Débat - Anomalies au niveau des découpages Séminaire à Tripoli sur la géographie électorale au Liban-Nord

Un séminaire, ayant pour thème «La géographie électorale au Liban-Nord», a été organisé le week-end dernier à Tripoli à l’initiative de la Fondation libanaise pour la paix civile permanente (FLPCP) et le Mouvement culturel de Tripoli. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du programme de recherche portant sur «la géograhie électorale au Liban», entrepris par la FLPCP, en coopération avec la Fondation Konrad Adenauer. Ce projet vise à dégager des critères et des perspectives d’avenir en ce qui concerne le découpage des circonscriptions électorales. Le ministre de la Justice, Samir Jisr, les députés Nayla Moawad et Ahmed Fatfat, les anciens députés Fawzi Hobeiche et Talal Merhebi ainsi que plusieurs universitaires et cadres politiques ont participé au débat qui a été axé sur trois points essentiels : l’approche géographique du phénomène électoral au Liban-Nord et au Liban, en général ; le découpage des circonscriptions dans le cadre des structures socio-politiques au Nord ; et les perspectives d’avenir pour les découpages électoraux au Nord. Plusieurs intervenants ont relevé dans ce cadre les anomalies au niveau des découpages, notamment pour ce qui a trait à l’infraction à deux principes de base reconnus dans la jurisprudence, à savoir : la contiguité des circonscriptions et l’égalité devant le droit de vote. Mme Nayla Moawad a déclaré à ce propos sur un ton ironique : «Lors du débat parlemetaire sur la loi électorale 2000, j’ai sollicité la participation à la séance parlementaire du ministre des Travaux publics et du président du CDR dans le but d’aménager un pont ou un tunnel reliant Becharré à Denniyé, deux régions jointes dans une même circonscription bien que fort éloignées l’une de l’autre». Les participants au séminaire ont dénoncé sur ce plan, chiffres à l’appui, les inégalités flagrantes dans le découpage électoral, puisque dans une circonscription donnée il fallait 24 000 électeurs pour élire un député et dans une autre il suffisait de 5 000 électeurs. Les intervenants ont déploré également la domination de majorités par des minorités ou vice-versa.