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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Liban dément les informations sur des menaces adressées au Liban Lahoud rejette une conférence de paix de laquelle Beyrouth et Damas seraient exclus

Les entretiens du secrétaire d’État américain, Colin Powell, à Beyrouth n’ont peut-être pas débouché sur du concret, certes, mais ils ont donné l’occasion aux autorités libanaises d’expliquer à un responsable américain de haut rang les principes de base de la politique adoptée par Beyrouth dans son conflit avec Israël et de répondre de manière exhausive à la série de reproches que Washington formule à son adresse. De sources proches de Baabda, on indique que le responsable américain s’est montré compréhensif face à l’argumentation qui était développée devant lui. Le président Émile Lahoud, qui s’est entretenu près d’une heure avec M. Powell, s’est notamment arrêté sur trois dossiers principaux : la proposition israélienne relative à une conférence internationale sur la paix, le dossier des réfugiés palestiniens et le conflit autour des hameaux de Chebaa. Pour ce qui est du premier point, le général Lahoud considère que la conférence proposée par le Premier ministre israélien, Arien Sharon, ne peut pas donner de résultats du moment que le Liban et la Syrie, qui sont directement concernés par la situation dans la région, en sont exclus, et risque d’être une réplique d’«Oslo 2», a-t-on indiqué de mêmes sources, «et tout le monde sait quelles ont été les conséquences de l’accord d’Oslo» entre les Palestiniens et les Israéliens. Il estime aussi qu’une réunion de ce genre est de nature à annuler les résolutions du sommet arabe qui font une priorité du retrait israélien des territoires arabes occupés et de l’application des résolutions de l’Onu concernant la région. Le président juge aussi que si le Premier ministre israélien souhaite exclure le Liban et la Syrie d’une conférence internationale sur la paix, c’est parce que ces deux pays avaient réussi à amener les États arabes qui étaient réunis au sommet à ajouter deux points à l’initiative saoudienne de paix : fixer le retrait israélien des territoires occupés jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 et rejeter l’implantation palestinienne dans les pays d’accueil, notamment au Liban. De mêmes sources, on a souligné que M. Powell a assuré le chef de l’État qu’aucune décision n’a été encore prise que ce soit au sujet de la proposition israélienne ou des pays qui doivent y prendre part. Il a promis de faire part au président de chaque étape de l’évolution de cette question. Le président a ensuite exposé à son hôte les raisons pour lesquelles le Liban s’oppose à l’implantation des réfugiés palestiniens. Il a insisté sur le fait que le dossier des réfugiés constitue «une matière qui peut exploser à tout moment», en rappelant les attaques lancées par des Palestiniens du Liban contre Israël, à travers la frontière. Toujours selon les mêmes sources, le général Lahoud a aussi assuré devant M. Powell que la détermination du Liban à récupérer les hameaux de Chebaa n’a rien à voir avec l’offensive israélienne contre les Palestiniens. Il a aussi souligné le souci du Liban de maintenir le calme au niveau de «la ligne bleue» et d’éviter que des actes isolés n’y soient commis, comme cela s’est produit récemment. Et si les Palestiniens qui ont lancé des roquettes contre Israël à partir de «la ligne bleue» ont été arrêtés et poursuivis en justice, c’est parce que le Liban, a-t-il ajouté, est soucieux de respecter les résolutions internationales «là où elles ont été appliquées, mais là où elles ne l’ont pas été, et l’on parle des hameaux de Chebaa qui restent occupés par les Israéliens, le Liban se réserve le droit d’œuvrer pour les récupérer par tous les moyens possibles». De mêmes sources, on a aussi indiqué que le général Lahoud a «longuement» expliqué à son hôte les raisons pour lesquelles Beyrouth s’oppose à un déploiement de l’armée à la frontière. M. Powell a ensuite transmis au chef de l’État les remerciements de l’Administration américaine pour la position adoptée par le Liban après les attentats du 11 septembre qu’il avait fermement condamnés. Le général Lahoud a réaffirmé à cette occasion que le Liban établit une distinction entre les actes terroristes et de résistance, rappelant les affrontements de Denniyé, en décembre 2002, entre l’armée et des éléments armés de Esbat al-Ansar dans la mouvance d’Oussama Ben Laden. Selon les sources, M. Powell a suivi avec grand intérêt ce point développé par le président. Il a ensuite informé son hôte qu’il compte rester dans la région pour essayer de rétablir le calme. De mêmes sources, on a démenti les informations de presse selon lesquelles le secrétaire d’État américain aurait transmis aux dirigeants libanais des menaces et des mises en garde israéliennes en établissant une distinction entre l’appel de M. Powell à prévenir l’escalade à la frontière et ce que certains ont considéré comme étant une menace adressée au Liban.
Les entretiens du secrétaire d’État américain, Colin Powell, à Beyrouth n’ont peut-être pas débouché sur du concret, certes, mais ils ont donné l’occasion aux autorités libanaises d’expliquer à un responsable américain de haut rang les principes de base de la politique adoptée par Beyrouth dans son conflit avec Israël et de répondre de manière exhausive à la...