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Actualités - OPINION

Joumblatt met l’accent sur les périls qui menacent la région

À qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Quels sont ces venins, ces dangers que M. Walid Joumblatt voit se profiler à l’horizon régional ? Le leader du PSP prône une alliance de lutte sacrée avec la Syrie. Est-ce pour combattre un 17 mai arabe qui étoufferait l’intifada palestinienne ? Est-ce pour contrer les visées expansionnistes de Sharon le sioniste ? Pour parer l’agression dont plus d’un responsable israélien menace les deux pays jumeaux ? Ce péril en gestation que M. Joumblatt dit pressentir serait-il en relation avec la guerre que, tôt ou tard, les États-Unis voudraient livrer à l’Irak ? En premier lieu, indique l’intéressé, Israël continue à faire aux Palestiniens une guerre marquée actuellement par une forte tendance à l’escalade. Cette poussée a manifestement pour but de provoquer un nouvel exode des Palestiniens. Afin de faire coloniser leurs terres, ou de remplir les implantations encore vides, par de nouvelles vagues d’immigrés israélites. La proposition d’une conférence internationale émane à l’origine d’Ariel Sharon. Les USA ont adopté cette idée, en se chargeant d’en faire la promotion sur le plan arabe ou international. L’objectif serait de parvenir à une solution basée sur des cantons palestiniens quasi autonomes dirigés par des satrapes. Si l’Autorité devait refuser un tel arrangement, la guerre se poursuivrait indéfiniment dans les Territoires. Dans ces conditions, il faut avant tout soutenir l’intifada. Et souligner le droit de résistance active libanaise à Chebaa, tout en renforçant l’unité intérieure du pays. Ensuite, pense M. Joumblatt, l’avenir de la région reste fortement lié aux visées américaines concernant l’Irak. On ne sait pas quand les États-Unis déclencheront les hostilités. Leur mouvement a été retardé jusqu’à présent par les fortes réticences de la Russie et de l’Europe, hostiles à des frappes injustifiées. Toujours dans ce contexte, certains analystes estiment que Washington n’a pour but que de changer le régime à Bagdad. Sans qu’on sache d’ailleurs quel serait l’homme fort capable de préserver l’unité de ce pays. Aussi d’autres observateurs croient qu’en réalité les États-Unis veulent disloquer, morceler l’Irak en mini-États. Ce qui ne manquerait pas de se répercuter négativement, par un phénomène naturel de réactions en chaîne, sur l’Iran voisin. Qui, en tout cas, risquerait de voir son rôle régional affaibli et devrait réviser sans doute ses alliances. Partant de là, il faut également se soucier de protéger l’Irak, par crainte des retombées régionales géographiques, économiques et politiques de son éventuel éclatement. Le Liban lui-même serait en danger à ce moment, surtout si l’implantation y devenait un fait accompli. Pour en revenir au cas palestinien, qui reste central et crucial, des pressions sont exercées sur les Arabes pour une éviction de Yasser Arafat. Et son remplacement à l’occasion des réformes demandées, qui suscitent des luttes à l’intérieur de l’Autorité palestinienne. Arafat se trouve donc en position délicate pour le moment. Il doit procéder à des modifications sur le plan intérieur, tout comme au niveau de sa politique arabe ou étrangère. En vue de la reprise des pourparlers de paix. Mais ces changements requis, on n’en connaît pas encore la nature exacte. On ne sait pas comment vont se partager les prérogatives entre les pouvoirs, ni même quel serait le statut du chef de l’Autorité. Nombre d’observateurs redoutent que le projet, louable en soi, de réforme ne couvre une opération de manipulation extérieure visant à soumettre le peuple palestinien et sa direction. Pour les amener à larguer l’intifada et l’esprit de résistance. Le fait est que plusieurs pays arabes ou européens appuient l’idée d’une réforme. Notamment, à leur point de vue, pour mieux savoir ce que deviennent les fonds d’aides fournis à l’Autorité. Les USA pour leur part veulent qu’on fasse vite. Car il leur importe que les Palestiniens soient représentés, lors de la conférence internationale projetée, par une équipe dirigeante capable par la suite de tenir effectivement les engagements pris. Dans le cadre de la création d’un État palestinien qui reprendrait les négociations de paix, pour régler la question des frontières définitives, la question des colonies, celle des réfugiés et, enfin, le statut de Jérusalem. Après quoi, libérés de ce souci, les Américains pourraient se tourner vers l’Irak et se retourner contre Saddam. Émile KHOURY
À qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? Quels sont ces venins, ces dangers que M. Walid Joumblatt voit se profiler à l’horizon régional ? Le leader du PSP prône une alliance de lutte sacrée avec la Syrie. Est-ce pour combattre un 17 mai arabe qui étoufferait l’intifada palestinienne ? Est-ce pour contrer les visées expansionnistes de Sharon le sioniste ? Pour...