Le ministre iranien des AE qualifie la résistance de « légitime » Kharazi insiste sur la nécessité d’un apaisement

Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a lancé hier une nouvelle mise en garde contre des «provocations» d’Israël visant à «étendre à la région la guerre» que mène l’État hébreu dans les territoires palestiniens. «Il va de soi que la sagesse et la vigilance nous dictent de faire preuve de retenue à l’égard des provocations israéliennes», a-t-il dit à la presse à l’issue d’un entretien avec son homologue libanais Mahmoud Hammoud. Dans ses appels, M. Kharazi s’est gardé de mentionner une seule fois le nom du Hezbollah. À la question de savoir si ses appels concernaient la formation intégriste, M. Kharazi s’est contenté de répondre, après son entretien avec le président de la République Émile Lahoud, que «la résistance visant à récupérer les territoires libanais toujours occupés est légitime». Tard jeudi soir, M. Kharazi s’était entretenu avec le chef du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, au siège de l’ambassade iranienne. «Les discussions ont été axées sur la situation au Liban-Sud à la lumière des affrontements entre le Hezbollah et Israël et leur impact, ainsi que sur l’appel lancé par l’Union européenne, la Russie, les États-Unis et les Nations unies pour un maximum de retenue», a indiqué à l’AFP un membre de la délégation iranienne, sous couvert d’anonymat. M. Kharazi s’est rendu dans l’après-midi en Syrie, où il a rencontré son homologue Farouk el-Chareh. Dans des déclarations à la presse à Damas, le ministre iranien a jugé «extrêmement importante la coordination entre l’Iran, la Syrie et le Liban dans les circonstances sensibles actuelles». Un diplomate arabe à Beyrouth a, pour sa part, indiqué à l’AFP que «M. Kharazi est venu demander au Hezbollah de ne pas embraser le front au Sud». «Il doit répéter la même chose à Damas», a-t-il ajouté. Par ailleurs, selon des sources qui ont participé aux entretiens que le chef de la diplomatie iranienne a eus avec son homologue libanais Mahmoud Hammoud, M. Kharazi est effectivement venu à Beyrouth à la demande des dirigeants russes, pour demander aux Libanais de faire preuve de retenue. Les mêmes sources ont tenu à faire la distinction, dans les propos du responsable iranien, entre les appels à la retenue et la fin des opérations de résistance. Selon ces sources, il n’a pas été question de mettre un terme aux attaques du Hezbollah. M. Kharazi n’a-t-il pas dit au terme de sa réunion avec le chef de l’État que «la résistance visant à récupérer les territoires libanais toujours occupés est légitime» ? D’autres sources diplomatiques informées ont indiqué que M. Kharazi s’est félicité, lors de son entretien avec le président Lahoud, de l’attitude européenne, tout en soulignant la nécessité d’exercer un maximum de pression sur les États-Unis. Il a, en outre, estimé que les Libanais sont «suffisamment sages pour savoir comment faire face aux développements».