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Actualités - CHRONOLOGIE

COLLOQUE - À l’initiative de dix anciens élèves du Collège de Jamhour La manipulation, entre l’éthique politique et la séduction sournoise(PHOTO)

Examiner les mécanismes de la manipulation politique, affective, relationnelle, les comprendre, les démystifier, les déjouer. Tenter de savoir s’il existe une utilisation positive, au niveau éthique de ce procédé, ou si le terme manipulation est à tout jamais frappé du sceau de l’infamie. Tels sont les objectifs du colloque sur le thème : « La manipulation, ces points de vue qui nous troublent la vue », organisé au Collège Notre-Dame de Jamhour, par un groupe de dix étudiants, anciens du collège, en collaboration avec le secrétaire général de l’Amicale des anciens de l’établissement, M. Nagy Khoury. D’emblée, l’éditorialiste et ancien PDG du quotidien an-Nahar, Ghassan Tuéni, a placé le colloque sous le signe de la confrontation entre la manipulation et la liberté de la presse, estimant que le terme « manipulation » est, en soi, « accusateur ». Sans ambages, M. Tuéni se pose en tant que partisan du dialogue, pour une presse « honnête et impartiale ». En présence du président de l’Amicale des anciens, l’ancien ministre de la Culture Michel Eddé, M.Tuéni a fait le plaidoyer de la liberté de la presse, évoquant les difficultés surgies avec la mondialisation, une sorte de matraquage de l’information qui assaillit le spectateur/lecteur et lui laisse finalement peu de discernement. Les étudiants présents au colloque ont ensuite participé à des ateliers pratiques pour étudier le phénomène de la manipulation. Mme Viviane Touma et Mlle Sana Abi Rached, toutes deux psychologues, ont évoqué le problème sous l’aspect affectif et relationnel, tandis que MM. Michel Touma et José Jamhouri, journalistes à L’Orient-Le Jour, ont envisagé la manipulation au niveau politique. M. Touma a passé au crible les mécanismes de manipulation utilisés tant à la source de l’information qu’au niveau des organes de presse, tandis que M. Jamhouri s’est intéressé aux rapports qui existent entre la publicité et la propagande politique, dans le sens que, dans le cadre de cette dernière, l’homme politique devient lui aussi un « produit à vendre » grâce à des mécanismes bien déterminés. Il a également fait la différence entre la propagande en temps de guerre et la manipulation en temps de paix. Le texte d’un sondage a par ailleurs été distribué aux participants, cherchant à déterminer entre autres quel est le pourcentage d’entre eux qui est conscient d’avoir été manipulé à un moment ou un autre, volontairement ou involontairement. Les résultats ont été analysés et commentés par M. Christophe Varin, directeur de recherche au Centre d’études pour le monde arabe (CEMAM) et professeur d’actualité politique à la faculté des sciences humaines de l’USJ. Selon M. Varin, la manipulation est, en fin de compte, un processus normal, dans le sens qu’elle se produit régulièrement et à tous les niveaux de la vie affective et civique. Il ne faut cependant pas la confondre avec la volonté de convaincre. Quant à une utilisation positive ou négative de ce procédé, elle dépend en fin de compte de l’éthique politique et de la culture politique de l’élite qui la diffuse et de l’individu ou de la masse qui la perçoit. Michel HAJJI GEORGIOU
Examiner les mécanismes de la manipulation politique, affective, relationnelle, les comprendre, les démystifier, les déjouer. Tenter de savoir s’il existe une utilisation positive, au niveau éthique de ce procédé, ou si le terme manipulation est à tout jamais frappé du sceau de l’infamie. Tels sont les objectifs du colloque sur le thème : « La manipulation, ces points de vue qui...