Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

FRANCOPHONIE - Le Liban présent à la 28e Assemblée parlementaire à Berne Azar : Il faut atténuer l’impact de la mondialisation sur les cultures autochtones

M. Samir Azar, député de Jezzine, et M. Nabil de Freige, député de Beyrouth, ont représenté le Liban à la 28e session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie qui a clôturé ses travaux hier à Berne au terme de trois jours de débats. En sa qualité de président de la section libanaise des parlementaires francophones, M. Azar a prononcé une allocution ayant pour thème « La marginalisation des Parlements dans le contexte de la mondialisation ». Tout en affirmant qu’il serait irrationnel de pratiquer la politique de l’autruche en prétendant pouvoir s’isoler des effets de la mondialisation dans les différents domaines, M. Azar a souligné la nécessité d’atténuer l’impact de la mondialisation sur les cultures autochtones, de manière à se prémunir contre ce qui détruit le fondement culturel propre de la société et ses valeurs spécifiques. Nous reproduisons ci-dessous de larges extraits de l’intervention de M. Azar : « La question qui nous préoccupe est de savoir si la mondialisation marginalise les Parlements, avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’exercice des libertés fondamentales. La problématique sous-jacente à cette question est l’apparente antinomie entre, d’une part, la préservation de la souveraineté nationale et la libre expression de la volonté populaire, qui sont nos responsabilités premières en tant qu’élus du peuple, et, d’autre part, la mondialisation dont un réseau d’influences universelles, de plus en plus serré, intensifie l’emprise dans tous les domaines. » « En premier lieu, posons-nous la question avec pragmatisme : peut-on dans l’environnement des rapports et des réalités contemporaines s’isoler de toutes les influences planétaires, qu’elles soient culturelles, sociales, politiques ou économiques ? Peut-on cesser de commercer avec les autres, dans le sens le plus large du terme ? Peut-on s’emmurer dans un blockhaus électronique imperméable aux communications et au Web ? Peut-on stopper le tourisme ? Peut-on endiguer les flots musicaux de MTV et d’autres ? Peut-on éliminer les télévisions par satellites ? Peut-on couper les téléphones ?» « La réponse étant évidente, il s’agit donc, non pas de faire la politique de l’autruche ou de se lancer dans des duels don quichottiens, mais plus utilement de s’atteler à mesurer les effets négatifs de ces influences afin d’en atténuer l’impact sur les cultures autochtones. » « Mais explorons d’abord brièvement certains des bienfaits de la mondialisation. Celui qui est, peut-être, le plus frappant est la rapidité avec laquelle les transferts de technologies et de connaissances se font aujourd’hui grâce aux nouveaux modes de communication. La circulation de l’information a certainement permis de faire sauter les verrous traditionnels et de brûler les étapes du développement. C’est là un formidable outil. » « Au niveau politique, la mondialisation a permis d’intensifier le multilatéralisme et peut-être d’atténuer les influences directes de la bilatéralité. Enfin, au plan économique, les gains à long terme seront incontestables, même si une difficile période d’ajustement devait causer des turbulences sociales et des désordres temporaires. Une révolution des systèmes de production est en marche. Elle ne peut que s’accompagner de quelques traumatismes. » « L’on voit bien les nombreux aspects positifs de cette nouvelle universalité. Toutefois, il importe de prendre garde à ce qu’une harmonisation rampante ne finisse par standardiser l’humanité entière. Il faut éviter qu’une espèce de clonage planétaire ne vienne effacer les richesses distinctives des peuples. Il faut donc puiser dans la mondialisation ce qui est bien et se prémunir contre ce qui détruit le fondement culturel propre de la société et ses valeurs spécifiques. » « C’est là que doit s’exercer notre action, plus précisément dans des domaines comme l’éducation nationale, la protection du patrimoine, les valeurs sociales et familiales spécifiques et le droit de pratiquer ses croyances traditionnelles (...) » « Les Parlements se voient-ils marginalisés – ou “ subsidiarisés ”, pour user d’un terme qu’affectionnent nos collègues européens – par la mondialisation ? Ou se voient-ils investis d’une charge nouvelle qui consiste à faire profiter leur population endogène des bienfaits et des apports enrichissants du “ village global ”, tout en préservant leurs valeurs propres et leur patrimoine social et culturel et en les protégeant contre d’éventulles retombées “ uniformisatrices ” ? « L’exercice législatif doit s’effectuer aujourd’hui dans un cadre radicalement différent du cadre traditionnel dans lequel nous avions coutume de l’inscrire. Ses points d’ancrage sont à présent disséminés aux carrefours des courants planétaires. Ses repères sont les nouvelles technologies, la nouvelle donne politique d’un ordre mondial unipolaire, un lacis touffu de systèmes de communications avancées, un entrelacs de flux financiers énormes, une criminalité grandissante qui capitalise sur tout cela avec une redoutable efficacité, mais aussi, une nouvelle universalité culturelle musicale, littéraire, philosophique et même... gastronomique !» « Toutes ces nouveautés projettent un éclairage inédit et évolutif. Il appelle un effort de créativité sans précédent dans les textes, les dispositions et les orientations. C’est cela, qu’on appelle une “ écologie de l’esprit ” dont on ne peut se permettre de faire l’économie faute de réduire le plus bel instrument de la démocratie à un anachronisme obsolète et moribond ».
M. Samir Azar, député de Jezzine, et M. Nabil de Freige, député de Beyrouth, ont représenté le Liban à la 28e session de l’Assemblée parlementaire de la francophonie qui a clôturé ses travaux hier à Berne au terme de trois jours de débats. En sa qualité de président de la section libanaise des parlementaires francophones, M. Azar a prononcé une allocution ayant pour...