Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Élias Murr propose Moukheiber comme candidat de compromis

Quelques jours avant l’élection d’un nouveau député grec-othodoxe dans la région du Metn, deux candidats ont annoncé hier leur retrait de la bataille : Gebrane Tuéni et Riad Abou Fadel. À la veille de l’échéance du dimanche 2 juin, les appuis aux candidats qui restent en lice se décantent et les tentatives d’aboutir à un compromis n’ont pas cessé. C’est ainsi qu’après une visite à Bkerké, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a proposé le retrait de son oncle, Gabriel Murr, contre celui de sa sœur, Myrna Murr Aboucharaf. Ghassan Moukheiber serait ainsi le candidat autour duquel s’uniraient tous les Metniotes. M. Moukheiber a d’ailleurs réaffirmé hier encore sa détermination à mener la lutte jusqu’au bout. En revanche, il ne serait pas contre une formule de compromis qui serait le fruit d’une rencontre parrainée par Bkerké. De son côté, Gabriel Murr a déclaré que les conditions politiques dans lesquelles vont se dérouler les élections sont désormais très claires : « Il y a d’une part le candidat de l’opposition, c’est-à-dire moi-même, et le candidat du pouvoir, d’autre part. Tout le reste est détail », a-t-il dit. Le Parti national libéral et le parti Kataëb ont annoncé hier leur choix : le premier soutiendra Gabriel Murr, le deuxième Myrna Murr. Sans doute en signe de gratitude, le père de Myrna, Michel Murr, visitera vendredi le siège du parti à Saïfi. Il y a enfin le camp de ceux qui ont décidé d’adopter une attitude neutre et de ne pas s’impliquer dans la bataille. C’est d’abord le cas de l’évêché maronite d’Antélias qui, dans un communiqué très bref, a affirmé qu’il n’était pas « partie prenante à ce scrutin ». Il a en outre invité les Metniotes « à participer à l’opération de vote dans un esprit démocratique ». Critiquant implicitement les propos qu’avaient tenus samedi le général Michel Aoun au sujet de la communauté arménienne, trois prélats arméniens ont également lancé un appel à une participation massive au scrutin de dimanche. Revenons à la décision de Gebrane Tuéni de se retirer de la course électorale. Comment le PDG d’an-Nahar justifie-t-il sa démarche ? À l’issue d’un entretien avec le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, il a notamment affirmé avoir pris sa décision après l’échec des efforts de médiation. « Je souhaite que le scrutin se déroule dans un climat démocratique et que nous ne perdions pas le siège de l’opposition », a-t-il ajouté. En tout état de cause, M. Tuéni va au-delà de l’élection partielle de dimanche et s’inquiète de la façon dont les décisions sont prises au sein de l’instance de Kornet Chehwanee. En définitive, M. Tuéni revient à sa position initiale qui consistait à appuyer la candidature de Ghassan Moukheiber. Abou Fadel s’en prend à N. Lahoud Par ailleurs, si Riad Abou Fadel a décidé de se retirer de la course, c’est surtout à cause de Nassib Lahoud. C’est du moins la conclusion que l’on tire de ses critiques virulentes à l’encontre du député. M. Abou Fadel raconte ainsi qu’après le décès d’Albert Moukheiber, M. Lahoud lui a rendu visite à son bureau pour lui annoncer « une mauvaise nouvelle, à savoir qu’après avoir consulté les membres de Kornet Chehwane, cheikh Amine Gemayel et un certain nombre de personnalités influentes, le choix s’est porté sur Gabriel Murr ». M. Abou Fadel ajoute : « Or il s’est avéré par la suite que Kornet Chehwane n’était au courant de rien, tandis que le président Gemayel m’a affirmé : si Nassib Lahoud vous soutient, nous vous soutiendrons aussi pour gagner ensemble la bataille. En fait, M. Lahoud a finalement pris seul la décision ». Pour M. Abou Fadel, les motivations de M. Lahoud dans son appui à Gabriel Murr sont d’ordre personnel et émanent d’un « sentiment vindicatif » à l’égard de Michel Murr. Selon lui enfin, cette bataille n’est pas une bataille entre l’opposition et le pouvoir. « J’estime donc que Myrna Murr est la meilleure candidate (...) et je lui accorde tout mon soutien », a-t-il conclu. Des sources proches du parti dissous des Forces libanaises ont indiqué à l’agence al-Markaziah qu’après l’échec de la médiation que Bkerké a parrainée, « les FL s’abstiennent de soutenir un candidat en particulier ». Pour l’ancien secrétaire général du Parti communiste, Georges Haoui, les choses sont claires : « Il y a d’un côté le candidat de l’opposition, Gaby Murr. Tous les autres sont les candidats du pouvoir », a-t-il notamment déclaré au terme d’un entretien avec le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir. L’appui de Chamoun à G. Murr Au terme d’une semaine de pourparlers avec les différentes parties concernées au Metn, et elles sont nombreuses, le leader du PNL, Dory Chamoun, a abandonné tout espoir d’aboutir à un consensus. Dans une conférence de presse hier au siège du PNL, il a proclamé son soutien au candidat Gabriel Murr, appelant partisans et sympathisants à voter massivement pour le PDG de la chaîne de télévision MTV pour « hurler “non” à la face de l’autoritarisme, pour briser l’hégémonie et la tutelle et refaire du Metn un centre de liberté et de démocratie ». Ce faisant, Dory Chamoun a brisé par la même occasion, après le général Michel Aoun samedi, le mot d’ordre du boycottage qui modulait toute la stratégie de la tendance dure de l’opposition depuis les élections législatives de 1992. Le chef du PNL a expliqué longuement hier que le boycottage visait « à empêcher, durant toutes ces années, la légitimation d’un kidnapping du Liban et des Libanais », reformulant à cet égard la nécessité d’une « loi électorale équitable permettant d’assurer une juste représentation, d’un arrêt des ingérences du pouvoir, lequel doit faire preuve d’une impartialité et d’une neutralité complètes ». « Cela ne nous a pas empêchés par contre de participer aux municipales dont les objectifs sont différents, ainsi qu’aux élections syndicales et au sein de toutes les associations de la société civile, et de nous rassembler au sein de l’opposition, ce qui a abouti à la formation du groupe de Kornet Chehwane », a-t-il poursuivi. Qu’est-ce qui motive la décision de M. Chamoun de sortir de la logique du boycottage ? Plusieurs raisons sont à la base de ce choix, selon le chef du PNL : – « Il s’agit avant tout d’une partielle. La lutte pour un siège parlementaire ne changera en rien l’état de fait qui prévaut au Liban. – La participation à cette partielle répond aux vœux de la base du parti qui souhaite exprimer son refus de l’état de fait. – Il s’agit aussi d’un moyen de s’associer aux positions des membres de Kornet Chehwane et de plusieurs de nos alliés. – Le suivi des développements (régionaux et internationaux) qui pourraient être apaisants et aller dans le sens des intérêts du Liban ». Si le choix s’est porté sur M. Gabriel Murr et pas sur M. Ghassan Moukheiber, qui est aussi un opposant selon M. Chamoun, « c’est parce qu’il a plus de chances face au candidat du pouvoir ». Sur la position de M. Gebrane Tuéni, M. Chamoun a estimé que ce dernier a effectué une mauvaise lecture des élections. « Le groupe de Kornet Chehwane veut un candidat de consensus au sein de l’opposition, et non pas un consensus entre le pouvoir et l’opposition. M. Tuéni voulait éviter une lutte entre nous et le pouvoir et faire la jonction entre les deux pôles. Nous, nous voulons une lutte de l’opposition unie face au pouvoir, avec qui nous ne cherchons pas à nous entendre », a-t-il précisé. Le président du PNL a par ailleurs déclaré que le camp Michel Murr au Metn « menace certains employés des municipalités et des établissements publics », et il a comparé « la nécessité de résister à M. Michel Murr à celle qui avait conduit le Metn à résister face aux camps palestiniens de Tal el-Zaatar, Jisr el-Bacha et Dbayeh » durant la guerre. M. Chamoun a enfin appelé M. Ghassan Moukheiber à « se retirer pour ne pas affaiblir l’opposition ».
Quelques jours avant l’élection d’un nouveau député grec-othodoxe dans la région du Metn, deux candidats ont annoncé hier leur retrait de la bataille : Gebrane Tuéni et Riad Abou Fadel. À la veille de l’échéance du dimanche 2 juin, les appuis aux candidats qui restent en lice se décantent et les tentatives d’aboutir à un compromis n’ont pas cessé. C’est ainsi...