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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Opération « portes fermées » pour les malades soignés aux frais de l’État Adaïmi : « Les finances des hôpitaux privés sont aux soins intensifs »

Réunis en assemblée générale, hier, les propriétaires d’hôpitaux ont accordé un dernier délai à l’État pour leur régler des arriérés de 600 milliards de livres (environ 450 millions de dollars). Lundi prochain, 20 mai, si ces arriérés ne sont pas payés ou en voie de l’être, les hôpitaux privés refuseront d’admettre tous les patients soignés aux frais de l’État. Ils accepteront cependant les urgences, à charge d’orienter les malades vers les hôpitaux gouvernementaux, après les premiers soins. Les patients concernés par cette mesure sont ceux qui sont admis aux frais de la coopérative des fonctionnaires, des forces armées, des Forces de sécurité intérieure et du ministère de la Santé. Dans un communiqué, le syndicat des hôpitaux privés a demandé à la CNSS et aux compagnies d’assurances de se dépêcher de régler les arriérés qu’ils doivent aux établissements hospitaliers, faute de quoi des mesures similaires pourraient être adoptées dans leur cas. « Depuis plusieurs mois, a souligné le Dr Adaïmi, l’État soumet les hôpitaux à des choix impossibles, comme l’échelonnement du paiement de ses dettes, et le règlement de la moitié de leur montant, alors que nos malades, nous les acceptons sans condition et qu’ils ont le droit de quitter l’hôpital sans payer ». « Pourtant, poursuit le président du syndicat des hôpitaux privés, nos charges sont énormes, à commencer par les 25 000 agents hospitaliers et les 5 000 médecins qui travaillent dans les hôpitaux. Nos fournisseurs nous subissent, et il nous faut jongler pour les régler. Les banques nous accordent des crédits, mais ceux-ci sont assortis d’intérêts. Du reste, elles ne veulent plus hausser le plafond de leurs crédits. Ne parlons pas de la TVA, dont le paiement constitue souvent pour nous un casse-tête, ni des nouveaux frais de transport qui équivalent à une augmentation des salaires de 7,5 % ». « Nous sommes à bout. Nous sommes forcés et, croyez-moi, désolés d’avoir à prendre ces mesures », a ajouté le président du syndicat des hôpitaux, qui a précisé que « les hôpitaux se considèrent à partir d’aujourd’hui en session ouverte. » Concrètement, qu’est-ce que cela signifie pour les malades soignés aux frais de l’État ? Le Dr Adaïmi précise que les hôpitaux leur prodigueront les premiers soins avant de... les orienter vers des hôpitaux gouvernementaux. Dans l’immédiat, et en principe (des exceptions sont toujours possibles), les hôpitaux privés n’accordent plus de rendez-vous pour la semaine prochaine aux patients concernés. Les hôpitaux privés accepteront-ils d’être payés en bons du Trésor, si cette solution leur est proposée, comme elle l’a été pour les entrepreneurs de travaux publics ? « S’ils sont solvables, pourquoi pas ? » répond le Dr Adaïmi. Et d’ajouter qu’il n’a pas le sentiment que les responsables engageront une épreuve de force avec les hôpitaux. « L’État est conscient des priorités et sait qu’il n’y a rien de plus prioritaire que la santé », a estimé le Dr Adaïmi. Selon les chiffres disponibles, il existe 144 hôpitaux de court et moyen séjour au Liban représentant 10 137 lits, et 17 hôpitaux de long séjour (hôpitaux psychiatriques, asiles, sanatoriums) représentant 3 378 lits. L’État, pour sa part, dispose d’une dizaine d’hôpitaux (500 lits environ), mais d’aucun hôpital de long séjour. La moyenne de l’hospitalisation au Liban est de 2,5 jours. Les soins de santé représentent 11 % du PIB.
Réunis en assemblée générale, hier, les propriétaires d’hôpitaux ont accordé un dernier délai à l’État pour leur régler des arriérés de 600 milliards de livres (environ 450 millions de dollars). Lundi prochain, 20 mai, si ces arriérés ne sont pas payés ou en voie de l’être, les hôpitaux privés refuseront d’admettre tous les patients soignés aux frais de...