Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

redressement - L’heure des échéances va bientôt sonner Le FMI, la Banque mondiale et Washington mettent la pression sur Beyrouth

Le staff du président Rafic Hariri tient à le confirmer avec insistance : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Administration Bush ne sont pas contents du Liban. Politiquement ? Certes, mais la sanction s’inscrit en termes économiques et financiers. Ainsi, l’un des membres de la délégation qui a accompagné M. Hariri aux States répète à la suite du Premier ministre que le triple message entendu se résume dans la formule disciplinaire : «Nous voulons des actes, pas du bla-bla». Les Libanais se sont vus confrontés à ce rappel abrupt : cela fait trois ans qu’ils promettent, sans rien en faire, une compression sérieuse des dépenses pour atténuer le déficit budgétaire. Une austérité qui implique, en tout premier lieu, le largage de l’excédent parasitaire de fonctionnaires. Un poids énorme puisque, selon les ministres, l’Administration peut fonctionner aussi bien (ou aussi mal) avec seulement 40 % de ses effectifs actuels. Sous prétexte que les indemnisations de rigueur coûteraient trop au Trésor, on a donc renoncé à la réforme administrative. Et la corruption, ce fléau fatal, s’en est trouvée ragaillardie. Le plan de normalisation prévoit en outre l’abolition d’organismes dispendieux superfétatoires comme le Conseil du Sud, la Caisse des déplacés ou le Haut Comité des secours sociaux. Tous ces paravents, toutes ces pompes à fric, pour parler familièrement, restent en place, solidement protégés par des politiciens influents. De même sur le front militaro-sécuritaire, l’on n’a pas tenu l’engagement antérieur de supprimer le service de sécurité de l’aéroport ni a fortiori la Sûreté de l’État, tout comme l’on n’a pas réduit les effectifs de l’armée. Donc, autant de postes de dépenses injustifiables, alors que du côté des rentrées, il n’y a aucune amélioration sensible. Ainsi la privatisation du cellulaire, de la Régie, de l’EDL, de la MEA, de l’OTC, des offices d’eau reste à l’état de projet. Alors que cette ouverture au capital privé aurait déjà dû produire des recettes substantielles devant totaliser en bout de parcours entre huit et dix milliards de dollars. Pour amortir une partie de la dette publique qui excède les 25 milliards et alléger le paiement des intérêts. Le vice de fond, est-il besoin de le souligner, réside dans le système de partage d’influence ou de prébendes mis en place à la faveur d’un Taëf tronqué. Le Conseil du Sud en offre un exemple caractéristique. Cet organisme n’a plus lieu d’être techniquement depuis le retrait israélien de mai 2000. Il n’a plus d’indemnisations à verser pour préjudices d’occupations. Et quant aux projets d’infrastructure, dont bien peu du reste ont été réalisés, ils peuvent être facilement assumés par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). Mais les parties qui maintiennent le Conseil du Sud en survie artificielle affirment qu’on ne saurait s’en passer tant que la paix régionale n’est pas conclue. Il faut donc y voir une question purement symbolique, alors que les sous dépensés n’ont rien de tel. Double emploi coûteux également du côté de la Caisse des déplacés, dont les missions peuvent être accomplies sans problème par le ministère du même nom, qui ne sait quoi faire de ses fonctionnaires. Une arithmétique erronée veut que l’on garde le statu quo parce que le renvoi des éléments parasitaires entraînerait de lourds frais d’indemnités, comme cela s’est vu à la MEA ou à la télévision d’État. En oubliant qu’au bout du compte, l’on épargne l’ensemble des salaires coupés, ainsi que les indemnités de fin de service qui vont normalement avec. Cela étant, si, avant la crise à la MEA, on l’avait mise en vente, on en aurait tiré un bon prix. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, les repreneurs ne se pressant plus au portillon, après le 11 septembre qui a frappé de plein fouet le monde de l’aéronautique. De même pour l’EDL, qui a coûté à l’État ces dix dernières années plus de sept milliards de dollars de pertes sèches. Et qui s’est déglinguée au point que personne n’en veut plus, même à un prix bradé. Jusque-là, avoue le responsable cité, le pouvoir a eu tout faux. Ainsi, si les privatisations avaient été rondement menées depuis trois ans, la dette publique n’aurait pas franchi la barre asphyxiante des 25 milliards de dollars. Cette personnalité critique les maladresses commises, à son avis, dans l’affaire du cellulaire. À l’en croire, on n’aurait pas dû dénoncer les contrats des deux exploitants, au prix d’exorbitants dédommagements à leur verser, avant de s’assurer d’abord de la mise en compétition d’autres serveurs pouvant offrir des royalties plus consistantes au Trésor. Émile KHOURY
Le staff du président Rafic Hariri tient à le confirmer avec insistance : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Administration Bush ne sont pas contents du Liban. Politiquement ? Certes, mais la sanction s’inscrit en termes économiques et financiers. Ainsi, l’un des membres de la délégation qui a accompagné M. Hariri aux States répète à la suite du...