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Actualités - CHRONOLOGIE

Diesel - Scènes de violences et actes de vandalisme L’armée a fait évacuer de force les minibus du centre-ville

L’armée a évacué de force, hier soir, les propriétaires et chauffeurs de minibus roulant au mazout, mettant fin à trois jours de manifestations marqués par une montée des rancœurs et de la haine. En fin de soirée, la place des Martyrs avait repris son aspect normal, et des minibus garés les uns près des autres, sur des terre-pleins, avaient disparu. L’armée est passée à l’action peu après 19 heures, pendant que la séance parlementaire se poursuivait. Constatant qu’ils n’obtiendraient pas satisfaction, certains manifestants, qui ont menacé de recourir à la violence, ont commencé à saisir des bâtons, à lancer des pierres en direction des lampadaires de la rue des banques et à en arracher des arbustes. Les soldats ont surpris les manifestants en chargeant les premiers. L’action a été soudaine, musclée, nerveuse, et la résistance aux militaires n’a pas été significative. Une journaliste étrangère s’est vu confisquer son film, qui devait lui être rendu par la suite. Les manifestants ont été empoignés et emmenés par les militaires, qui vers des camions de la Sécurité préventive, qui vers leurs véhicules stationnés place des Martyrs. Des camions-grues des FSI ont commencé à évacuer certains des minibus en stationnement interdit, tandis que des propriétaires obtempéraient, sans demander leur reste. Auparavant dans la journée, les propriétaires et chauffeurs de minibus avaient fait preuve de la même agressivité que les deux jours précédents, pleurant de rage, criant leur haine de l’État, du Premier ministre et du président de la Chambre et leur admiration pour le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Dans un moment paroxystique, un manifestant s’était versé de l’essence sur ses habits et menaçait de s’immoler par le feu. Mais certains de ses collègues s’étaient précipités dans sa direction, lui avaient arraché les allumettes et avaient aspergé ses habits d’eau. Impliqués dans les manifestations, les femmes et les enfants des grévistes avaient rivalisé de rancœur et d’éloquence, devant des caméras complaisantes. Convaincus de la justesse de leur cause et encouragés par des voix parlementaires allant dans leur sens, les propriétaires de minibus avaient encore durci leur ton, assurant pour la première fois que s’ils n’obtenaient pas satisfaction pacifiquement, ils allaient recourir à la force. Grisés par leur nombre et par les appuis qu’ils ont reçus, ils avaient rejeté avec arrogance les propositions faites dans l’hémicyle, sans en prendre connaissance dans les détails, et insistant pour que le gouvernement recule, autorise tous les véhicules roulant au mazout ou les interdise tous. La violence et le sentiment de révolte avaient gagné en intensité, à mesure que les heures passaient. La « lutte des classes » était évoquée. « Nous demandons l’arrêt de tous les véhicules fonctionnant au mazout, y compris les grands bus et les camions », expliquait le président du syndicat des propriétaires des minibus, Abdallah Hamadé, isolé du reste de la foule par un important dispositif des FSI et de l’armée. La duplicité de l’État était par ailleurs condamnée. Beaucoup se demandaient pourquoi le gouvernement n’avait pas gelé, après l’adoption de la loi (c’est-à-dire en août dernier), l’enregistrement des nouveaux minibus, qui s’est poursuivi jusqu’en juillet 2002. En fin de soirée, on apprenait des milieux concernés que leur action de protestation se poursuivrait, au besoin sous d’autres formes.
L’armée a évacué de force, hier soir, les propriétaires et chauffeurs de minibus roulant au mazout, mettant fin à trois jours de manifestations marqués par une montée des rancœurs et de la haine. En fin de soirée, la place des Martyrs avait repris son aspect normal, et des minibus garés les uns près des autres, sur des terre-pleins, avaient disparu. L’armée est passée...