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Actualités - CHRONOLOGIE

Infrastructure - « Beydoun se moque de nous et des ministres », affirme Abi Nasr Chabrouh : La polémique s’envenime

Le député Nehmetallah Abi Nasr vient de relancer la polémique autour de l’exécution des travaux du barrage de Chabrouh par une déclaration incendiaire prenant pour cible le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, qu’il accuse de vouloir atermoyer pour « des raisons que nous ignorons ». Comme pour envenimer cette polémique, le député Jihad Samad a violemment critiqué ses collègues du Kesrouan qu’il accuse de faire le jeu de la société adjudicataire. Certains députés du Kesrouan, a-t-il indiqué, « orchestrent une campagne médiatique destinée à faire pression sur le ministre concerné pour l’amener à accepter le prix imposé par l’entrepreneur et non celui que l’administration juge acceptable ». « D’autre part, et c’est là le plus important, les adeptes du fanatisme et des dissensions propagent des informations dénuées de tout fondement, selon lesquelles une société syrienne cherche à s’approprier ce marché. En réalité, cette société n’a pas participé à l’adjudication et n’est même pas préqualifée. Nous demandons à ces députés de cesser d’insulter l’intelligence de leurs électeurs qui ne sont pas dupes de leurs manigances. » C’est au cours d’une conférence de presse donnée hier place de l’Étoile que M. Abi Nasr a tenu à « informer l’opinion publique » des détails de cette adjudication, en révélant les faits suivants : « 1. Après que la date de la pose de la première pierre a été fixée et que les députés de la région ont été conviés à la cérémonie, j’ai rencontré, mercredi dernier, le ministre de l’Énergie et de l’Eau à qui j’ai demandé s’il avait ordonné le début des travaux d’exécution. Il m’a répondu par l’affirmative après avoir sévèrement critiqué le directeur général du ministère. 2. Le lendemain, jeudi, j’ai tenté de savoir auprès du directeur général des Ressources hydrauliques, M. Fadi Comair, si la société adjudicataire avait été notifiée de la date du début des travaux. Il m’a répondu que le ministre avait signé une note réclamant une réduction de l’ordre de 4,5 millions de dollars américains et un rééchelonnement des paiements, ajoutant qu’il en avait notifié la société. J’ai alors acquis la certitude que le ministre cherchait à atermoyer, pour des raisons que nous ignorons, et qu’il se moquait des habitants de notre région, de ses députés et probablement de ses ministres. C’est alors que j’ai décidé de présenter à la direction, selon les règles, une demande de renseignements sur ce dossier, afin de les porter à la connaissance de l’opinion publique : • Le cahier des charges de cette adjudication a été établi le 3 juillet 2001 et immédiatement soumis au ministre qui l’a laissé en attente quatre mois durant, avant de l’envoyer, suite à l’intervention des députés de la région, au service des adjudications publiques qui a fixé au 24 décembre 2001 la date de mise en adjudication. • Le 4 décembre 2001, c’est-à-dire avant la date de mise en adjudication, le ministre a demandé le renvoi du dossier pour modifier certaines clauses du cahier des charges afin de permettre à quelques sociétés de participer à l’adjudication. • Le 15 décembre 2001, le cahier des charges a été amendé conformément aux instructions du ministre et lui a été remis pour approbation. • Le 19 décembre 2001, un nouveau cahier des charges a été préparé et soumis au ministre. • Le 5 janvier 2002, le ministre a réclamé de nouvelles modifications au cahier des charges. • Le 7 janvier 2002, le dossier lui était retourné avec les modifications requises. • Entre-temps, Rima, une société syrienne, avait réclamé sa préqualification pour participer à l’adjudication, se prévalant de la construction de plusieurs barrages en Syrie, dont celui de Zeyzoun. La préqualification ayant été refusée à l’unanimité des membres de la commission compétente, le ministre devait s’enquérir à plusieurs reprises des raisons de ce refus pour se voir répondre que cette société ne présentait pas les qualifications nécessaires à l’édification de barrages. • La polémique ayant cessé avec la rupture du barrage de Zeyzoun, le ministre a fini par approuver le cahier des charges et l’adjudication a été enlevée, le 4 mars 2002, par la société Dumez-GTM, Moawad et Eddé, pour un montant global de 43 932 757 dollars américains. • Le 11 mars 2002, le directeur général a transmis le dossier au département des recherches et des ouvrages d’art, qui a soumis un rapport favorable. • Le 3 avril 2002, le dossier a été transmis au département de la comptabilité pour contrôle et engagement du crédit. • Le 15 avril 2002, un contrôleur a été désigné et le dossier transmis à la Cour des comptes. • Le 21 mai 2002, la Cour des comptes a retourné le dossier dûment approuvé sous référence 550/30. Le dossier a ensuite été transmis au ministre pour approbation. • Le 4 juin 2002, le ministre renvoie le dossier avec une note remettant en question le rapport du département des recherches et des ouvrages d’art. • Le 6 juin 2002, le dossier est retourné au ministre avec les clarifications requises. • Le 13 juin 2002, le ministre renvoie de nouveau le dossier, réclamant une réduction de 4,5 millions de dollars américains et un rééchelonnement des paiements en fonction duquel 5 300 000 dollars seraient versés la première année au lieu de 11 000 000, 12 000 000 la deuxième année au lieu de 13 500 000 et le solde l’année d’après, après déduction de 4,5 millions de dollars. 3. Il devient donc évident que : • la société française adjudicataire ait refusé les nouvelles conditions ; • le projet est financé localement et ne bénéficie donc d’aucun financement extérieur à long terme comme c’est le cas quand il s’agit d’autres régions ; • les indemnités d’expropriation, qui s’élèvent à environ 19 milliards de livres libanaises, n’ont pas encore été totalement versées aux ayants-droit. Seuls 8,5 milliards ont été versés à ce jour et le solde demeure impayé ; • il semble que la décision de la Cour des comptes, que préside un magistrat dont nous connaissons tous la probité, n’a pas eu l’heur de plaire au ministre qui a décidé la réouverture du dossier ; 4. peu nous importe à qui ce projet est adjugé. Il nous importe ce qui suit ; • assurer les fonds nécessaires à l’exécution de ce projet, sachant qu’il est prévu dans le budget de l’année en cours, dans le cadre d’une loi-programme ; • accélérer le versement des indemnités d’expropriation ; • s’assurer des qualifications de la société adjudicataire. » Par ailleurs, des rumeurs circulent autour de certaines irrégularités commises durant l’adjudication, comme la permission accordée à une société d’amender sa garantie bancaire une fois les plis ouverts, ce qui est en contradiction flagrante avec les lois en vigueur. D’autre part, le député Farid el-Khazen a précisé hier que la société à laquelle M. Beydoun cherche à confier l’adjudication du barrage de Chabrouh est une société bulgare et non syrienne, cette dernière n’ayant pas participé à l’adjudication.
Le député Nehmetallah Abi Nasr vient de relancer la polémique autour de l’exécution des travaux du barrage de Chabrouh par une déclaration incendiaire prenant pour cible le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, qu’il accuse de vouloir atermoyer pour « des raisons que nous ignorons ». Comme pour envenimer cette polémique, le député Jihad...