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FESTIVAL DE BAALBECK - Les «Deux Mille et une Nuits » de Caracalla Magnificence et sensualité(photo)

Inspiré librement des contes de Schéhérazade, le spectacle Deux Mille et une Nuits de la troupe de danse Caracalla s’inscrit dans la lignée d’une narration pleine d’originalité et de fantaisie. Show grandiose où le visuel très paillettes et dorures a des attributs de magnificence princière et de sensualité orientale. Dans un décor doublement somptueux (le temple de Jupiter et les colonnes d’un palais persan au sol en damier coloré), les amours troubles et troublées du prince Shahriyar avaient le vénéneux et la délicatesse d’un dessin de Beardsley. L’histoire s’ouvre sur une grande fresque mouvante où un roi cède son royaume à ses deux fils. Les tiraillements ne vont pas tarder à séparer les deux frères brusquement ennemis et voilà que le vainqueur de ce triste combat se révèle un bourreau de cœurs et un tyran sanguinaire soupçonnant les femmes de duplicité et de constantes trahisons… Et arrive cette belle et intelligente Shéhérazade pour arrêter cette hécatombe de jeunes femmes décapitées après une nuit d’amour par crainte d’infidélité. Par la seule force d’un verbe en or – elle est une hakawati avant l’heure –, elle dompte et captive son époux par le suspense de ses dires qui ont toute l’allure d’un interminable et palpitant feuilleton à la morale prestement enlevée. Dans leur cage d’amour (joli écrin à l’intérieur tendu de satin et de gaze, telle une volière en bulle qui se referme sur elle-même), les deux amants vivent au rythme de deux histoires : la première, une version à peine changée de Turandot (les belcantistes l’ont vite reconnue) où trois énigmes, montées de toutes pièces par une princesse au cœur de glace, décident du sort d’une vie, et la seconde une sorte de fable illustrant le dicton qu’il ne faut jamais juger sur les apparences, hélas toujours trompeuses...surtout pour la beauté d’une femme. Voilà pour la trame bien légère et un peu décousue (cousue plutôt de fil blanc) de ce spectacle tablant sur la beauté et la richesse des costumes scintillants, la musique variée et rythmée et les pas de danse qui ont cette fois (sous l’influx de Yvan et Alissar Caracalla) des audaces nouvelles. Les costumes, taillés dans des étoffes éclatantes, tout en accentuant l’aspect défilé et parade de ce spectacle réussi, se coulent parfaitement dans une musique (souvent trop forte) aux partitions métissées de tous crins : de Rimsky-Korsakov (dans une orchestration orientale) à une barcarolle de Tchaïkovsky ponctuée par des castagnettes orientales en passant par les premières mesures murmurées par un chœur de Sur un marché persan de Khatchadourian pour finir en apothéose avec le Boléro de Ravel sur fond de grappes de notes au oud. La séquence de Ouns el-Woujoud (signée Toufic el-Bacha pour la chanson trop martiale et haut perchée) semble d’un univers absolument rahbanien et tranche avec le faste vaporeux de l’ensemble. On retrouve, heureux, le splendide tableau final dans une dabké bien de chez nous.Une princesse à «tantour» très fakhredinienne, des «agal», «lebbadé», «cherwal» et bottines pour des hommes aux voix de stentor, et voilà une nuit de plus, impérissable, qui s’inscrit dans nos mémoires. Edgar DAVIDIAN Casting Hoda Haddad : la princesse Ouns el-Woujoud Élie Schoueiri : Kan Makan Joseph Azar-Daou : Makan Simon Obeid : le prince inconnu Antoine Kerbage : le présentateur Schéhérazade : Dany Attwe Nabil Karam : Le père du prince inconnu Tony Aad-Nour : al-Zaman D. Louis Plevan : éclairage Luciano Antonetti : décor Costumes et direction artistique : Abdel Halim Caracalla Chorégraphie : Alissar Caracalla Direction : Yvan Caracalla Conseiller artistique : Raymond Gebara.
Inspiré librement des contes de Schéhérazade, le spectacle Deux Mille et une Nuits de la troupe de danse Caracalla s’inscrit dans la lignée d’une narration pleine d’originalité et de fantaisie. Show grandiose où le visuel très paillettes et dorures a des attributs de magnificence princière et de sensualité orientale. Dans un décor doublement somptueux (le temple de...