de la loi par des personnes qui n’appartiennent pas à la police judiciaire ». « En d’autres termes, le sort d’un homme dépend désormais d’une enquête préliminaire qui va totalement à l’encontre de la loi et de la procédure judiciaire, ce qui constitue un danger considérable pour la justice et les droits de l’homme », a affirmé le conseil, dans le cadre de sa réunion hebdomadaire sous la direction du bâtonnier Raymond Chédid. Le conseil a par ailleurs réaffirmé que, d’un point de vue juridique, « ces enquêtes préliminaires illégales sont nulles et non avenues ». Il a enfin mis en garde contre « le danger que constitue l’adoption de ces enquêtes préliminaires malgré les vices dont elles sont entachées ». De son côté, Mme Claude Abou Nader Hindi a été reçue par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké. Mme Hindi a transmis un message de remerciements de son époux au prélat maronite, avec qui elle a évoqué l’affaire des condamnations.