Tourisme L’oubli de Niha sera réparé, promet Salamé

Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a promis hier que les vestiges romains de Niha « ne seront plus jamais négligés ». Dans le cadre de ses randonnées touristiques hebdomadaires, le ministre de la Culture s’est rendu hier à Niha (Békaa), sanctuaire romain où des dieux « locaux » étaient adorés, contrairement aux dieux du panthéon romain traditionnel, vénérés à Baalbeck. Sous la conduite du président de la municipalité de Niha, Hamid Maalouf, M. Salamé a visité les deux sites archéologiques dont l’étude est convoitée par les missions archéologiques étrangères depuis le début du siècle. Dans les années 60, le site inférieur de Niha a été restauré, contrairement au site supérieur, qui est resté tel quel, a commenté, à l’issue de sa visite, M. Salamé. Et d’ajouter que, malheureusement, le site restauré a été pillé pendant la guerre et des colonnes en ont été détruites, pour voler de très beaux spécimens de chapiteaux. « Le site supérieur a été, lui, abîmé par des chercheurs de trésor qui ont utilisé de la dynamite », a précisé M. Salamé. Hélas, que ce soit le site inférieur ou le site supérieur, ces déprédations ont été effectuées par les Libanais eux-mêmes, a-t-il remarqué. « Mais le passé est passé », a enchaîné M. Salamé. En substance, à l’automne, un chantier va démarrer qui comprendra, d’une part, une signalisation des vestiges et la publication de dépliants à ce sujet, ainsi que l’inscription de Niha sur les itinéraires touristiques. Deuxième volet, la restauration du site supérieur, une entreprise de longue haleine qui prendrait entre trois et cinq ans et qui sera confiée en 2003 à une mission étrangère. Cette restauration pourrait se faire grâce à une coopération franco-italienne. « Le 16 mai dernier, journée du patrimoine, pas un visiteur ne s’est rendu à Niha. Par contre, Baalbeck et Anjar n’en ont pas manqué. Cela ne se reproduira plus. Pour toute la Békaa-Nord, un accord a été passé, voici un mois, avec le centre archéologique de Berlin, le plus important centre allemand, pour un inventaire complet qui prendra trois ans», a conclu M. Salamé.